La saison 2019 qui arrive à grands pas va être l’une des plus fournies pour Michelin Motorsport. La firme clermontoise a pris le contrat des différents championnats IMSA, ce qui représente plus de 100 autos de différentes catégories à équiper sur les différents meetings. L’organisation du Michelin IMSA SportsCar Encore à Sebring a permis aux équipes LMP3, TCR et GT4 de se familiariser avec les gommes françaises sur un circuit réputé pour être contraignant pour les pneumatiques. Avec près de 12 heures de temps de piste, les concurrents ont eu de quoi rouler. Michelin Racing USA avait dépêché en Floride une partie de son équipe. Chris Baker, responsable Michelin Motorsport North America, était bien entendu sur place, tout comme Greig Coull (responsable de la compétition-client) et Vincent Vidal (responsable de la distribution Michelin Motorsport). Chris Baker a fait le point avec nous sur le challenge 2019 de Michelin.
Les pneus utilisés en LMP3 sont identiques à ceux de l’Europe ?
“Les gommes sont les mêmes que celles utilisées en European Le Mans Series et Michelin Le Mans Cup. Des équipes américaines avaient déjà roulé avec nos gommes en essais car ce sont des pneus ‘commerce’. La tenue du meeting de Sebring était une bonne opportunité de mieux comprendre les pneumatiques Michelin. On a poussé pour organiser ce meeting qui nous permet également de former notre équipe. Nous avions un technicien pour deux autos. On veut suivre de près ce qui se passe car avoir une personne pour 40 autos n’est pas dans notre philosophie.”
N’est ce pas un peu dommage de ne pas avoir de GT3 ?
“L’idée était bien d’en avoir, mais les équipes ont déjà utilisé leur budget 2018. Il n’y avait pas la volonté de faire rouler les GT3 équipées des évolutions 2019.”
Quels sont les premiers retours de vos clients ?
“Ils sont positifs, de la catégorie TCR à la catégorie Prototype. Les pilotes sont unanimes avec des pneus qui se comportent bien. Ils sont ‘multidimensionnels’, c’est-à-dire que les pilotes peuvent faire plusieurs choses à la fois. Ils peuvent freiner et tourner en même temps.”
Michelin est fin prêt pour ce grand challenge ?
“Les choses se mettent en place petit à petit. Bien entendu, j’aimerais que tout soit déjà prêt, mais ce n’est pas encore le cas. Les spécifications pour les prototypes sont arrêtées. Il a fallu adapter notre ‘gamme européenne’ pour des circuits qui demandent beaucoup d’énergie tels que Watkins Glen. Nous proposons deux solutions : ‘IMSA Hard Hard’ et ‘IMSA Medium’.”
Les gommes LMP2 et DPi seront les mêmes ?
“Oui les équipes disposeront des mêmes gommes. Si les différences sont trop importantes en termes de chronos, peut-être qu’une adaptation sera apportée. Le travail fourni en LMP2 a été bénéfique. On a beaucoup appris ces derniers temps. Pour ce qui est du GTD, les pneus seront identiques à ce que l’on a en International GT Open.”
Vous apporterez la technologie RFID (identification de chaque pneu par une puce) ?
“Le système fonctionne très bien et il sera bien entendu en place. Le premier objectif est d’identifier les pneus facilement. A l’avenir, on réfléchit à faire partager plus de données avec les fans, ce qui est très important aux Etats-Unis.”
Quel sera le quota de pneus envoyé aux Etats-Unis ?
“On estime le nombre de pneus entre 25 et 30 000. C’est un sacré challenge pour Michelin tout en sachant qu’il faut assurer les autres programmes. Cela demande une grosse logistique. Les pneus sont conçus à Clermont-Ferrand, tout se passe aux Etats-Unis, mais le projet est clairement un travail de groupe. On va beaucoup apprendre en 2019.”
La présence de Michelin va aussi servir à renforcer vos relations avec les constructeurs ?
“La course permet de faire de l’activation en B2B (Business to Business) et B2C (Business to Consumer). Nous équiperons près de 20 marques et il faut satisfaire tout le monde. Michelin a déjà des liens commerciaux avec une douzaine de constructeurs. Cela va bien au-delà du sport automobile.”
Pour la première fois, Michelin est aussi partenaire d’un circuit à Road Atlanta…
“On connaît très bien Road Atlanta car il y a une histoire entre nos deux entités. Michelin est présent depuis des années et c’est à 90 minutes de notre base de Greenville. C’était le moment d’établir ce partenariat.”
Maintenant que Michelin est bien implanté aux Etats-Unis, une présence en NASCAR avec Michelin ou BF Goodrich sera la prochaine étape ?
“La NASCAR est un monde à part qui a ses propres spécificités. L’Endurance est là où on apprend le plus car il faut aller vite le plus longtemps possible.”