Côme Ledogar : “Une année 2020 un peu folle”

#61 LUZICH RACING (CHE) FERRARI 488 GTE EVO LM GTE AM EVO FRANCESCO PIOVANETTI (USA) OSWALDO NEGRI (USA) COME LEDOGAR (FRA)

En disputant seulement deux courses en moins de deux mois, Côme Ledogar s’est fait remarquer. Il faut dire qu’avec la pole GTE Am aux 24 Heures du Mans sans préparation et la victoire en GT World Challenge Europe Powered by AWS au Paul Ricard sans plus de préparation, le Lyonnais a marqué les esprits. Son année 2020 a été pour la majeure partie consacrée au lancement de son équipe CLRT en Porsche Supercup et Porsche Carrera Cup France.

Son équipe, montée avec Tugdual Rabreau, a brillé dès ses débuts avec une 5e place finale en Porsche Supercup, une 3e en Porsche Carrera Cup France avec, en prime, la couronne Am pour François Lansard. En dépit de son rôle de patron d’équipe, ne croyez surtout pas que Côme Ledogar va mettre le pilotage de côté.

Quel bilan tirez-vous de votre équipe ?

“Cette année 2020 a tout de même été un peu folle. Sans parler de résultats, nous avons vécu quelque chose de fou en prenant un maximum de plaisir. On termine l’année dans une ambiance comme je ne pouvais pas l’espérer. Le premier employé est arrivé le 7 septembre et on finit à 9 à plein temps. Les résultats sont venus à compter de la mi-saison.”

Photo : FB CLRT

Débuter par la Porsche Supercup n’a pas été trop compliqué ?

“Il n’y a eu que du positif. Que ce soit en Supercup ou Carrera Cup France, nous avons mis tous nos pilotes à l’avant. Personnellement, je me suis éclaté car j’ai pris tellement de plaisir, je suis quelqu’un de comblé et on va travailler encore plus pour préparer 2021.”

Aller en Carrera Cup était le bon choix ?

“Je n’ai pas choisi cette discipline par hasard. Je savais qu’il y avait quelque chose à faire de bien en Porsche Carrera Cup France. Je connais bien le championnat pour y avoir roulé. L’équipe a été bonne sur ce qu’il fallait prioriser. La première course de l’histoire de l’écurie s’est déroulé en Supercup, ce qui n’est pas rien. Nous avions deux autos contre six en Cup France.”

2021 sera un copier-coller ?

“Le programme sera Carrera Cup France, Supercup et Club. Les pilotes ne sont pas tous confirmés, mais les gentlemen présents avec nous en 2020 devraient poursuivre.”

Qu’en est-il d’un programme GT3 qui était à l’étude ?

“CLRT n’aura pas de Porsche 911 GT3 R en 2021. En revanche, nous devrions être là en support technique en GT3 ou GTE aux 24 Heures du Mans.”

Et le Côme Ledogar pilote ? Deux courses en Ferrari et deux fois à l’avant…

“J’ai débuté par l’Asian Le Mans Series en parallèle de la création de l’équipe. Il y a eu ensuite les 24 Heures du Mans et la finale GT World Challenge Europe. J’aime cette Ferrari qu’elle soit GTE ou GT3. Le fait de rouler pour l’écurie d’Amato Ferrari est aussi un vrai plus pour moi. Je n’ai pas connu le moindre week-end où quelque chose s’est mal passé. L’équipe AF Corse me convient parfaitement, tout le monde est heureux d’être là avec la passion et le cœur. AF Corse fait partie des équipes où je reste en contact direct avec les mécanos le reste de l’année.”

La pole GTE-Am au Mans reste un bon souvenir ?

“Elle a marqué un grand coup car c’est une des rares pole positions à mettre sur un CV. Je suis arrivé sans préparation, mais la magie AF Corse a payé. L’équipe technique était top grâce à ce que Philippe Dumas a mis en place. Tout était aux petits soins et on ne fait pas une mauvaise course (7e en GTE-Am avec Negri et Piovanetti, ndlr).”

Au Paul Ricard, cette fois en GT3, la victoire est au bout. L’objectif était d’aider Alessandro Pier Guidi à décrocher le titre ?

“Compte tenu des multiples courses ce week-end là, Ferrari a été contraint de remanier ses équipages. Je suis arrivé à la dernière minute car Sam Bird était prévu pour rouler. J’ai découvert Alessandro Pier Guidi qui est quelqu’un d’extraordinaire et qui n’a pas à rougir de son statut de pilote officiel amplement mérité. C’était lui le boss de l’équipage. Alessandro, c’est tout pour la performance.”

Vous aviez la pression ?

“J’étais attendu car il y avait des enjeux, mais tout le monde était clairement à sa place. La qualification a été bonne (1ère ligne, ndlr), mais en course la voiture a dégringolé. Je n’avais pas la moindre question à me poser en montant dans l’auto. Nous étions P7 et il fallait revenir dans le match, sinon c’était perdu. Le relais a été très bon avec les bonnes informations données au bon moment par l’ingénieur.”

Il y a eu ensuite ce coup en changeant deux roues et non quatre…

“On revient P2. Je m’étais souvenu qu’en 2016 on gagne cette course sans changer les pneus en fin de course. J’avais dit à l’équipe de penser à cela en stratégie. Le team manager a réfléchi et a pris la décision de n’en changer que deux. Tout a parfaitement fonctionné, si bien qu’on se serait cru dans un film.”

Quel sera votre programme en 2021 ?

“Une chose est sûre : je vais tout faire pour vivre ce que j’ai vécu ces deux dernières années chez AF Corse. Je prends tellement de plaisir à rouler et à diriger CLRT. Aujourd’hui, je ne veux plus rouler pour le simple fait de rouler.”