Olivier Beretta est le doyen de cette 87e édition des 24 Heures du Mans. Il a déjà pris part à 22 éditions de la classique mancelle, la remportant six fois en GT. Cette année, il est en lice en GTE Am sur une Ferrari 488 GT, celle de MR Racing, qu’il partage avec Motoaki Ishikawa et Eddie Cheever. Nous lui avons fait faire les cinq questions à…et même les six !
Auriez-vous aimé rouler sur la ligne droite des Hunaudières sans les chicanes ?
« C’est une question que je ne me suis jamais posé, mais effectivement, j’aurais aimé vivre l’expérience. Cependant, cela voudrait dire qu’aujourd’hui j’aurais 70 ans, je vais bientôt en avoir 50, c’est déjà assez ! (rire) »
Quelle est la décoration qui vous a le plus marqué aux 24 Heures du Mans ?
« Les Jaguar aux couleurs Silk Cut. J’adorais le design de cette auto et cette livrée blanche et viloette. J’ai aussi beaucoup aimé les Porsche Rothmans et les 917 Gulf des années 70. »
Quelle est votre recette pour garder la forme et être au mieux à l’approche des 24 Heures du Mans ?
« Je pense que je suis un peu différent des autres, je ne suis pas vélo, salade, diététique, etc…Je marche beaucoup au feeling, même quand j’étais en GTE Pro, au top de ma forme et quand je gagnais en GT. Je pense que cela se joue beaucoup dans la tête, je n’ai jamais été quelqu’un de très discipliné de ce coté là. Je suis plutôt de l’ancienne génération pour ça…»
Quel est votre moment préféré de la semaine des 24 Heures du Mans ?
« J’aime bien l’arrivée au Mans, même avant la Journée Test, quand tout le monde est encore en train de monter les stands et les structures. Après j’aime bien un peu toutes les périodes des 24 Heures du Mans que ce soit le Pesage, les essais, la Parade, la course. Je prends toujours du plaisir et ne suis pas accroché à un moment particulier. Je vis et apprécie chaque moment comme il vient. »
Quel sera le futur du Mans ? Le thermique, l’hybride, l’hydrogène, l’électrique ?
« On va d’abord commencer à parler de la BOP ! Les gens en ont “marre” et je trouve que cela devient ridicule. Je pars du principe que la meilleure voiture avec les meilleurs pilotes doit être devant et non la moins bonne voiture et le moins bon équipage qui se retrouvent devant avec des tours de passe passe, parce qu’ils font un peu plus de publicité, de marketing et qu’ils se cachent un peu plus. Ils gagnent ainsi des kilomètres / heure grâce à cette BOP ! Les gens regardent la télévision et, il ne faut pas croire, ils ont bien compris le système. Ça suffit !
Pour ce qui est de la question, c’est difficile pour moi d’y répondre car je ne connais pas bien les tenants et les aboutissants ! Après les voitures qui ne ressemblent à rien, ce n’est pas la peine. Ce qui fait vivre Le Mans et l’endurance, ce sont les constructeurs. Là où ils sont le plus nombreux, c’est en GT. Il faut donc des voitures GT musclées, avec un règlement déterminé comme on a pu avoir en 1999 avec les Mercedes et les Toyota qui étaient très jolies. C’étaient des mini prototypes qui ressemblaient à quelque chose ! »
Quelles sont vos ambitions pour cette 87e édition des 24 Heures du Mans en GTE Am ?
“Nous avons essayé de faire du mieux possible lors de ces essais de mercredi et jeudi (14e de la catégorie, ndlr). En 2018, l’objectif était de terminer et nous y sommes arrivés. Cette année, nous allons essayer de faire la plus belle performance possible. Tout le monde cherche à décrocher un podium, nous les premiers. J’en ai déjà fait pas mal (il en compte neuf en Sarthe, ndlr). J’en connais la satisfaction, mais aussi la difficulté !”