Christophe Cresp s’apprête à disputer les Total 24 Heures de Spa sur l’une des Audi R8 LMS de l’équipe Saintéloc Racing. Il roule aussi cette année en Michelin Le Mans Cup avec l’équipe MV2S Racing sur une Ligier JS P320 où il est épaulé tour à tour par Bruce Jouanny et Fabien Lavergne. Arrivé sur le tard en sport automobile, à près de 40 ans (début en Mitjet 2.0), Christophe Cresp se réjouit de sa saison ainsi que cette opportunité de faire la classique belge dans quelques jours et pour la première fois.
Cependant, cette perspective ne l’effraie pas. « Je suis super excité de prendre part à ces 24 Heures de Spa, mais je n’ai pas d’appréhension. Cela va être génial ! » Le Français a donc rejoint l’équipe Saintéloc Racing et cette opportunité s’est faite via un des pilotes qui devait faire partie l’équipage avant de finalement renoncer. « C’est grâce à Mikaël Blanchemain, qui roule chez eux. Il m’a mis en contact avec eux il y a trois semaines maintenant. J’ai été intéressé car Saintéloc Racing est une belle équipe, avec une vingtaine d’années d’expérience aussi bien en rallye qu’en circuit. »
Christophe Cresp fait finalement cause commune à Spa avec Grégory Paisse, Steven Palette et Pierre-Yves Paque. Il est au volant d’une Audi R8 LMS GT3, voiture qu’il connait peu : « J’ai roulé avec il y a deux semaines, je n’avais jamais piloté une GT3, juste des Porsche Carrera Cup. C’est une super voiture, différente évidemment de la LMP3 en Michelin Le Mans Cup. Cela demande plus d’engagement physique, plus de frein car elle est plus lourde. Il faut plus la brusquer pour qu’elle tourne. A la différence de la LMP3 où il faut rester propre, là on peut aller sur les vibreurs et c’est cette partie que je dois travailler ainsi que le gros frein où il faut envoyer entre 120 /140 bars dans la pédale, le double de la LMP3. Par contre, c‘est une auto qui pardonne plus qu’un proto. »
Le rookie des Total 24 Heures de Spa sait qu’il devra faire face à des équipages de “folie” ce week-end, mais il n’y pense pas vraiment : « Je sais qu’il y a tous les meilleurs pilotes du monde, mais il ne faut pas y penser, je vais être dépassé comme jamais dans ma vie. La seule fois que j’ai fait de l’endurance à Spa, c’était en Fun Cup, les 25 Heures que j’ai disputées 4 fois. Là, j’ai doublé autant que j’ai été doublé (rire). Ce sera différent ce week-end, je vais souvent me faire doubler. L’avantage est que je connais bien le circuit sous toutes les conditions météo possibles. » Même si ce sera sa première grande course de 24 heures, ses objectifs n’en demeurent pas moins importants : « Nous allons essayer de gagner en Am ou faire un super résultat. »
Avec le double tour d’horloge des Ardennes Belges, Cristophe Cresp touche un peu son rêve du bout des doigts. En effet, il s’est fixé trois courses mythiques à disputer, dont l’une plus importante que les deux autres. « Je veux disputer les 24 Heures du Mans, c’est mon rêve ultime, et il y a donc aussi les 24 Heures de Spa que je vais faire ce week-end et Daytona aux Etats-Unis, ce sont mes trois courses “objectifs”. Quand j’étais gosse, l’épreuve qui me fascinait, c’étaient les 24 Heures du Mans. Je n’ai jamais raté une seule édition, à la télé, et j’étais loin d’imaginer qu’un jour je pourrais m’en rapprocher. »
Avant d’arriver sur le Circuit de la Sarthe pour les 24 Heures, il doit d’abord gravir les échelons. « Nous faisons la Michelin Le Mans Cup cette année, je vais participer à ma première grande course d’endurance avec les 24 Heures de Spa, puis ce sera l’ELMS l’année prochaine. Ce sera d’abord en LMP3 puis on verra ensuite. J’aimerais faire du proto, mais j’ai goûté à la GT(3), Fabien (Lavergne son coéquipier, ndlr) m’avait dit que j’aimerais et c’est le cas. En tout cas, faire Le Mans en LMP2 serait mon rêve. Si j’ai le niveau de pilotage et physique pour le faire, pourquoi pas, mais en GTE, ce serait bien aussi !»
Cette saison 2020 en Michelin Le Mans Cup prendra fin dans un peu plus d’une semaine avec la finale à Portimão (Portugal). « Ce championnat est une grosse découverte et une grande organisation. Je suis en plus chez MV2S Racing qui découvre aussi la série et dont je suis actionnaire. C’est génial pour toute l’équipe. Nous faisons notre apprentissage, il y a de très belles choses, mais aussi des frustrations comme tous les pilotes. On va essayer de faire une belle fin de saison. »
Le Français a pu se rendre un peu compte de ce qui l’attendait s’il veut disputer les 24 Heures du Mans. Il y a un mois, il a pris part à son premier Road to Le Mans : « Ce fut extraordinaire. J’avais les yeux qui brillaient, des yeux d’enfant. J’en ai surtout pris conscience lorsqu’après la passerelle Dunlop, je n’ai pas tourné au Virage de la Chapelle, mais continué vers les Esses de la Forêt. J’avais les yeux qui pétillaient, j’ai vécu de grands moments notamment dans les Virages Porsche. J’ai eu l’impression de toucher au Graal et cela m’a donné encore plus envie de disputer les 24 Heures du Mans. »