Cinq questions à… Jean-Marc Teissedre

JEAM MARC TEISSEDRE (FRA) JEAM MARC TEISSEDRE

Nous sommes fiers de terminer notre (longue) série de “5 questions à…” avec l’une des référence de l’endurance et des 24 Heures du Mans: Jean-Marc Teissedre ! L’auteur de l’Annuel des 24 Heures du Mans et journaliste à Auto-Hebdo s’est prêté au jeu des questions. Il fêtera ce week-end sa 48e édition des 24 Heures du Mans ! Merci à vous, lecteurs, pour votre soutien et vos retours positifs sur cette thématique.

La rédaction

Nom : Jean-Marc Teissedre

Rôle : Journaliste à Auto Hebdo

Vous passionniez vous pour les 24 Heures du Le Mans avant de devenir journaliste. Si oui, par quel biais (radio, tv, journaux, etc…) ?

« Oui, je me passionnais pour Le Mans depuis longtemps puisque je me souviens d’images à la télévision en 1962 avec Roger Couderc au commentaire. J’écoutais aussi beaucoup la radio sans me rappeler de quelle station il s’agissait, mais je sais qu’il y avait des flashes toute la nuit. Peut être le RMC de l’époque avec Bernard Spindler ?! Et puis j’achetais toute la littérature disponible alors et c’était plus que maintenant avec plein de couvertures Spécial Le Mans. » 

Quels sont vos premiers souvenirs aux 24 Heures du Mans ?

« Ma première venue remonte à 1972 en tant que simple spectateur et le rêve avec des fraises mangées de nuit à l’étage du restaurant Génissel avec le bruit des V12 Matra qui montaient les vitesses depuis le Terre Rouge pour les descendre à Mulsanne. L’horreur quelques heures plus tard en apprenant la mort de Jo Bonnier vers 9h00 du matin. Bonnier était un des pilotes que j’adorais (sans que je sache vraiment pourquoi). Et le comble c’est que j’ai vu partir l’ambulance qui est allée le chercher car j’étais à ce moment là au virage de Mulsanne (on ne savait rien de la gravité de l’accident) puis j’ai rencontré les camions de l’équipe qui partaient avec les mécanos en train de pleurer vers midi en revenant vers le paddock. »

Quelles équipes vous ont fait rêver aux 24 Heures du Mans ?

«  J’en citerais trois. Jaguar m’a fait rêver car, en plus des voitures que j’ai toujours trouvées joli et du bruit de leur V12, j’étais en pleine ambiance rugby-Twickeham en 1988 lorsqu’ils l’ont emporté. De vrais supporters. Matra aussi presque pour les mêmes raisons (V12) et avec des supporters plus franchouillards. Normal et parfois sympas car les gens y croyaient beaucoup aussi. Porsche car à force d’aller suivre le championnat d’Allemagne pour Auto Hebdo, je connaissais plein de monde dans beaucoup d’équipes (Joest Racing, Kremer Racing, Brun Motorsport et même l’usine) si bien que j’ai toujours eu droit à des petits avantages en terme de proximité. »

Quelles voitures vous ont fait rêver (actuelle ou ancienne) ?

« Toutes les Maserati car bien trop complexes et tarabiscotées pour terminer. Mais quelles “gueules” et quel spectacle ! Je citerais aussi la Ferrari 312 PB de 1973, les Lola T70 (trop fragiles mais belle gueule et j’aimais le bruit d’un V8 presque autant que celui d’un V12), les 935, les 956/962, les Mazda (le charme du quadrirotor le dimanche matin au retour vers le circuit) et les LMP1 hybrides en général à cause de leurs vitesses de passage dans les courbes et du spectacle offert en piste, plus impressionnant que les F1. » 

Quels pilotes vous ont marqué aux 24 Heures du Mans ?

« Jacky Ickx est vraiment un grand talent. Je pense à sa remontée en 1977, ses victoires 75, 81 et 82 dans des contextes très différents. Henri Pescarolo car il a gagné les trois premières 24 Heures que j’ai suivi (1972-1973-1974), Derek Bell (un style gentleman très rapide et sûr), Stefan Bellof (très rapide et sûr lui aussi), Jochen Mass (un mélange des deux précédents), Tom Kristensen (un mystère pour moi pour avoir gagné même avec Joest et Bentley), Dindo Capello (style rital souriant mais très rapide et sûr) et Romain Dumas, mais là c’est le côté affectif qui parle. Mais je pourrais en rajouter une vingtaine de plus…. »

DEREK BELL (GBR)