En signant avec Bentley pour un programme complet GT World Challenge Europe Powered by AWS, Charly Bourachot savait que le challenge était de taille, mais rien n’arrête le patron de CMR. C’est maintenant Le Mans qui trotte dans un coin de sa tête pour 2021. Après des débuts compliqués en Endurance à Imola, le meeting Sprint de Misano a permis de montrer de belles choses. C’est donc l’esprit gonflé à bloc que CMR arrive au Nürburgring avec deux équipages légèrement remaniés.
Nelson Panciatici, qui fait partie de l’effectif en Sprint, rejoint Pierre-Alexandre Jean et Seb Morris sur la #107 qui roule en Pro. Razvan Umbrarescu passe sur la #108 (Pro-Am) avec Stéphane Tribaudini et Romano Ricci.
“Nous sommes déçus du meeting d’Imola”, a déclaré Charly Bourachot à Endurance-Info. “L’équipe n’a pas pu montrer son potentiel et, avec du recul, nous n’étions pas totalement prêts. On a réorganisé pour Misano avec un meeting plus conforme sur le plan de la performance. Il nous reste encore du travail car nous pouvons progresser dans tous les secteurs. Le gros point positif est qu’il n’y a pas de carence. On a le droit d’apprendre et il faut maintenant reproduire Misano en Endurance dès le Nürburgring. Avec le GT World Challenge Europe, on s’attaque à l’Everest du GT. Il faut plus d’une course pour tout comprendre.”
CMR va disputer sa plus longue course avec la Bentley sur un format de 6 heures avant les Total 24 Heures de Spa.
“J’espère que nous aurons une performance régulière avant la fin de l’année”, poursuit Charly Bourachot. “Le championnat est conforme à ce qu’on attendait. On y était il y a 5 ans mais c’était en Am, ce qui fait que c’est compliqué d’établir une comparaison. Les équipes qui étaient déjà là sont encore plus rodées, mais je suis content de voir mes pilotes se battre contre des pointures du GT.”
CMR doit aussi travailler en étroite collaboration avec un constructeur, ce qui est nouveau pour l’équipe basée à Alès : “La relation avec Bentley est excellente et il y a une vraie collaboration avec M-Sport. La Bentley Continental GT3 demande beaucoup de travail, certainement plus qu’une Audi par exemple. M-Sport se bat et ne lâche rien. Le soutien est clairement là.”
Comme les autres équipes, CMR doit aussi réfléchir à 2021 qui va vite arriver : “Je suis en mode méfiance pour l’avenir. L’équipe a travaillé avec acharnement durant le confinement, mais entre le GT3 et le GT4, j’ai perdu quatre pilotes. Il a donc fallu en trouver de nouveaux et séduire de nouveaux partenaires. On prend les choses les unes après les autres en faisant toujours confiance à des jeunes. C’est un peu la patte de l’équipe de former de jeunes pilotes.”
CMR donne sa chance à de jeunes pousses telles que Pierre-Alexandre Jean, pur produit de l’équipe, mais aussi César Gazeau en FFSA GT, âgé de seulement 16 ans, ou Andrea Bénézet.
Ce qui est sûr, c’est que Charly Bourachot ne manque pas d’ambition avec une forte envie d’aller aux 24 Heures du Mans dès 2021 ni plus ni moins que dans la catégorie GTE-Pro. L’auto est déjà là, mais il manque encore l’invitation.
En attendant, CMR compte bien s’inscrire dans la durée avec la marque britannique en GT3 : “Une relation d’au moins trois ans est prévue avec Bentley. Si les choses continuent de cette façon, je n’ai pas de raison d’aller voir ailleurs. La Bentley est une auto pour moi, une voiture où il faut réfléchir.”
La fin d’année s’annonce chargée pour CMR qui devrait avoir un seul week-end de libre d’ici fin 2020. Janvier 2021 pourrait passer par la présence d’une Bentley aux 24 Heures de Dubai.
CMR monte une seconde équipe pour le FFSA GT avec DRP. Il y a quatre ans, CMR comptait 6 personnes, maintenant c’est 14 à plein temps et 30 sur les circuits.