Quand vous allez voir Christian Loriaux, vous êtes certain de ne pas vous ennuyer. Le concepteur de la Bentley Continental GT3 a toujours une anecdote à vous raconter, le plus souvent en rapport avec le WRC. Son amour du rallye ne l’empêche pas d’aimer le circuit et de suivre de près la carrière de la Continental GT3. Cette année, les Bentley seront plus présentes que par le passé. Entre Bentley Team M-Sport, K-PAX Racing, CMR Team Parker Racing et Team Lazarus, 2020 est peut-être (enfin) l’année de la Continental GT3.
Une bonne chose de voir plus de Bentley cette année…
“J’ai toujours dit à Malcolm et Brian (Wilson) que les clients peuvent dire qu’ils ne gagneront pas face à M-Sport même si ce n’est pas le cas. Si on se met dans leur position, on penserait certainement la même chose. C’est forcément positif d’avoir plus d’autos en piste. Moi, je dessine la voiture, donc la satisfaction est la même quand une Bentley l’emporte. J’ai le rôle facile (rires).”
La Continental GT3 semble connaître un second départ…
“On a un beau produit qui est dans les moins cher du plateau. Tout n’a pas été bon jusqu’à présent comme aux Total 24 Heures de Spa où nous avons fait des bêtises. Le manque de fiabilité de l’auto n’est absolument pas en cause. J’espère que le marché de la Bentley Continental GT3 va partir.”
Le soutien sera identique à tous les clients ?
“Si je prends l’exemple du rallye, il suffit d’aller demander aux gens quel support offre M-Sport et quel support offre les autres. Personne ne va dire que c’est mieux ailleurs que chez M-Sport. On suivra tous les clients de la même façon. Si on trouve quelque chose à améliorer sur l’auto, tout le monde en profite. La meilleure chose qui puisse arriver est qu’un client gagne Spa même si, celle-là, je la veux vraiment. M-Sport dépêchera sur les meetings un ingénieur et un camion de pièces.”
Il faut aussi tenir compte de la Balance de Performance…
“A Bathurst, on avait certainement une trop bonne BOP en 2019. A Spa, c’était l’inverse. Là, si les huit Bentley sont derrière, ce n’est pas la même chose et cela offre plus de force. Un test de 40 heures est prévu avant Spa. On est mieux sur le mouillé par rapport au modèle précédent. Ce qui est sûr, c’est que celui qui a moins de poids a un net avantage. Personnellement, je préférerais des règles techniques plus figées avec moins de BOP.”
Vous êtes confiant sur l’avenir du GT3 avec les nouvelles règles 2022 ?
“La base d’une GT3 doit rester celle d’une auto d’origine même si, sur ce sujet, Bentley en est un peu loin de part la conception de l’auto. Nous sommes en faveur d’un prix minimum. D’ailleurs, est-ce que la catégorie GT3 a besoin de changement ? Ce qui coûte cher, ce n’est pas tant la voiture en elle-même, mais bien l’accident. Le GT se porte bien actuellement et il faut s’assurer de ne pas aller plus loin. Avec la Continental GT3, on arrive à faire 5000 km sans toucher à la boîte de vitesses et le moteur est prévu pour 20 000 km, le turbo pour 12 000. Un accident coûte beaucoup d’argent et, une fois sur deux, c’est de la faute de l’autre. On ne peut pas faire un championnat sans accident. Pour en revenir au coût, si je devais acheter une auto pour faire du track day, aucune réflexion à avoir, c’est une GT3 !”