A 56 ans, Claude-Yves Gosselin écume le championnat Blancpain GT Sports Club chez Boutsen Ginion Racing après avoir roulé à l’international jusqu’en Formule 3000. Le Caennais a disputé à cinq reprises les 24 Heures du Mans, dont quatre fois sur une LMP2 en compagnie de Karim Ojjeh qui roule lui aussi chez Boutsen Ginion Racing en Blancpain GT Sports Club. Un emploi du temps professionnel bien chargé l’a repoussé hors des circuits durant quelques années et c’est sur une Lamborghini Gallardo Extenso R-EX qu’il fait son retour.
Le championnat Blancpain GT Sports Club vous convient parfaitement ?
“Il permet de me remettre dans le grand bain de la compétition. Les gentlemen qui roulent à l’avant vont vite, il y a des nouvelles autos et c’est sympa de rouler seul. Si ça ne va pas, les réglages sont changés pour soi-même, donc pas de compromis. Les meetings se déroulent sur deux jours, ce qui est parfaitement compatible avec un emploi du temps professionnel chargé. Il y a une vraie compétition en piste.”
Le mot ‘Club’ n’est donc pas approprié ?
“Certainement que le mot ‘Club’ est de trop. Le souci est que le championnat peut faire peur aux vrais gentlemen car ça va vite devant. D’un autre côté, le nom ‘Club’ peut aussi faire fuir quelques pilotes. On prend beaucoup de plaisir à rouler en Blancpain GT Sports Club.”
Aucun regret à ne plus rouler en LMP2 ?
“Le temps d’avoir notre propre structure en LMP2 est révolu. Quel serait mon intérêt d’aller rouler en LMP2 ? Les gentlemen n’y ont plus leur place.”
On vous a tout de même vu en Blancpain GT Series Sprint à Zolder réputé très compétitif…
“Avec Pierre (Feligioni), on s’est battu pour ne pas se faire larguer. Nous avons remporté notre classe sachant tout de même que nous étions seuls, ce qui est vraiment dommage. Pierre a débuté en compétition automobile par la Blancpain GT Sports Club. A Monza, nous avons partagé la piste en essais avec les concurrents de la Blancpain GT Series Endurance et nous n’avons pas gêné les GT3 de pointe. On peut jouer avec les Am.”
“L’idée est de rouler en Endurance dès 2019 sur une Lamborghini Huracan GT3 Evo managée par le Boutsen Ginion Racing. La Gallardo a encore son mot à dire mais elle est tout de même d’une ancienne génération. Forcément, le coup est moins élevé. On parle de 130 000 euros de moins. On ne peut plus rouler sur la route, alors autant se faire plaisir sur un circuit. Par chance, j’ai des annonceurs historiques qui me suivent depuis des années. Les enfants ont repris les sociétés des parents mais ils aident toujours.”
Depuis vos débuts en sport automobile, les choses ont bougé ?
“Il y avait déjà nettement moins de championnats. J’ai débuté par l’historique où je gagnais régulièrement. Quelqu’un est venu me voir en me disant : “mais pourquoi tu ne vas pas tenter ta chance en moderne ?” J’ai alors roulé en Formula Opel où il y avait 50 pilotes mais j’avais déjà dix ans plus que les hommes de tête. Il y avait tout de même Coronel et Kanaan. La Superlicence m’a permis d’accéder à la Formule 3000. A cette époque, si tu n’avais pas le niveau, tu restais à la maison. La règle des pourcentages était respectée.
“Aujourd’hui, on finit par s’y perdre avec beaucoup trop de championnats et de catégories. On a du mal à comprendre et le nivellement ne se fait pas par le haut.”
Vous venez tout de même pour gagner…
“Je viens sur les circuits pour la compétition et passer un bon moment. Le stress n’est pas du tout le même. Les GT3 sont de belles autos. Que peut-on faire de mieux en GT ? La catégorie GTE est bien mais les autos sont peu nombreuses. Le gros avantage de SRO reste l’organisation. Tout est fait pour le confort des clients. l’équipe est très professionnelle. On ne peut pas être d’accord sur tout mais les compétences sont là. Ils aiment leur travail. Ici, il y a le plaisir et la compétition. De plus, les prix sont encore à dimension humaine.”
Pourquoi se tourner vers Lamborghini en 2019 ?
“Nous avons étudié deux pistes avec BMW et Lamborghini. La marque italienne nous a séduit avec un bon service client. Lamborghini a compris l’importance des Am avec une auto facile à piloter pour un coût qui reste accessible. L’idée est de faire rouler l’auto en Blancpain GT Series Endurance plus quelques manches Sprint avec Pierre Feligioni. On aimerait qu’il y ait quatre à cinq autos en Am. Un pilote du calibre de Marc Rostan pourrait nous rejoindre pour nous amener toute son expérience de la course.”