Nom : Lionel Robert
Fonction : coach, dirigeant de l’Association LR Promotion
Nombre de participations : 7
Meilleur résultat : 7ème en 1990 sur Cougar C24S avec Michel Trollé et Pascal Fabre
Regardiez-vous les 24 Heures à la TV quand vous étiez jeune ?
“Non pour une raison simple assez classique : quand tu habites au Mans, si tu es un tant soit peu intéressé par la course, tu y vas. Hier comme aujourd’hui, l’ACO propose des tarifs variés adaptés à toutes les bourses. Pour à peine plus cher qu’une place de concert d’un artiste renommé, tu peux vivre intensément une semaine de spectacle. Bref, je suis allé aux 24 Heures dès la fin des années 60. D’abord avec mon père puis j’ai traîné mes guêtres sur le circuit avant de devenir moi-même l’un des acteurs de cette légende.”
Quels sont vos premiers souvenirs des 24 Heures du Mans ?
“Mes premiers souvenirs de 24 Heures ont été vécus sur les épaules de mon papa à la fin des années 60. J’en retiens trois : l’immense panneau d’affichage manuel où des personnes s’affairaient sur les coursives à actualiser le classement de la course, les minuscules stands de course éclairés par des néons blafards et les feux arrière des sport-protos qui filaient au loin dans la courbe Dunlop accompagné de sonorités moteur parfois stridentes.
A noter que les images toujours dans ma mémoire aujourd’hui sont essentiellement nocturnes, un élément incontournable de la magie du Mans.”
Quel est votre équipage rêvé aux 24 Heures, vous y compris ?
“Alors le rêve d’hier aurait été de partager le volant avec Jacky Ickx quand les 24 Heures du Mans se couraient encore à deux pilotes. Etant adolescent, c’est un pilote dont j’ai admiré les exploits manceaux (comme celui de 1977).
J’aurais aussi pu citer Bob Wollek ou Derek Bell mais j’ai eu la chance d’être leur équipier dans les années 90. Mon rêve aujourd’hui serait de partager le volant d’une LMP2 avec mon fils Antoine Robert (champion de France monoplace à 17 ans) avant que je ne sois trop vieux pour exploiter le potentiel d’un proto moderne.
Mais on parle ici de rêve car j’ai bien peur que le palmarès sportif des individus cède le pas aux sommes colossales réclamées par les équipes pour faire rouler les voitures.”
Quelle est la voiture que vous auriez aimé piloter aux 24 Heures du Mans ?
“Ma réponse n’est pas très glamour car, en tant que pilote, je suis toujours attiré par ce qui va me permettre de gagner donc je choisirais la Porsche vainqueur de l’édition 2017.
Si on veut se situer dans le souvenir, j’aurais aimé être au volant de la Courage C34 au Mans 1995. J’ai participé au développement de cette voiture et aux ultimes réglages préliminaires avec les ingénieurs Bosch.
Le châssis était dans la droite ligne de ce que j’avais connu précédemment, fiable et performant, et la motorisation Porsche était tout simplement fabuleuse. J’aurais aimé être au départ des 24 Heures 1995 et tenter de réécrire une autre fin pour cette Courage qui ne devait pas perdre.”
Quel pilote des 24 Heures vous a fait rêver ?
“Je suis trop jeune pour avoir connu au Mans le style flamboyant des frères Rodriguez mais, cinquante ans après, le public s’en souvient encore. Outre Jacky Ickx dont j’ai parlé plus haut, j’ai beaucoup aimé la polyvalence et le sang-froid d’un Rolf Stommelen qui n’hésitait pas à apprivoiser les impressionnantes cavaleries des plus beaux monstres de chez Porsche comme les premières 917 puis, plus tard, la 935 Moby Dick.
Evidemment, il y a beaucoup d’autres pilotes talentueux dont j’aurais pu citer le nom tellement Le Mans regorge d’exploits personnels.”