Au fil des années, la filière GT ne cesse de se développer. La monoplace n’a plus le monopole et les jeunes pilotes comprennent bien plus vite que par le passé qu’ils n’iront pas tous en Formule 1. Le GT offre de vrais débouchés pour devenir pilote professionnel et être payé pour faire son métier. Le développement de la catégorie GT4 permet à des jeunes de se montrer avant de penser au GT3. Pierre-Alexandre Jean en est le parfait exemple et Charly Bourachot, le patron de CMR, compte bien profiter de cette filière GT sur le long terme.
Vous êtes convaincu du bien-fondé de la filière GT ?
“La filière monoplace est là depuis 25 ans, mais les débouchés sont de plus en plus étroits. Le plus intelligent pour les jeunes reste la monoplace, mais pour aller jusqu’où ? Il y a bien la Formula E, mais le profil des pilotes en place est très éclectique. La filière prototype n’existe quasiment plus avec très peu de pilotes payés en LMP2. Le GT est la filière du moment.”
Les débouchés sont plus nombreux ?
“Si on prend les deux championnats GT World Challenge (Endurance et Sprint), cela représente une centaine de pilotes plus ou moins professionnels. Combien sont payés ? Plus de la moitié. La plupart ne font pas un programme unique, mais bien plusieurs. Il y a une possibilité d’être payé pour rouler sur le long terme. La vraie filière GT est à mettre en place et c’est ce à quoi je m’emploie. L’arrivée de la catégorie Hypercar ne peut être qu’un plus compte tenu d’une proximité plus prononcée avec les modèles de série.”
Comment voyez-vous les choses ?
“Mon idée a été tout de suite de débuter par l’Alpine Elf Europa Cup pour former des pilotes en vue d’un passage en GT4 pour finalement monter en GT3. C’est un peu à l’image de la Formule Renault qui va vers la F3 puis la F2. Le cheminement est le même. Actuellement, la finalité d’un pilote GT reste le GT3 car les constructeurs sont nombreux. La filière est là d’autant plus que le GT4 explose dans tous les pays. Pierre-Alexandre Jean montre la voie et je compte bien faire la même chose avec d’autres jeunes.”
Les mentalités ont changé ?
“Il y a encore quelques années, les parents ne voulaient pas entendre parler d’autre chose que de monoplace pour leurs enfants. Maintenant, de plus en plus de parents prennent l’option de ne pas aller en monoplace. C’était encore impensable il y a dix ans. Tout le travail qu’on a fait en GT4 nous a permis d’accrocher un constructeur GT3 en 2020. De plus, ce que propose SRO est de qualité et on se sent bien dans leurs différents championnats. Les séries GT3 labellisées SRO sont les plus belles au monde en GT. La seule alternative pourrait être le GT2, mais économiquement ce n’est pas possible.”
Vous verriez les GT3 aux 24 Heures du Mans ?
“J’en rêve ! Le GT3 est plus cohérent que le GTE. Une GTE coûte bien plus d’argent qu’une GT3 à l’achat et en entretien. Il y a moins d’autos en GTE et les écarts sont plus importants sur la piste.”
Vous avez de plus en plus de demandes pour rouler en GT ?
“Cela peut paraître paradoxal, mais plus le temps passe, plus la demande est là, que ce soit pour des jeunes qui ont le potentiel pour devenir Pro, des gentlemen de 30 ans, de 50 ans et plus. Ça rend optimiste. Attention toutefois à la dérive car les prix montent et il faut bien s’assurer que ça ne monte pas plus.”