Tant qu’à être confiné, qui n’a pas rêvé d’être confiné sur un circuit ? Peu de pilotes dans le monde peuvent revendiquer ce luxe. C’est pourtant le cas de Paul Petit. Ne croyez pas pour autant qu’il lime le bitume quotidiennement. Confiné sur le Circuit de Mornay au beau milieu de la Creuse, Paul Petit est dans son cadre familial, là où il a passé son enfance. Pierre, son père, est né à Guéret, a posé ses valises à Bonnat où il dirige un circuit qui n’accueille pas de compétitions mais des présentations, des track-days, des stages, des essais, etc… C’est donc un retour en enfance pour le pilote de 26 ans qui est confiné en famille à Mornay.
“Je retrouve l’endroit où j’ai grandi”, a confié Paul Petit à Endurance-Info. “Quand je sortais de l’école, j’allais au circuit voir mon père. C’est nettement mieux d’être confiné ici en pleine campagne que dans un appartement en ville. C’est pour moi un retour au bercail.”
Ce n’est pas parce que Paul Petit est sur un circuit qu’il l’utilise pour s’entraîner : “Je ne vois pas le moindre intérêt à rouler, qui plus est tout seul. J’ai de l’espace et je ne vois pas l’endroit comme un circuit, mais comme une partie de mon enfance. C’est le meilleur endroit pour moi qui puisse exister. Je cours, je tonds la pelouse… En fait, je fais tout sauf rouler.”
La famille Petit est basée à Mornay depuis 1995 avec un parc de véhicules qui va de la Formule Renault au CN en passant par le karting.
“Bien sûr, être sur un circuit donne envie de rouler”, précise Paul Petit. “Le terrain de jeu est devant moi, mais je me prépare autrement. Le cadre est parfait pour le sport et je suis prêt à débuter la saison.”
Vice-champion ELMS LMP3 en 2016, Paul Petit a terminé vice-champion LMP2 en 2018 avant de passer en GT3 l’année passée. Cette saison doit passer par le Championnat de France FFSA GT sur une Mercedes-AMG GT4/AKKA-ASP en compagnie de Thomas Drouet.
De quoi viser les premiers rôles, mais pour cela, il faut attendre les décisions gouvernementales : “J’attends qu’on appuie sur le bouton vert. Je sais que je suis dans un équipage pour gagner. Rouler en GT4 doit me remettre le pied à l’étrier. Je prends cette saison très au sérieux en retrouvant du plaisir à piloter. Je suis au bon endroit avec les bonnes personnes.”
L’incertitude qui règne actuellement n’est pas simple à gérer : “Il faut être lucide, la situation actuelle aura des répercussions. Mes partenaires ont des emplois à préserver et mon côté pilote est impatient de rouler. Je veux répondre au mieux aux besoins de mes partenaires. J’espère que les choses vont être repensées car les finances vont arriver moins naturellement. Ma saison actuelle n’est pas compromise, mais c’est compliqué pour moi d’aller vers mes partenaires actuellement compte tenu de la situation. Piloter est mon métier, mais je comprends que je ne suis pas la priorité des gens.”
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