Nom : Ange Pasquali
Fonction : patron de Squadra Sports et tête pensante du programme Toyota GT One en 1998 et 1999.
Regardiez-vous les 24 Heures du Mans à la télé quand vous étiez jeune ? Etiez-vous intéressé par cette épreuve ?
“J’étais focalisé sur le rallye mais je ne loupais jamais une édition des 24 Heures du Mans à la télévision. Cette course me fascinait, tant elle me paraissait inaccessible. Internet n’existait pas, donc on devait se contenter de la télévision et de la radio. J’ai pu me rendre compte de la grandeur de l’évènement une fois sur place.”
Quels sont vos premiers souvenirs des 24 Heures du Mans ?
“Cela peut paraître étrange mais lorsque j’ai vu pour la première fois de mes yeux la passerelle Dunlop. On la voyait tout le temps à la télévision mais la voir en vrai m’a fait quelque chose. C’est comme si l’irréel devenait réel. Il y a aussi la Place des Jacobins qui fait partie des traditions. Je suis venu au Mans pour la première fois en 1997 afin de préparer l’arrivée de Toyota en 1998. La première chose que j’ai fait est de prendre ma voiture de location pour aller rouler dans les Hunaudières.”
Quel est votre équipage rêvé aux 24 Heures du Mans auriez-vous aimé vous occuper ?
“Le premier qui me vient à l’esprit est Pierre Ragues, d’une part pour la collaboration que j’ai avec lui, d’autre part pour sa constance au Mans, sa rapidité, sa gestion du trafic et de l’épreuve en elle-même. Pierre est une valeur sûre et c’est bien dommage de ne pas le voir au départ cette année. Je citerai aussi Martin Brundle pour son professionnalisme et sa pointe de vitesse. Manu Collard fait aussi partie des pilotes à avoir dans son équipage. Je vais en rajouter un 4e avec Carlos Sainz. Il aurait dû faire Le Mans avec nous en 1999 mais il avait la même semaine le Rallye de l’Acropole. C’est pour moi un sentiment d’inachevé. Les essais réalisés avec nous ont été très concluants et je suis persuadé qu’il aurait fait quelque chose de bien.”
Quelle équipe auriez-vous aimé vous occuper au Mans ?
“Une Toyota avec Kamui Kobayashi. J’aurais vraiment aimé manager Kamui au Mans. C’est moi qui l’ait découvert au Japon en lui faisant intégrer le programme Toyota. Dès le début, j’ai vu qu’il avait un sacré potentiel à l’âge de 15 ans. Pour le côté mythe, j’aurais aimé m’occuper d’une Porsche au Mans.”
Quel pilote des 24 Heures du Mans vous a fait rêver ?
“Tellement de pilotes ont roulé au Mans. Allan McNish m’a marqué et on ne peut qu’avoir du respect pour Tom Kristensen. Je n’ai pas vraiment été dans le trip des pilotes qui font rêver. Les Pescarolo, Ickx, Courage ou Rondeau sont des noms qui raisonnent sans arrêt. Martin Brundle a été une très belle rencontre. Pour lui, le programme GT One n’était pas un travail de fin de carrière. J’aurais aimé voir Michael Schumacher sur la durée au Mans. Son niveau et son côté professionnel auraient pu faire la différence. Voir Alonso va être intéressant.”