Communiqué de Presse : Bien que le matériel soit nouveau, l’association de l’équipe avec Nissan n’est pas nouvelle. En effet, Neville entretient de longue date une étroite relation avec la marque japonaise remontant à plus de deux décennies et précédant même la création de RJN. En plus d’une impressionnante histoire dans plusieurs catégories GT, il a également effectué quelques passages en tourisme et même sur le Dakar avec des Nissan.
Construire des partenariats durables semble être une seconde nature pour Neville. Son équipe est en effet un des piliers de la Blancpain GT Series, déjà sur la grille de la toute première course à Monza en 2011, et se montre tout aussi loyal envers ses pilotes. Alex Buncombe a d’abord disputé la GT4 European Cup pour RJN en 2007 puis a toujours été présent en Blancpain GT Series, tandis que Lucas Ordonez, arrivé en 2012, demeure un personnage clé de l’équipe.
En décrochant le titre Pilotes de l’Endurance Cup en 2015, le Team RJN a déjà fait ses preuves dans le sport automobile international. Néanmoins, Neville reste optimiste quant à l’avenir et nourrit de sérieuses ambitions pour conquérir Spa.
” En 2011, nous avons remporté la catégorie GT4 et nous sommes montés sur le podium en Pro-Am, mais notre meilleur résultat au général à Spa est la septième place, et ce n’est pas suffisant “, dit-il.
Neville sait que gagner la course cette année sera un énorme défi. Comme il le dit: “Je voudrais gagner, mais je suis aussi réaliste.”
L’approche de Neville découle du fait que GT Sport Motul Team RJN n’alignera cette année qu’une seule voiture version 2018 dans la catégorie Pro, avec Buncombe et Ordonez rejoints par leur équipier habituel, Matt Parry. Il y aura aussi un engagement en Silver Cup pour la voiture dans sa version antérieure, mais l’équipe RJN est clairement désavantagée par rapport à ses rivaux.
Certaines équipes aligneront trois ou même quatre voitures Pro à Spa, ce qui leur permettra de prendre plus de risques concernant la stratégie, tandis que l’équipe RJN n’aura qu’une seule cartouche. Si la stratégie est un échec, il n’y aura pas de seconde chance.
“Nous avions fait rouler celle que nous appelons la “vieille voiture” dès que nous avions pu disposer du tout premier exemplaire en Europe. C’était en 2012, depuis il y a quand même eu plusieurs améliorations “, explique Neville.
“Aujourd’hui, nous avons cette belle voiture avec de nouvelles spécifications techniques. Toujours basée sur la version route de la Nissan GT-R R35, mais c’est une refonte complète. Bien qu’elle ait été testée et qu’elle ait roulé au Japon, la piste la plus difficile au monde demeure Spa. “
À ce propos, Neville est reconnaissant à Nissan pour le soutien offert à son équipe, en particulier lors d’une épreuve aussi difficile que les 24 Heures.
“Nous roulons Nissan depuis 20 ans et je les connais depuis plus longtemps, nous avons de bonnes relations de travail. Nous aurons avec nous, à Spa, du personnel NISMO qui assurera le support technique. “
Quasiment tous les teams managers abordent la préparation pour Spa sur une année, une préparation qui ne s’arrête vraiment que pendant les 24 heures. En tant qu’acteur très expérimenté, Neville n’est pas différent.
“La logistique débute pratiquement au moment où le drapeau à damier tombe l’année précédente. Cette année sera particulièrement difficile car il y a une manche du championnat GT britannique le week-end précédent (dans le cadre du SRO Spa Speedweek), auquel nous participons également.
“Il y a des dispositions à prendre avec SRO, comme les emplacements paddock et stands, ce qui est primordial pour arriver dans un bon état d’esprit. Tout cela commence très tôt.
“Du point de vue technique, après les 1000 km du Circuit Paul Ricard, nous préférons reconstruire complètement les voitures avant la journée officielle d’essais. Habituellement, nous installons notamment un nouveau moteur, une nouvelle boîte de vitesses et de nouvelles suspensions. Après le test, nous procéderons à une nouvelle vérification de tous ces éléments.
“Le marketing est également très important, même si ce n’est pas une de mes attributions. Nissan, GT Sport-Sony et Motul sont largement impliqués dans l’équipe et ils inviteront du monde, tout cela n’est pas une petite affaire. “
A l’occasion de la course sur le Circuit Paul Ricard, une épreuve disputée presque deux mois avant les 24 Heures, Neville a donné quelques explications : “Tous nos hôtels sont déjà réservés et nos déplacements programmés.”
En tant que course d’une durée de six heures, l’épreuve française est importante pour chaque équipe et chaque pilote afin de se caler pendant les arrêts au stand. Compte tenu de sa durée, elle est particulièrement utile à l’équipe pour roder du matériel flambant neuf.
“C’est très important pour nous et pour plusieurs raisons”, confirme Neville. “C’est une vraie course longue distance où la fiabilité est recherchée. Pour nous, faire rouler la version 2018 de la voiture est très important car nous devons tout surveiller. On peut faire autant de tests quel l’on veut, rien de tel que la course.
“La course sur le Circuit Paul Ricard est également très importante pour la Blancpain GT Series en tant que championnat. En 2015, nous avions gagné ici, sur le chemin du titre en Endurance Cup. Gagner ici peut vous mettre en bonne position à la fois pour Spa et pour le championnat.”
L’équipe GT Sport Motul Team RNJ a affiché d’excellentes performances sur le Circuit Paul Ricard avec sa nouvelle GT-R, qui s’est classée cinquième sur un plateau de 50 voitures au départ. C’était le meilleur résultat de la saison pour le trio de Buncombe-Ordonez-Parry, autorisant une certaine confiance avant Spa.
Neville pense-t-il que son équipe est prête à affronter les 24 Heures cette année ?
“Vous sentez quand vous êtes prêt, et vous devez l’être, car au moment où la pitlane va s’ouvrir il faut être prêt, mais vous êtes également conscient que, à tout moment, les choses peuvent mal tourner, et souvent, c’est le cas.”
Tout au long de notre discussion, Neville conserve un certain recul, celui qui ne s’acquiert qu’avec l’expérience. Il sait que la tâche qui l’attend est d’importance et que s’attaquer à Spa avec une seule voiture, nouvelle de surcroit, est très difficile.
Mais au plus profond de lui, il demeure un vrai compétiteur et, lorsqu’on lui demande ce que signifierait pour son équipe de remporter les Total 24 Hours of Spa, une lueur apparaît dans ses yeux.
“Il n’y aurait rien de mieux pour moi que de gagner”, conclut-il. “Ce n’est jamais facile, mais ce n’est pas impossible et ce serait absolument énorme.”