On connaît Christophe Tinseau pilote avec ses 12 participations aux 24 Heures du Mans dont 4 avec Pescarolo Sport, Pescarolo Team (ci-dessous en 2011) et la dernière en 2016 avec la Morgan-Nissan du ST41 de Frédéric Sausset. D’autres facettes de Christophe Tinseau existent : organisateur de Track Days, les Tinseau Test Days, ainsi que Christophe Tinseau, Team Manager du SRT41 depuis les débuts en 2014.
Le pilote de bientôt 50 ans, va coiffer une nouvelle casquette l’année prochaine, celle de créateur de championnat, la Tinseau Cup dont les débuts vont avoir lieu en 2020. Christophe nous a exposé son projet :
Christophe, pourquoi créer ce championnat ?
« Parce que je pense qu’on en a besoin. Je connais des gens qui font des Track Days depuis dix ans et qui ont envie de faire davantage. J’ai envie d’accompagner tous les gens qui font des Track Days pour leur permettre d’accéder à la compétition. Après avoir suivi et participé à des épreuves depuis de nombreuses années et après en avoir discuté avec Vincent Vigier de l’Ultimate Cup Series, j’ai constaté qu’il manquait un palier dans la chaîne des compétitions. J’ai donc décidé de créer ce palier. »
J’imagine que vous en avez parlé avec des clients des Track Days ?
« Tout à fait ! Le client qui roule vite, qui veut quelque chose de plus, si je ne l’accompagne pas, c’est un client que je perds. Je pense que la suite logique des Tinseau Test Days est la création d’un championnat pour que je garde ces personnes qui sont habituées à rouler, pour que je continue à les encadrer, mais en compétition. »
Est-ce que vous conservez les Track Days ?
« Bien sûr, ce ne sera pas en même temps, mais je garderai les Tinseau Test Days à côté de la Tinseau Cup. Les gens qui roulent en Test Days depuis des années peuvent passer en Tinseau Cup et les autres peuvent commencer par les Test Days. »
Cela va faire un programme chargé ?
« Oui, mais je suis habitué. Cette année, en plus des Test Days, j’avais aussi le LMP3 en Ultimate Cup Series et j’avais aussi 5 Porsche Cup dans le Championnat ROSCAR. Cela fait maintenat très longtemps que j’avais envie de monter un championnat, j’y ai bien réfléchi et aujourd’hui je pense que c’est le moment de le faire.»
Combien de catégories en Tinseau Cup ?
« Il y aura trois plateaux: le “Super GT”, le GT Light et le Proto. »
Vous pouvez détailler ?
« Le Super GT, ce seront des GT3, des Porsche 991 Cup, des 997 Cup, ça peut être aussi des Renault R.S.01, mais en configuration GT3 uniquement, d’autres voitures qui restent à définir. Je suis ouvert aux discussions sur tout type de voiture.
Le GT Light, c’est tout ce qui est des « petites voitures », comme la Porsche Cayman GT4 Clubsport, les Seat Leon Supercopa, les voitures de Coupes de marques, comme la Ligier JS2R, les Lamera, les Mitjet, des TCR, l’éventail est large, tout sera vu au cas par cas.
En Protos, c’est un peu plus compliqué, il faut mettre des voitures qui correspondent à la catégorie reine. J’aurais bien voulu avoir des LMP3 ancienne génération, mais je n’ai pas le droit. Donc, nous aurons des CN, les Ligier JS P4 et les Protos Revolution, ce ne seront que des protos récents, pas des protos anciens. Chaque demande sera étudiée. »
Pas de Balance de Performance ?
« Il faut savoir que dans chaque plateau, il y aura trois classes. C’est important, car ça permet de différencier dans chaque plateau sans faire de BOP. C’est toujours compliqué de faire une BOP, on y arrive, mais ça prend du temps, mais aussi de l’argent. Je pense qu’au niveau de championnat où je me positionne, je ne me vois pas demander à chaque team de me fournir une voiture pour faire un chrono… »
Combien de voitures par plateau ?
« Ce sera 30 voitures maximum par plateau. Si j’ai ces 30 voitures, je serai très content.»
Vous avez un accord pour les pneumatiques ?
« APR Michelin sera le fournisseur officiel des gommes, j’ai conclu un accord avec Vincent Vigier. »
Quel sera le format des week-ends de course ?
« Ce sera sur deux journées, le vendredi et le samedi. Le vendredi sera consacré aux essais libres, les qualifications. Les courses auront lieu le samedi. Ce que je désire, c’est qu’on définisse avec Michelin un seul type de pneumatiques pour les qualifications et les courses, et qu’on n’ait qu’un seul train marqué pour tout le monde. Ce seront des gommes dures pour tout le monde. Je veux limiter les coûts au maximum et mettre tout le monde sur un même pied d’égalité. »
Quelle sera la durée des courses ?
« Il y aura deux courses de 45 minutes pour chaque plateau, une le matin et une l’après-midi, et deux qualifications de 15 minutes, ce qui fera six séances qualificatives et six courses le samedi. La journée sera bien employée. »
Le calendrier de la Tinseau Cup sera complètement indépendant de celui de l’Utimate Cup Series ?
« Totalement, chaque championnat a son calendrier propre, il n’y aura pas de meeting commun. Par contre, et nous en avons discuté avec Vincent Vigier, ce que je souhaite c’est que notre championnat soit le vivier de l’Ultimate Cup. La Tinseau Cup, ce sont des courses de 45 minutes, et ensuite si les gens veulent faire de l’endurance, ils iront logiquement vers l’Utimate Cup et je les encouragerai dans ce sens. »
Quels seront les circuits ?
« Le calendrier n’est pas encore fixé, j’espère que ce sera le cas fin juillet, mais sous réserve, ce pourrait être, sans que l’ordre chronologique soit garanti, Nogaro, Dijon, Magny-Cours, Lédenon, Le Vigeant, Albi et une finale en Espagne à Navarra. Nous avons déjà des contacts avec tous les circuits, on ne peut pas encore donner une date car les circuits ont une réunion le 15 juillet pour harmoniser les calendriers. Par ailleurs, nous sommes en train de mettre en place un site Internet. Je communiquerai à tous ceux qui se sont inscrits -puisque j’ai déjà des inscriptions et le dossier s’épaissit, c’est intéressant- ce calendrier dès que ce sera possible. »
Pour équilibrer votre budget, combien d’engagés faudrait-il ?
« Ce n’est pas tout à fait établi encore. Mon souhait minimum pour qu’une course soit belle est d’avoir des plateaux entre 18 et 24 voitures, mais bien sûr l’idéal est d’avoir 30 voitures par plateau. Ce qui est important, c’est de se structurer et on est en train de le faire. On s’y prend suffisamment tôt, on a commencé au mois de mars à mettre des choses en place, on travaille sur la finalisation des règlements techniques et sportifs. Tout ceci sera diffusé sur le site Internet qui devrait être prêt début septembre pour qu’on puisse communiquer. »
Nous suivrons évidemment le développement de ce nouveau championnat.