La collaboration entre Christopher Mies et Audi ne date pas d’hier. Il y a maintenant 10 ans, le trentenaire faisait son entrée chez Audi en FIA-GT3 avec le titre décroché en fin de saison avec Christopher Haase. Depuis 2009, le natif de Heiligenhaus n’a cessé d’enchaîner les courses au volant des différentes versions de l’Audi R8 LMS. On lui compte bien plus de 100 courses dans une Audi.
Contrairement à la majorité des pilotes, Christopher Mies n’a pas connu d’époque karting ou monoplace en compétition. « Mon père courait sur la Nordschleife comme un hobby avec une petite voiture de tourisme qui était une Volkswagen Golf », explique Christopher Mies. « Même si ce n’est pas quelque chose de professionnel, cela m’a forcément touché. Puis, il est passé sur une Porsche, ce qui pour moi était très important, car voir son père courir sur une Porsche, c’est très cool. Finalement, il a acheté un petit karting pour mon frère et moi. Ce n’était pas un vrai karting de course, mais pour nous c’était déjà très bien. »
La suite passe par des débuts en Toyota Yaris Cup en 2006 avant de rejoindre les rangs de la Ford Fiesta Cup Germany où il rafle le titre ADAC Procar Series D2. « En 2006, mon père a dit que si je voulais rouler en compétition, je pouvais disputer la Toyota Yaris Cup. Je pense qu’une saison coûtait 20 000 euros. J’ai donc dû partir à la recherche de partenaires pour financer la saison. Au final, j’ai trouvé environ 20 sponsors qui m’ont permis de courir. A partir de là, j’ai eu de la chance d’être toujours au bon endroit au bon moment. »
Ses bons résultats ne sont pas passés inaperçus, si bien que Audi a fait appel à ses services pour participer au programme Audi R8 LMS qui n’en n’était qu’à ses balbutiements : « Audi m’a invité à participer au programme GT3, qui venait de débuter. Chris Haase était également présent et ils nous ont pris tous les deux, donc nous sommes devenus les premiers pilotes officiels du programme. Nous étions jeunes, donc pouvoir courir sans amener de l’argent était une bonne chose pour nous. »
Les débuts en GT3 ont été pour le moins positifs avec la couronne FIA GT3 sur une Audi du Phoenix Racing. « 2009 a fait ma carrière », se souvient Mies. « J’étais jeune, personne ne me connaissait et j’étais nouveau en GT. J’ai eu la chance d’avoir Haase comme professeur car il avait plus d’expérience que moi. Personne ne s’attendait à ce que nous gagnions immédiatement. »
En dix ans, Christopher Mies n’en finit plus de remporter des courses et des titres : 24 Heures du Nürburgring 2015 et 2017, 12 Heures de Bathurst 2011 et 2012, les titres Blancpain Endurance Series, Australian GT et ADAC GT Masters. Il lui manque encore la victoire aux Total 24 Heures de Spa.
Promu pilote officiel Audi en 2012, l’Allemand est un habitué du Belgian Audi Club Team WRT. C’est au sein de la structure belge qu’il a remporté le championnat Blancpain Endurance Series en 2012. « Ils sont vraiment professionnels et pas seulement en termes de course, mais aussi en ce qui concerne le garage avec tous les gens qui y travaillent. Ils n’ont cessé de s’améliorer. Quelle que soit la voiture dans laquelle vous montez, le feeling est le même. Ce n’est pas le cas dans toutes les équipes et, en tant que pilote, c’est vraiment positif. Avec le temps, Audi a compris que j’étais bien chez WRT et ils apprécient ma présence, alors c’est plus ou moins automatique. Tant qu’il y a une place pour moi, je suis toujours heureux de piloter pour eux. »
Si beaucoup de jeunes pilotes ont rêvé de Formule 1, Christophr Mies n’a pas tiré le moindre plan pour aller en F1 : « Quand j’étais plus jeune, la F1 ne m’intéressait pas vraiment. Bien sûr, j’ai suivi Michael Schumacher mais je n’ai jamais eu en tête de piloter une F1. Ce n’était pas réaliste donc cela n’a jamais fait partie de mon agenda. Maintenant, à 30 ans, je dois dire que cela me plairait de piloter une F1. La F1 n’a jamais fait partie de mes plans car il fallait beaucoup de millions pour cela. En fait, j’ai piloté une GP3 en 2014 à Abu Dhabi. C’était juste pour moi-même, avoir l’expérience de cette voiture. Je ne pense pas avoir manqué quoi que ce soit en ne faisant pas de monoplace. Et vu comment sont les GT3 actuellement, avec toutes les possibilités qu’il peut y avoir dans le monde, c’est assez cool. »
Le week-end dernier, Christopher Mies était au Nürburgring pour la Blancpain GT World Challenge Europe. Une semaine plus tôt, il était aux 10 Heures de Suzuka. Entre l’Allemagne et ce week-end à Budapest, il a pris part à une séance d’essais aux Etats-Unis. Audi lui a apporté une certaine sérénité : « Parfois, au début de votre carrière, quelqu’un peut vous promettre quelque chose qui ne se produira jamais. Si on vous propose une voiture, ne soyez pas trop excité tant que vous n’êtes pas dans l’auto pour les premiers essais libres. J’ai vécu cela tellement de fois. Il suffit d’être patient. En tant que pilote professionnel, vous devez offrir le même travail tous les week-ends, quelle que soit l’équipe pour laquelle vous pilotez. Tout le monde attend le meilleur, que ce soit en Europe, en Amérique ou en Asie. Vous devez donc toujours tenir vos promesses. »