Voir de nouvelles équipes françaises arriver en GT fait toujours plaisir à voir. 3Y Technology fait les choses en grand pour ses débuts en compétition. Le team lancé sous l’impulsion de Guillaume Maillard peut compter sur l’expérience de Christian Petit pour mettre 3Y Technology sur de bons rails dès 2018.
L’équipe, basée à Magny-Cours, fait rouler trois BMW M4 GT4 en FFSA GT et GT4 European Series, sans oublier une BMW M6 GT3 en Blancpain GT Series Sprint. Christian Petit nous en a dit un peu plus sur les ambitions sportives de 3Y Technology.
“J’ai toujours été proche de la marque. Ils m’ont aidé il y a deux ans en Trophée Andros. C’est aussi une question de stratégie. On voit déjà des teams proches d’Audi et Mercedes. De plus, nous sommes très bien considérés par BMW qui nous apporte un bon soutien. Le team a débuté le 1er novembre dernier. J’avais décidé de prendre du recul mais je travaille plus que du temps de ma propre structure (Sport Garage, ndlr). Nos rapports avec BMW sont bons. Le team est tout nouveau mais ce qu’on a dit, on l’a fait.”
Le GT4 est le produit idéal pour lancer un team ?
“Aujourd’hui, c’est la catégorie en expansion. Certes, c’est un peu moins excitant en exploitation et en pilotage, mais il faut tenir compte que les pilotes français ne sont pas les plus riches. Le produit GT4 est en parfaite adéquation avec la France. Le sport auto est toujours une histoire de mode. On a connu le GT1, le GT2 et le GT3. On a maintenant le GT4 est possible que je sois encore de ce monde pour le GT5 et le GT6 (rires). SRO tient parfaitement le produit. Il faut juste souhaiter que ça ne dérive pas aussi vite que le GT3 sur le plan financier. Une auto coûte environ 180 000 euros. Deux Am amènent chacun 90 000 euros. A ce prix-là, on peut rouler dans différentes disciplines, certainement moins sexy que le GT4. Il y a une vraie ouverture de marché. A titre d’exemple, Eric Mouez ne voulait pas entendre parler de GT4. Il a roulé à Dubai et il est reparti conquis. Une GT4 est bien moins éprouvante et nettement plus facile à piloter qu’une GT3. C’est un peu comme un vendeur automobile. Vous signez le bon de commande uniquement après un essai. Une GT4 est quasi une auto d’origine alors qu’une GT3 n’a plus rien d’origine.”
L’équipe SRO emmenée par Stéphane Ratel est pour beaucoup dans ce succès du GT4 ?
“Le plateau 2018 est très beau. On revient à des budgets adaptés à la France, on revoit des têtes connues mais aussi de nouvelles têtes. SRO y est pour beaucoup. C’est le métier de Stéphane Ratel. Il est à l’écoute de ce qu’on lui dit. Il réfléchit et son intérêt est le notre. Nous sommes tous dans le même bateau. Nos clients sont les clients de Stéphane. On peut prendre son téléphone pour l’appeler. La première chose à savoir est qu’il décroche, la seconde est qu’il écoute. C’est un vrai promoteur dont c’est le seul métier.”
Dans quelques jours, 3Y Technology va débuter en Blancpain GT Series Sprint. Un nouveau challenge ?
“Nous avons l’ambition de faire rouler deux jeunes en Silver Cup sur l’ensemble de la saison. Le team associe un jeune pilote issu de la McLaren Academy à un rapide brésilien. Le châssis est neuf et l’objectif est ensuite de prendre part à la manche Blancpain Endurance du Paul Ricard puis aux Total 24 Heures de Spa. Nous avons roulé la semaine passée à Zolder pour préparer le meeting.”
On a vous a vu l’an passé en LMP3. Le prototype fait partie des envies dans le futur ?
“C’était pour nous un coup d’essai. Aujourd’hui, en sport automobile, on choisit son camp : Le Mans ou SRO. La marche entre les deux est importante. Avant de franchir cette marche, il y a beaucoup de choses à faire. SRO dispose d’un énorme marché. Pour l’anecdote, j’ai vendu deux Ferrari 430 à Sepang en seulement 48 heures. Faire la même chose en GTE serait impossible. J’ai tenté il y a deux ans d’aller en Michelin Le Mans Cup mais j’ai vite abandonné l’idée. Le coeur de Stéphane Ratel, c’est les privés et les gentlemen. Il comprend ce sport. J’ai presque tout fait en sport automobile sauf le Dakar et Le Mans. En revanche, j’ai participé à dix reprises aux 24 Heures de Spa et j’en garde un souvenir extraordinaire.”
3Y Technology a participé aux 24 Heures de Dubai avec deux BMW M4 GT4. Vous pourriez aussi aller en Endurance via la filière GT4…
“Pourquoi pas… Le 1er novembre, nous n’avions pas une clé de 13 pour travailler. L’équipe veut faire avancer les choses au plus vite mais en prenant le temps de réfléchir. Nous faisons travailler une vingtaine de personnes, ce qui est déjà beaucoup pour un début.”