#Throwback
La chaîne YouTube World GT (lien) rediffuse ce dimanche à 14h la finale World GT1 de San Luis (Argentine) 2011. L’événement marquait également le tout dernier rendez-vous du Championnat du Monde GT1. Nous avons retrouvé le carnet de voyage de l’époque. A titre personnel, ce déplacement à San Luis reste le plus magique à ce jour même si à cette époque, il m’avait valu limite une rupture sentimentale. Je crois même me souvenir que la limite avait été dépassée. Retour en 2011…
Moi : chérie je pars couvrir le dernier meeting du Championnat du Monde GT1 en Argentine. Elle : mais c’est bien là où les courses durent 1 heure ? Moi : oui, et alors ? Elle : autant de kilomètres pour deux courses d’une heure, ça ne fait pas un peu beaucoup ? Moi : tu sais bien que quand on aime on ne compte pas. Elle : pfff. Moi : ah au fait, le périple comprend quatre aéroports, trois avions et 250 km de pampa. Elle : t’es malade ! Moi : oui je sais, mais j’aime ça.
Il était prévu que notre saison s’arrête à l’issue du meeting Blancpain Endurance Series de Silverstone, mais finalement nous avons répondu à l’invitation de SRO pour nous rendre à San Luis, situé à l’Ouest de l’Argentine. Ce circuit accueillait les GT1 pour la troisième fois depuis 2008. Chez les pilotes, le refrain était le même : « Tu verras, c’est un peu compliqué pour s’y rendre, mais une fois sur place tu ne regretteras pas. » Une fois le plan de vol reçu, je me suis demandé dans quelle galère je m’embarquais : Décollage de Paris vers Francfort, puis un vol de 14 heures vers Buenos Aires, avant de prendre une navette vers un deuxième aéroport à l’autre bout de Buenos Aires, avant un vol vers Mendoza, et pour finir plus de 2 heures de voiture pour rejoindre le volcan de San Luis. Ouch, ça pique !!! Pour ce voyage argentin, nous sommes six : Andrew, Christian, Marcel, Martin et Thibault. Nous avons donc un Britannique, deux Allemands, un Néerlandais et deux Français. Seul Christian connaissait l’endroit pour y être allé à deux reprises (le veinard).
Dès l’arrivée à Roissy, découverte du Terminal 1 (d’ordinaire, c’est toujours le 2) et la compagnie Lufthansa. Par chance, Thibault et moi voyageons tout près de la sortie de sécurité dans les deux Boeing empruntés. Outre le fait d’être à l’extérieur le premier en cas de problème (?!?!?!), cela donne plus de confort pour les pieds. Rien à redire sur la compagnie, avec chacun son écran pour regarder des films, même si le mien fait un peu pâle figure avec une couleur bizarre. Pour l’anecdote, le choix s’est porté sur « Rien à déclarer » et le résultat est : bof ! Quatorze heures plus tard, atterrissage à Buenos Aires où la température est bonne. Vu que nous sommes en Amérique (du Sud), il faut remplir les formalités douanières, mais le passage est nettement plus rapide qu’aux Etats-Unis. Le temps de récupérer les bagages, direction ensuite la sortie où une navette nous attend un bon vieux fourgon Hyundai bien enfoncé. Notre chauffeur prend de suite l’autoroute urbaine qui traverse Buenos Aires vers Jorge Newbery (aéroport national) où nous devons embarquer bien plus tard dans la journée. Côté voitures, l’Argentine est encore bien peuplée de Renault 12, 18, Fuego, Peugeot 504, 505, etc…
Le trajet dure une bonne heure avec les embouteillages. Nous arrivons à Jorge Newbery où nous avons pas mal de temps à perdre. Bien entendu, pas de réseau wifi pour bosser, donc c’est café face à la mer (l’aéroport est situé juste en face). Et quand je dis café, c’est un truc noir assez immonde. On peut tout de même payer en euros. Nous avons bien 4 heures à tuer, avant le vol vers Mendoza, via la compagnie locale Aerolinas Argentinas. Bon ce n’est pas le tout, mais il faut trouver un truc à manger. Si mes compères se risquent à un sandwich faisant plus office de serpillière que de sandwich, j’opte pour une salade de fruits. Ah l’heure du vol approche !!! Ah ben non en fait car il est retardé. La particularité de la compagnie Aerolinas Argentinas/Austral est de régulièrement décaler ses vols, voire même de les annuler sans prévenir. Par chance, le nôtre n’est que décalé avec un changement de porte d’embarquement. N’ayant aucune notion de la langue espagnole, il est compliqué de comprendre ce qui est dit au micro (merci Thibault ;) ) Histoire de bien finir la journée, un petit vol de 1h50 dans un bon vieux Boeing 737-700, avec au menu un truc à grignoter peu recommandable. Youpi, Mendoza El Plumerillo Airport est en vue. On tient le bon bout !
Il faut encore prendre possession de la voiture qui devait être une Ford Ecostar 4×4. Cool pour aller dans la pampa. Il s’est en fait avéré que notre société de location de voiture n’était pas présente dans l’aéroport ? Bad flip ! Après avoir demandé à l’hôtesse de l’aéroport qui ne comprenait pas grand-chose, il a fallu aller questionner les loueurs. Miracle, Marcel a trouvé le bon. C’est en fait en Toyota Corolla que nous allons rejoindre San Luis. Si je sers de chauffeur à Andrew, Marcel et Christian, Thibault voyage pour sa part en Chevrolet (Opel) Corsa rouge pétante. Le loueur nous indique tant bien que mal la marche à suivre pour rejoindre la direction de Mendoza. Une fois récupérée la Route 7, c’est tout droit sur plus de deux heures. On s’attendait à une autoroute, mais nous avons vite déchanté. Si en Argentine on appelle ça une autoroute, ce n’est pas le cas en France. Ah il y a bien les deux voies, elles sont un peu (même beaucoup) bosselées, ce qui n’empêche pas de rouler nettement au-dessus de la limitation.
On rencontre de tout sur cette route : des chevaux sur le terre plein central, des piétons qui traversent, un gars qui fait la vidange de sa R12 sur la bande d’arrêt d’urgence, des wagons renversés sur la voie de chemin de fer qui devaient être là depuis des années, des épaves de voitures sur le bas côté, etc… Pittoresque comme endroit ! Autre particularité, les panneaux indicateurs de kilomètres. Vous voyez San Luis 179 km et 20 km plus loin, on vous annonce San Luis 212 km. Le petit jeu entre nous était de savoir quelle indication allait donner le prochain panneau. Changement de décor en arrivant dans la Province de San Luis, avec un vrai revêtement et de l’éclairage. Il nous faut maintenant trouver le circuit, ce qui n’est pas chose facile. On s’enfonce dans la montagne et au détour d’un virage, nous tombons directement sur le circuit, la route étant ouverte au public. Allez c’est parti pour un tour du tracé de San Luis, avec vibreurs, et tout, et tout. La Toyota Corolla s’est subitement transformée en Corolla GT1. Nous effectuons deux tours du tracé avant de passer par la voie ses stands, où quelques teams travaillent les changements de pneus. Bon allez, on y retourne… Corolla GT1 vs Corsa GT1. Il faut toutefois redoubler de prudence, car on croise des chiens errants, et des piétons. Si nous prenons intégralement le tracé, ce n’est pas le cas des locaux, qui eux coupent les chicanes, d’où quelques accrochages.
A suivre…