Dans une LM P1 non hybride, le moteur est primordial. Ginetta l’a bien compris en s’associant avec Mecachrome pour la motorisation de sa LM P1 équipée d’un moteur dérivé de celui utilisé en F2 (ex-GP2). Avec ses 3000 personnes dans le monde, ses 400 millions de chiffres d’affaires et ses sept usines en France, Mecachrome fait partie des entreprises de référence dans l’aéronautique, son cœur de métier. La partie automobile ne représente que 10% avec un secteur série et un dédié à la compétition. Tous les moteurs Renault F1 sont assemblés et passés au banc à Aubigny chez Mecachrome.
L’histoire entre le motoriste français et la compétition ne date pas d’hier, comme nous l’a rappelé Bruno Engelric, direteur du département Motorsport chez Mecachrome : « Depuis 15 ans, nous équipons les GP2 équipées de moteurs V8. La série est née avec le moteur Mecachrome. Le V8 a été remplacé par le V6. Le V8 a été choisi à l’image de la Formule 1. La F1 est passée au V6 turbo, la F2 y passe également. Nous avons le même moteur en version atmosphérique pour le GP3 Series. »
« On s’est dit que nous avions un bon moteur pour la catégorie LM P1 » souligne Bruno Engelric. « Nous l’avons donc proposé aux équipes potentielles et Ginetta a dit oui. Dans un premier temps, Mecachrome a répondu à l’appel d’offres pour le moteur LM P2 et c’est une déception de ne pas avoir été retenu. Avec Ginetta, on met un premier pied en LM P1 et on aimerait bien aller plus loin. »
Mecachrome fournira en exclusivité son moteur V6 turbo 3,4 litres injection directe (122 kg) à Ginetta. Les équipes pourront disputer 6500 km avant de refaire le moteur (deux par saison). La partie électronique sera confiée à Bosch.
Avant de rejoindre Mecachrome, Bruno Engelric a travaillé sur le moteur de la Nissan ZEOD RC qui a pris part aux 24 Heures du Mans. « L’hybride prend une part de plus en plus importante. Nous travaillons pour un client qui va mettre à l’eau sous peu un bateau hybride. »
Mecachrome travaille également sur le projet Clean Sky qui met en avant un moteur diesel dans un hélicoptère avec comme mission de consommer moins qu’une turbine. Le motoriste a officié avant cela sur le moteur diesel de la Peugeot 908 via son bureau d’études.