Nom : Eric Hélary
Fonction : consultant pour Eurosport France au Mans
Nombre de participations : 11
Meilleur résultat : 1er en 1993 sur une Peugeot 905 avec Geoff Brabham et Christophe Bouchut
Regardiez-vous les 24 Heures du Mans à la télé quand vous étiez jeune ? Etiez-vous intéressé par cette course ?
“Je ne m’intéressais pas du tout au Mans. Je pensais, à tort, que Le Mans était réservé aux pilotes qui n’avaient plus de volant en Formule 1 et que ça ne roulait pas forcément vite. Ca a été la claque de ma vie car quand j’ai disputé moi-même Le Mans, je me suis rendu compte que ça roulait vite, que les voitures étaient belles et que l’endroit était magique. J’ai réellement découvert Le Mans en 1993, l’année de ma victoire. Je dirais presque que c’est malheureux car j’ai gagné une fois et perdu les dix suivantes (rires). C’est presque le faire à l’envers avec la chance du débutant. J’ai eu la possibilité de faire trois autres podiums par la suite mais jamais de gagner à nouveau même si ce n’est pas passé loin.”
Quels sont vos premiers souvenirs des 24 Heures du Mans ?
“Avant d’aller au Mans avec Peugeot, on avait bouclé sept simulations de 24 heures au Paul Ricard. Je connaissais la Peugeot 905 quasiment aussi bien que ma voiture personnelle. Je pars pour mes premiers tours sur le circuit du Mans et là pas une crise d’angoisse, mais presque. Quand tu passes toutes les vitesses de la 905 et que tu te retrouves à 380 km/h, là on se dit que ça va vraiment vite. Je n’avais pas cette même sensation de vitesse au Paul Ricard. Au début, on se dit qu’on ne sait pas si on va y arriver et finalement ça se fait très bien. En arrivant dans les Hunaudières, on se dit ‘qu’est ce que je fais là ?’ Le Mans est un circuit différent des autres. Même quand on connaît bien le circuit, on peut encore y faire la différence. Il y a quatre ans, je roulais sur une Porsche et au petit matin, j’ai réalisé le 3e chrono de toutes les GTE. Il y a aussi une notion de danger qu’on ne retrouve pas ailleurs. Avec la 905, on parle de 240 km/h de moyenne sur 24 heures.”
Quel est votre équipage rêvé aux 24 Heures du Mans, vous y compris ?
“Sébastien Loeb et Mario Andretti. J’ai eu la chance de le faire avec eux. Les deux pour leur simplicité. Seb n’a jamais changé et ne changera jamais. Avec Mario, c’était aussi incroyable. Il était formidable. Deux méga stars qui sont restées simples et accessibles. Les deux ont très bien roulé. Seb, sans expérience, a très bien roulé. Mario est sorti sous la pluie, mais nous roulions sur une Porsche à moteur bi-turbo qui patinait encore en 4e vitesse.”
Quelle voiture des 24 Heures du Mans auriez-vous aimé piloter au Mans ?
“La Peugeot 905. Rien de plus ! J’ai encore vu cette voiture il y a quelques jours à Sochaux. Cette auto était carrément incroyable.”
Quel pilote des 24 Heures du Mans vous a fait rêver ou vous a inspiré ?
“Tom Kristensen. On a roulé ensemble, c’est quelqu’un que je respecte beaucoup. J’avais roulé contre lui en Supertourisme. Jamais il ne faisait de coup tordu. Au Mans, il était toujours très rapide. Il a eu de la réussite mais il a toujours été très bon. Il a su faire la différence quand il fallait le faire.”