Suite de l’entretien avec Calim Bouhadra, CEO de Rebellion Timepieces. La première partie est à lire ici
Aucun regret à ne pas avoir pris la direction du GT à un moment où battre les usines était compliqué ?
“Non ! Je ne dis pas que le GT ne peut pas être bien, mais pour nous, l’idée a toujours été de viser la catégorie reine. Il ne faut pas oublier que l’équipe a débuté par le GT. J’ai beaucoup de respect pour les courses GT où la compétition est incroyable. En GT, la Balance de Performance est parfaite.”
Revoir Rebellion Racing en Endurance est possible ?
“On espère revenir. Cette décision de partir n’a pas été facile à prendre, mais elle a du sens. On ne sait jamais de quoi demain sera fait. Nous allons déjà nous concentrer sur 2020 et tout faire pour gagner Le Mans. Peut-être que si on gagne Le Mans, les cartes seront redistribuées. Si la victoire est au bout et qu’un partenaire vient nous proposer quelque chose, pourquoi pas…”
Pourtant, vous aviez déjà un partenaire avec Peugeot…
“Les changements de règle ont pesé dans la balance et nous n’avons pas les épaules de Peugeot et Toyota. Les catégories Le Mans Hypercar et LMDh demandent deux budgets différents. Il y a également les contraintes calendaires. Nous étions partis avec Peugeot sur une stratégie claire qui devait amener, sans aucun doute, le succès. De notre côté, nous avons aussi des contraintes financières à respecter. Soit on sortait maintenant, soit on continuait sans avoir la certitude de pouvoir aller au bout du projet sachant que nous aurions pu avoir des divergences.”
Le Dakar a été un vrai succès pour le Buggy d’Alexandre Pesci et Stephan Kuhni. Un premier engagement qui sera reconduit ?
“Le Dakar a été une expérience incroyable, mais ce n’est pas ce qui a changé la stratégie de Rebellion en sport auto. Là, ce n’est que du plaisir avec le propriétaire qui peut rouler sur une période de 15 jours. Cette première expérience a été très positive. L’équipage a suivi un entraînement avec les meilleurs tels que Romain Dumas, Matthieu Baumel et Nasser al-Attiyah. L’auto préparée par RD Limited était bien née, les bons choix ont été faits, comme passer au moteur Ford sur un châssis Peugeot.”
Le Dakar 2021 est dans les cartons ?
“L’idée est d’être présent avec deux autos en 2021 avec une sous l’entité Rebellion Racing. Le schéma s’annonce identique à celui de 2020. Le programme Endurance était complet et complexe. L’arrêt de ce programme nous fait faire des économies.”
Aller vers d’autres sports est une possibilité ?
“Ce n’est pas quelque chose que nous envisageons. Cependant, le sport automobile ne se limite pas à l’Endurance. Il y a le Classic et les rallyes. Nous sommes aussi partenaires de la Montée des Légendes qui doit se dérouler en septembre prochain. On reste auprès de notre public.”
Il faut s’attendre à une livrée spéciale aux 24 Heures du Mans ?
“Bien sûr car la mariée ne peut pas partir sans sa plus belle robe. Une livrée ‘rebelle’ est à attendre.”
N’est-ce pas un peu frustrant de gagner en LMP1 contre des Toyota qui sont ralenties ?
“A Austin, on gagne grâce à la stratégie mise en place par l’équipe qui nous a fait gagner du temps en économisant du carburant. Dans le cas contraire, nous aurions perdu nos 40 secondes. Au moindre pépin, on perdait la course. Nous sommes encore sur des victoires qui se gagnent à la sueur. Le choix de faire confiance à ORECA était le bon. Il y a un vrai écart avec Toyota depuis le début de la Super Saison comme on a pu le voir l’an dernier au Mans. On espère un cadeau mutuel pour ORECA et Rebellion aux 24 Heures du Mans avec une victoire en fin de saison. On a le mérite de courir après Goliath et cette fois on espère arriver avant lui.”