En repartant de Nogaro avec deux victoires et trois podiums, CMR a réussi son entame de saison. Avec près d’un an de compétition sur la piste, l’Alpine A110 GT4 est maintenant affûtée pour affronter la concurrence en France et en Europe. Le team de Charly Bourachot a travaillé tout l’hiver pour réunir les meilleurs équipages possibles.
Pierre-Alexandre Jean et Stéphane Lémeret, vainqueurs des deux premières courses, ont fait le carton plein à Nogaro. Stéphane Tribaudini et Rudy Servol, 3èmes le lundi, ont montré de belles choses. Les deux Alpine devront s’arrêter 10 secondes de plus à Pau afin de respecter l’équité entre les équipages. La troisième Alpine, confiée à Soheil Ayari et Bruno Hernandez, n’a pas été en mesure de concrétiser. Le team gardois aligne également une Ginetta G55 GT4 pour le rapide Christopher Cappello et Gilles Lallement. Charly Bourachot a fait le point avec nous sur la saison 2019 de CMR en GT4.
Vous savez que la concurrence va vous scruter de près cette saison ?
“Tout le monde nous attend forcément au tournant après la belle fin de saison 2018. Le travail paie et nous arrivons moins dans l’inconnu. Les autres équipes qui roulent en Alpine en ont profité, c’est le jeu. Signatech est toujours très réactif, ils n’ont rien lâché et continuent à travailler.”
Que vous inspire ce cru FFSA GT 2019 ?
“Le niveau du championnat est incroyablement relevé. En 2018, le niveau en GT4 European Series faisait qu’il y avait plus d’autos en lice pour la gagne. Là, c’est en France qu’il ne faudra rien lâcher sous peine de passer à côté du titre. C’est toujours très compliqué de réunir les meilleurs équipages. Ceux qui n’y sont pas parvenus fourbissent leur argumentaire.”
Trouver le meilleur Am est primordial ?
“La définition d’un Am est quelqu’un qui travaille la semaine et qui roule uniquement le week-end. Ils se saignent au boulot pour faire de la course automobile. Il faut aussi dénicher de nouveaux clients. Fabien (Michal) a roulé chez nous, Rudy (Servol) nous a rejoint et on a fait rouler Stéphane (Lémeret) il y a maintenant dix ans. Il ne faut pas se tromper de débat. Les Am ne font plus de fautes car on leur donne beaucoup de travail. Dès que la course est terminée, ils travaillent les acquisitions, étudient les vidéos. Il n’y a plus de hasard. Il faut aussi s’assurer que les autos reviennent en bon état et je suis très clair sur le sujet avec mes pilotes. Les Am ont changé ces dernières années. Ils ont 40/50 ans avec une très bonne forme physique. Ils font du sport, s’entretiennent et se font plaisir le week-end. On ne peut pas casser leur rêve.”
L’Alpine est réputée pour sa légèreté et son agilité. C’est ce qui fait sa force ?
“On a tout de même 80 kg de plus, ce qui fait que le pilote a un passager. Le championnat est si relevé que personne ne peut arriver en faisant la loi. C’est toujours compliqué de “boper” l’auto tout en tenant compte du travail de l’équipe. Il faut juste trouver le juste milieu en ne pénalisant pas le travail fourni. La course 1 a été cohérente même s’il manquait la Mercedes de Jim Pla dans la bataille.”
Le projet Alpine A110 GT4 a donc été bien pensé ?
“Alpine était plutôt parti pour faire un “petit proto” car ils ont la mentalité de la compétition à haut niveau. Rouler à 230 km/h avec de l’aéro est une chose. Pour ma part, je voulais une auto qui puisse monter à 270 km/h et qui soit bien dans toutes les situations. On a tout fait pour que 20 kg en plus ne perturbent pas les chronos de plus de deux dixièmes. C’est compliqué pour un constructeur d’intégrer que la performance pure soit au second plan. Il faut à tout prix avoir une auto la plus homogène possible. Dans ce domaine, la Ginetta est géniale même si elle n’est pas aussi homogène que l’Alpine.”