Trois ans après avoir débuté aux 24 Heures du Mans, Stéphane Ortelli a remporté l’épreuve sur une Porsche 911 GT1 partagée avec Laurent Aïello et Allan McNish. Le Monégasque compte 14 participations aux 24 Heures du Mans.
Auriez-vous aimé rouler au Mans sans les chicanes dans les Hunaudières ?
“Oui car quand j’étais gamin je regardais les 24 Heures du Mans avec cette longue ligne droite. Je me pose encore la question de savoir ce que ça faisait de rouler au Mans sans les deux chicanes. Cela rajoute de la complexité aux réglages de l’auto. J’en ai souvent discuté avec Bob Wollek, Guy Fréquelin, Daniel Gache et Marcel Pignard.”
Quelle livrée vous a marqué dans l’histoire des 24 Heures du Mans ?
“La livrée Gulf de la Porsche 917 de 1970. Elle est mythique et c’est aussi mon année de naissance. Elle fait aussi penser au film Le Mans avec Steve McQueen.”
Quelle est la recette pour rester en forme durant la semaine du Mans ?
“On pourrait poser la même question à Roger Federer pour Roland Garros qui dure deux semaines. Seule l’expérience compte. Tout se joue dans les trois derniers jours avant d’arriver au Mans. La première fois, en 1995, j’étais rincé avant le départ. Il faut absolument s’économiser mentalement. Tu as les copains, la famille qui viennent te voir et ce n’est pas toujours facile de passer du temps avec eux. Il faut aussi faire le tour du circuit en vélo pour tout bien assimiler. La course se prépare en amont avec une nutrition à prendre en compte. C’est ce que je transmets à Vincent (Abril) comme Bob (Wollek) me l’a transmis. Quand tu es en tête des 24 Heures du Mans, tu ne peux pas dormir. Durant la semaine, il faut prendre des moments pour se reposer sachant qu’on ne peut pas refuser les attentes du public.”
Selon vous, quel est le futur ? Thermique ? Electrique ? Hybride ? Hydrogène ?
“Etant Monégasque et passionné de sport automobile, notre pays est le plus engagé sur le plan de l’écologie et du réchauffement climatique grâce au Prince Albert. Dans le même temps, Monaco organise le plus beau GP de Formule 1 et le Rallye Monte Carlo. Je suis convaincu que le sport automobile montrera l’exemple pour que la planète aille mieux. On a un pouvoir politique avec des gens qui écoutent. Je suis conscient qu’on est tous amoureux du thermique mais je suis aussi conscient que tout doit évoluer. Ma parole est David Floury (directeur technique d’ORECA, ndlr). Ce qu’il dit, je le crois car je reste un fidèle lieutenant de David Floury.”
Quel est votre moment préféré de la semaine mancelle ?
“Le Mans se résume à la première seconde où je passe devant le podium. Quand on regarde ce podium avec ses coéquipiers, on se dit que c’est là qu’on veut être. Quand on a la chance de remporter cette course comme j’ai pu le faire, on se dit qu’il n’y a qu’au Mans où 150 000 personnes sont sous le podium à l’arrivée.”