Acteur majeur du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA depuis les débuts de la série, ByKolles Racing espère bien connaître une deuxième partie de saison FIA WEC plus positive que la première. Si la performance de l’ENSO CLM P1/01 est bien là, la chance n’est pas au rendez-vous. Du côté de l’équipe dirigée par Manfredi Ravetto, on travaille le futur qui passera par un programme ‘Hypercar’ conçu en interne. Le team principal de ByKolles Racing a fait le point avec nous sur le programme actuel mais aussi sur l’avenir.
Que retenez-vous de l’année 2018 ?
“Force est de constater qu’elle n’a pas été facile. En venant se frotter aux ténors de la catégorie reine de l’endurance, on sait à quoi s’attendre. On avait le potentiel pour faire mieux à Fuji et Shanghai. Sans un souci mécanique, le podium était envisageable au Japon. La performance est là, mais il nous faut maintenant le brin de chance qui nous manque jusqu’à présent. Nous sommes focalisés sur les 12 Heures de Sebring. Des tests seront conduits en Europe fin janvier afin de préparer cette course.”
La future catégorie ‘Hypercar’ a été présentée la semaine passée. ByKolles Racing veut être de la partie ?
“Nous voulons en être et nous travaillons déjà le sujet. Il faut maintenant régler le tout avec nos partenaires commerciaux. Le Dr Kolles veut aller dans cette catégorie. Nous attendons aussi quelques clarifications sur le règlement. Le package proposé fait qu’on a envie d’en faire partie.”
ByKolles Racing veut accrocher Le Mans à son palmarès ?
“Le Dr Kolles veut remporter les 24 Heures du Mans et je ne doute pas une seconde qu’il arrivera à ses fins un jour. C’est juste une question de temps et de pouvoir mettre tous les ingrédients ensemble. Gagner Le Mans est la chose la plus compliquée qu’il soit. Le Dr Kolles sait être patient pour arriver à ses fins. Il attend le bon moment pour cela.”
Vous êtes confiant sur le potentiel de cette nouvelle catégorie ?
“On sait que le projet demande beaucoup de moyens financiers. Si les médias sont là, si l’image est positive, alors ce championnat peut devenir plus fort que la F1. L’ACO et la FIA travaillent dans la bonne direction. On sent la volonté de tout le monde d’y arriver.”
On reverra l’ENSO CLM P1/01 en 2018/2019 ?
“Oui car cela peut aider pour la suite, mais on ne veut pas prendre de ressources du programme ‘Hypercar’ pour cela. L’idée de voir à nouveau ces LMP1 une année de plus est bonne. Pour nous, la nouvelle auto restera la priorité.”
“Plusieurs solutions sont à l’étude pour le système hybride. Les règles sont juste sorties, donc il faut laisser un peu de temps au temps. Il faut aussi voir avec NISMO, notre partenaire actuel, ce que l’on peut faire ensemble.”
Vous pensez que des privés peuvent gagner contre des constructeurs ?
“Le nouveau règlement est nettement plus favorable aux privés que l’actuel. C’est bien mieux qu’une EoT ou une BOP. Beaucoup de choses sont contrôlées, aussi bien l’aéro que l’hybridation. De notre côté, nous continuons à développer une structure. Nous avons maintenant 45 personnes sachant que nous travaillons dans d’autres domaines en ingénierie. Le team était encore en Formule 1 il y a six ans. Je suis convaincu de l’avenir du FIA WEC. Même si je reste focalisé sur mon travail en LMP1, je peux voir que les batailles en LMP2 et GTE sont fantastiques. Le niveau des pilotes en piste est très relevé.”
Vous conseillez aussi des pilotes. Comment se passe cette activité ?
“Je travaille beaucoup pour amener des pilotes en LMP3 car je pense que cette catégorie a un sens commercialement. Cela permet de développer leur carrière. Il y a 10 ans, quand on demandait à 100 pilotes de karting ce qu’ils voulaient faire plus tard, la réponse était claire pour les 100 : Formule 1. Maintenant, les choses ont changé et peu disent qu’ils veulent aller en F1. 98% rêvent de disputer des grandes courses comme Daytona ou Le Mans et d’être payé pour cela. Lorsque j’étais en F1 en 2010, je ne pensais qu’à la F1 et rien d’autre. A cette époque, je pensais que le reste était réservé aux gentlemen. L’année passée, j’ai accompagné Tom Dillmann au Nürburgring où il roulait sur une Lamborghini Huracan GT3 en Blancpain GT Series. Avant d’arriver au circuit, je me demandais ce qu’était ce championnat qui portait le nom d’une marque de montres. En entrant dans le paddock, je me suis dit : “mais c’est quoi ce championnat ? Je suis où ? Il y avait 50 GT3, la plupart en seulement quelques dixièmes. C’était la guerre en piste, les structures étaient magnifiques, le paddock rempli.”