Le WeatherTech SportsCar Championship va connaître un changement majeur en 2019 suite à l’arrivée de Michelin en fournisseur exclusif des différentes catégories, sans oublier les autres séries labellisées IMSA. Aussi bien à Greenville qu’à Clermont-Ferrand, on s’active à tout mettre en place pour être fin prêt dans moins d’un an. Chris Baker, à la tête de Michelin Motorsport North America, est revenu avec nous sur ce gros défi qui est déjà sur de bons rails.
L’arrivée de Michelin dans le championnat IMSA en 2019 se prépare dès maintenant ?
« 2018 est pour nous une année de préparation. On passe de 9 autos à près de 120 sur les grandes courses. C’est un changement considérable pour Michelin et un sacré challenge. Nous avons anticipé ce programme à l’été dernier avant de savoir si nous étions retenus. Avant toute chose, il faut avoir une bonne idée de la quantité de pneus à produire. La bonne nouvelle est qu’on a l’offre qu’il faut. Nous allons proposer aux équipes plusieurs séances d’essais afin de travailler avec elles. Il faut savoir comment optimiser la relation châssis/pneumatique. »
Les essais se dérouleront sur un seul circuit ?
« Nous organiserons une séance en février/mars à Daytona, une en juin à Road America, une en juillet à Watkins Glen et une à Road Atlanta après le Petit Le Mans. L’idée est de faire ces séances juste dans la foulée des meetings à l’exception de Daytona, afin de ne pas impacter financièrement les équipes. Nous avons à apprendre des équipes et inversement, spécialement en SportsCar Challenge. On reste humble. Nous allons offrir la connaissance de nos produits aux équipes. On espère que tout sera rentré dans l’ordre avant le Michelin IMSA SportsCar Encore (la course se déroulera à Sebring en novembre avec LMP3, GT3, GT4, TCR, ndlr). Mon rêve est que fin 2019, le paddock dise que l’IMSA a bien fait de choisir Michelin. La NASCAR a une relation de 40 ans avec Hoosier (Continental, ndlr) et c’est aussi pour cela qu’on arrive avec humilité. Sur chaque week-end de course, ce sera le plus gros engagement de Michelin. »
Le staff Michelin va donc se renforcer ?
« Nous avons démarré la formation du personnel et la façon de faire se veut différente de ce que Michelin met en place dans le reste du monde. Nous allons nous appuyer sur une équipe de volontaires comme on le fait avec BF Goodrich. Des membres du personnel de nos usines vont être intégrés au programme. Cela concerne le bureau d’études mais aussi le centre de recherche. Ils sont tous passionnés. Nous faisons le choix de le faire en interne plutôt que de recruter à l’extérieur. Déjà plus de 60 demandes ont été faites. »
La configuration des circuits américains est différente de celle de l’Europe. Les pneus qui seront utilisés sur les deux continents seront identiques ?
« L’architecture intérieure sera identique. Comme nous le faisons en MotoGP, nous avons proposé à l’IMSA d’avoir deux ou trois solutions pour chaque catégorie, toutes bien identifiées à l’avance. »
Seules les GTLM auront des pneus ‘confidentiels’ ?
« Oui comme c’est le cas actuellement. »
Un quota de pneumatiques sera alloué pour chaque catégorie ?
« Ce n’est pas prévu car l’IMSA souhaite avoir un balai pneus/carburant lors des arrêts. Les équipes pourront donc changer les pneumatiques lors de chaque relais. Il faut trouver le bon équilibre entre le show et la technique. Une fois le rapport IMSA/Michelin bien solidifié, pourquoi pas tendre vers une limitation des pneumatiques. »
Un effort va être fait sur le coût ?
« Michelin ne veut pas donner l’impression que ce changement se fait sur le dos des équipes. Il n’est pas question de le répercuter sur les écuries. Nous allons vite communiquer le prix aux équipes. En ce qui concerne les essais que nous allons organiser, le prix des pneus sera divisé par deux. Ces essais n’auront rien à voir avec des séances de développement. »
Michelin a montré de l’intérêt au championnat dès l’unification ?
« Dès l’annonce, on s’est dit qu’il fallait commencer à considérer la chose de devenir le partenaire du championnat. De plus, l’arrivée de la Super Saison en FIA WEC va dans le bon sens. Jusqu’à maintenant, il y avait six à sept mois de décalage avec l’IMSA. Là, on part sur le même pied. Le timing est parfait. »
Les pneus seront identiques entre les LMP2 et DPi ?
« On se garde la possibilité d’avoir des bandes de roulement différentes mais l’idée est bien de partir sur des pneus identiques. »
Les pneus seront conçus aux Etats-Unis ?
« Nous avons la capacité et les machines en France à Cataroux. Les deux solutions ont été envisagées mais je pense que c’est la bonne décision de tout faire en France. Seuls les pneus BF Goodrich sont fabriqués aux Etats-Unis. Il faut environ un mois pour disposer des pneus. Un système de roulement a donc été mis en place. »