Les 6 Heures de Spa-Francorchamps WEC ont été compliquées pour Rebellion Racing, la R13 #1 souffrant face aux quatre roues motrices des Toyota TS050 Hybrid sous la pluie. Norman Nato, Gustavo Menezes et Bruno Senna ont pourtant fait de leur mieux, signant la pole position vendredi. Endurance-Info a rencontré le Brésilien qui est revenu sur sa saison, les 24 Heures du Mans et sur son avenir…
Comment se déroule votre saison jusqu’à présent ?
« Nous avons réussi à gagner quelques courses, ce qui est différent des autres années où il était alors impossible de remporter la moindre épreuve pour nous. Nous avons réussi à développer et à faire une bonne voiture au fil du temps et nous en sommes vraiment contents maintenant. Nous sommes toujours en lice pour le championnat, même après Spa, donc si nous pouvons bien nous comporter au Mans, cela nous permettrait de nous présenter à Bahreïn en étant en mesure de remporter le championnat. Ce serait alors vraiment incroyable. En tout cas, ce serait sympa d’avoir de la bagarre jusqu’à la fin ! »
Vous avez testé le package aéro Le Mans lors de vos essais au Castellet. Est-ce le même qu’en 2019 ?
« Oui, c’est celui que nous avions aux 24 Heures du Mans l’an dernier, mais pas mal de choses ont eu lieu depuis et la voiture a aussi continué de progresser. Nous espérons que la R13 sera plus compétitive et plus fiable. Le Castellet est un circuit un peu à part et il est difficile de faire le lien entre les informations que vous obtenez là bas et les autres circuits. La Journée Test du Mans aurait été importante pour nous pour valider des choses et mettre les pilotes de la #3 dans la voiture un peu plus longtemps. Après tellement de temps sans aucune course, les 6 Heures de Spa-Francorchamps ont permis de remettre tout le monde dans le bain de la compétition et c’est une bonne chose ! Le plus important était de garder la voiture en un seul morceau en vue du Mans et c’est ce que nous avons fait !»
La prochaine manche WEC sera justement les 24 Heures du Mans. Quelles sont vos attentes ?
« Ce sera piégeux et bizarre sans l’EoT que nous avons depuis le début de la saison WEC. Ce sera plus difficile pour nous, c’est certain. L’équipe Toyota Gazoo Racing y sera vraiment forte et leur voiture a continué d’être développée depuis l’an dernier. Leur gain à ce niveau là est plus important que le nôtre et ils seront plus costauds qu’en 2019 ! Cependant, vous le savez, Le Mans choisit toujours son vainqueur. Nous serons en piste avec dans l’idée de donner le maximum ! »
Allez-vous faire des essais entre Spa et Le Mans ? Quel sera votre programme personnel ? Allez-vous rentrer au Brésil ?
« Nous allons avoir une séance d’essais à la fin du mois d’août en vue de préparer les 24 Heures du Mans. Cela pourrait être de nouveau au Castellet, mais le choix du circuit n’a pas encore été arrêté. Cela serait bien pour moi, ce n’est qu’ 1h15 de la maison.
Je n’ai pas prévu de retourner au Brésil pour le moment car il est compliqué de voyager et la situation est difficile là-bas. Je m’y rendrai après Le Mans car je n’ai pas vu ma famille depuis très longtemps, depuis janvier, cela commence à faire vraiment long ! J’ai hâte de revoir mes grands-parents, particulièrement.
En attentant, je vais rentrer à Monaco et faire attention. Tout comme ce que j’ai fait pour Spa, les 15 derniers jours avant la course, je vais rester à la maison, me concentrer sur ma préparation et ne prendre aucun risque. Je ferai alors un nouveau test Covid avant de me rendre au Mans. »
De quoi sera fait votre avenir après la fin de la saison WEC ?
« Je ne sais pas encore. Ce n’est pas facile de trouver quelque chose à ce niveau. Mais il est important que je trouve un volant pour 2021. Cependant, si c’est pour être en milieu de peloton ou me battre avec la voiture, je préfère rester à la maison et travailler plus fort pour la saison 2022. »
L’ELMS où vous étiez l’an dernier (chez RLR MSport) vous intéresse toujours ?
« Tout à fait, mais il faut trouver la bonne équipe et vous savez à quel point il est difficile, encore plus maintenant, de rassembler le budget nécessaire. En ce moment, c’est compliqué pour les équipes, j’apprécie de voir qu’il y en a toujours autant en ELMS et en WEC et qu’ils permettent d’obtenir des grilles conséquentes. »
L’Hypercar est maintenant connu, le LMDh est dans l’air du temps. On vous imagine intéressé par ces deux nouvelles catégories…
« Oui, le LMDh m’intéresse vraiment ! C’est vraiment une idée que je défendais depuis 2017.C’est vraiment la bonne direction à prendre, surtout par rapport aux coûts. Cette réduction des budgets va permettre, je l’espère, de faire revenir des grands constructeurs sur les grilles de départ. »
Etes-vous toujours ambassadeur McLaren ?
« Oui, tout à fait ! »
Seriez-vous intéressé pour revenir en GT3 avec la marque ?
« Pour le moment, non, car McLaren ne dispose pas d’un programme usine, ils ont des équipes clientes seulement. Pas mal de pilotes de développement McLaren ont été placés dans des équipes et c’est une bonne chose. Cependant, mon objectif est de pouvoir continuer à rouler dans des courses d’endurance comme celles-ci (le WEC, ndlr), je veux dire en prototype. Pour l’instant, je ne sais pas ce qui va se passer avec McLaren et son programme sportif suite aux difficiles moments qui découlent de la pandémie de Covid-19. On va voir ce qu’ils vont décider, mais mes fonctions chez McLaren restent ce qu’elles sont ! »
McLaren n’a pas caché son intérêt pour le LMDh…
« Tout à fait, mais pour le moment, il y a plus important. Ils doivent gérer leur équipes, stabiliser tout cela à l’usine, refaire travailler tout le monde. Il sera temps, plus tard, de voir si le LMDh leur convient et si, tel est le cas, je serais ravi d’être avec eux.»