Pour son retour officiel aux 24 Heures du Mans en 1998, Mercedes-AMG a fait les choses en grand en s’appuyant sur deux équipages de premier plan pour amener les Mercedes CLK-LM sur la plus haute marche du podium. Malheureusement, la prestation des deux flèches d’argent ne restera pas dans les annales. Sur la #35, Bernd Schneider abandonnait après seulement 1h30. La #36 de Christophe Bouchut est allée un peu plus loin mais le moteur a rendu l’âme au bout de 2 heures. Si Mercedes a vite tiré un trait sur l’édition 1998 du Mans, les CLK-LM sont restées dans toutes les mémoires. Le V12 utilisé en FIA GT a laissé sa place à un V8 bien plus léger, plus économe et moins encombrant. Une auto diabolique ! Nous sommes allés à la rencontre de Christophe Bouchut qui est revenu avec nous sur ses débuts au Mans avec Mercedes.
Une sacrée chance de rouler pour Mercedes au Mans…
“A cette époque, tout le monde voulait rouler au Mans avec Mercedes. La liste des pilotes pressentis était longue comme le bras, beaucoup ont postulé. C’est une chance pour moi d’avoir été sélectionné sur un contrat de trois ans. La CLK-LM marquait le retour de Mercedes en Endurance et au Mans. On s’était moyennement préparé pour Le Mans.”
Vous gardez un bon souvenir du pilotage de la CLK-LM ?
“Mercedes a toujours fait de très bonnes autos qui étaient performantes. Même s’il y a eu une transition, ils ont longtemps été marqués DTM. Ils sont les premiers à avoir une auto de ce style typée course. La CLK-LM touchait quasiment le sol. On se souvient des étincelles à plusieurs endroits du circuit. On avait une auto sprint sur une course d’endurance. AMG avait mis les moyens pour l’engagement au Mans.”
1998 était pourtant une belle édition…
“De mémoire, il y avait huit constructeurs impliqués. J’avais plusieurs opportunités et j’ai opté pour Mercedes. Les éditions ne se déroulent pas toujours comme on le voudrait. Ça m’a apporté une expérience différente car pour nous la course a été décevante. La voiture était rapide mais le moteur a cassé dès le premier tour de mon relais. Par chance, Le Mans ne se résume pas à la seule course. Le roulage était ridicule par rapport à l’investissement consenti. Après Le Mans, on a beaucoup roulé. Notre préparation pour 1999 était bien meilleure, pour un résultat tout aussi mauvais…”