Depuis quelques années, Bruno Vandevelde couvre les courses motorisées en plus de celles sur un champ de course. Toujours prêt à se déplacer malgré un emploi du temps professionnel chargé, Bruno est de pas mal de déplacements pour Endurance-Info. Il était à nos côtés il y a quelques semaines à Dijon pour un roulage historique.
Mon expérience avec l’endurance débute en 2002, directement dans le grand bain, pour les 24 Heures du Mans. Une édition qui a vu un triplé Audi, cependant c’est la Bentley qui a le plus attiré mon attention. Tout était à découvrir : la discipline, les équipes, les pilotes, les GT, les protos, la course de nuit… La course comme spectateur sur circuit, je connaissais via la F1 depuis 1999 à Magny-Cours et Spa-Francorchamps. Mais là nous sommes sur un circuit de plus de 13 kilomètres, et la course ne dure pas 2h mais 24 !
Voir ces bolides tourner, c’est magique. Par contre il me faut un souvenir pour le reste de l’année et la photo est un bon moyen de se les remémorer une fois à la maison. D’abord avec un appareil jetable (et oui…) puis un reflex bas de gamme, mais le même plaisir à photographier.
Quelques week-end F1 et endurance à Magny-Cours, Spa et au Mans se suivent et une page Facebook qui permet de partager ces moments passés avec les amis et de rencontrer d’autres passionnés.
En 2012, lors des 1000 km de Spa, c’est shooting sur le circuit et post-traitement en rentrant à l’hôtel. Autour d’une bière, la conversation débute avec mon voisin qui semble aussi retoucher sa production du jour. Connaissance est faite avec Laurent Chauveau et contact est gardé, suivant chacun nos clichés.
Endurance Info est déjà dans mes lectures numériques afin de suivre les courses côté photos et articles.
Les années passent et un soir de 2015 le téléphone sonne, proposition est faite de rejoindre l’équipe Endurance Info afin de couvrir les 24H du Mans et parer à l’absence de Julie Sueur. Mon déplacement était déjà programmé, cependant là c’est de l’autre côté des grillages et sur plus d’une semaine, immergé dans l’événement !
C’est parti pour la découverte de l’envers du décor, de l’accès au paddock, aux stands et tous les endroits magiques que chaque spectateur envie d’approcher.
La journée test est synonyme de première expérience en bordure de piste. A certains endroits la distance n’est pas si importante entre être d’un côté ou de l’autre du grillage cependant une fois celui-ci franchi, la différence est en réalité énorme. Le briefing photographe a bien été retenu et c’est entouré de Laurent, Jean-Pierre, Patrick et Alexis que je réalise les photos de piste. Côté piste, les marques se prennent progressivement, car les accès en bord de piste sont nombreux avec une très grande richesse de points de vue. La découverte se fait ensuite côté centre-ville pour le pesage et les photos d’équipes, une occasion d’approcher les pilotes et légendes de l’épreuve. Les interviews et conférences des équipes rythment la semaine, entre les différentes séances d’essais.
Puis approche la course. Cela fait déjà quelques journées intensives côté piste/paddock et salle de presse qui sont dans les pattes, cependant toujours les yeux qui brillent à chaque seconde, conscient de la chance de vivre cela au plus près. La salle de presse, tout aussi impressionnante avec des journalistes et photographes par centaines, tous réunis pour couvrir au mieux ces 24 heures du Mans et partager des dizaines d’articles et du live-texte que Laurent Mercier, Claude Foubert et Guillaume Robert rédigent. Côté photographes, les meilleurs de la discipline sont tous présents et c’est extra de les croiser dans le rush des aller/retour avec la piste ou les stands.
L’illustration des articles qui rythment l’épreuve avec les interviews, les résultats des essais, les présentations de pilotes et équipes, les courses support, les anecdotes… Découverte d’un travail énorme qu’est la couverture des 24h du Mans !! Les journées commencent tôt, l’activité est intense avec le matériel photo à porter, se déplacer dans le paddock, à différents spots en piste et revenir régulièrement décharger les cartes mémoire/trier/post-traiter/partager puis repartir sur un autre spot ou point de rdv pour photographier un pilote ou team manager interviewé.
La fatigue commence à se faire sentir, cependant on ne lâche rien. Presque rien. La parade des pilotes est laissée de côté le vendredi pour recharger d’autres batteries. Celles qui permettront de passer ces 24 heures de course. En fait 48 heures folles. Le warm-up, puis les préparatifs du départ depuis le muret. La ligne droite se remplit progressivement et le départ est lancé. Ces instants pendant lesquels les voitures sont sur leur tour de chauffe, je vérifie de nombreuses fois que les réglages sur le boitier sont les bons. Quelques coups d’œil sont lancés à admirer la foule massée en tribune. La journée et la nuit de samedi défilent à toute vitesse. Le dimanche matin, une autre découverte importante : la pitlane. Un certain nombre de voitures ont abandonné, le rythme dans les stands et le nombre de mécanos s’est réduit. Être en bord de piste est déjà une expérience très forte, là être avec les membres des équipes au plus proche des voitures est tout simplement incroyable.
L’arrivée approche et elle est importante pour moi à couvrir. Un spot sur le muret est trouvé et je patiente jusqu’au drapeau à damier. Dernier moment fort avec l’arrivée des vainqueurs et des remises de trophées par catégorie. C’est terminé, retour en salle de presse. Une émotion différente débute. Pas encore très forte. Il s’agit de finir le boulot et mettre en ligne ces deux dernières heures de course. Puis la salle de presse se vide rapidement mais nous sommes encore présents pour publier les impressions des pilotes et équipes à l’issue de la course.
Il est temps de partir, mais c’est difficile de quitter ce lieu après avoir vécu tous des moments forts vécus de l’intérieur… Une dernière traversée du paddock, à regarder longuement les camions se charger et un retour à la maison le lendemain. Les statistiques du nombre d’articles publiés, du nombre de visiteurs sur le site sont partagés par Laurent Mercier.
Une grande fierté d’avoir participé à cette aventure, à avoir partagé cette magie des 24 Heures.
Difficile de retranscrire tout cela en quelques mots. Cela se vit plus que cela se raconte.
Mais photographier pour Endurance Info m’a permis de découvrir d’autres disciplines comme la Porsche Carrera Cup France, le GT4 France, le GT World Challenge ainsi que l’histoire de l’endurance via Le Mans Classic et divers reportages…
Cette aventure se poursuit, avec une étape qui est en fait plus une révolution, le site Endurance Info sous sa nouvelle forme. Un investissement clé qui marque une étape forte dans le développement du média et un travail important qui s’annonce pour l’alimenter de nombreux articles à illustrer.
En cette époque un peu folle, pouvoir vivre sa passion au plus proche sur les circuits est une chance. Pouvoir la partager de cette manière l’est encore plus.