Le contrôle antidopage de Fernando Alonso la semaine passée à Portimao rappelle si besoin en était que les pilotes sont soumis aux mêmes règles que les autres sportifs. La FIA fait partie des fédérations sportives inscrites au code mondial antidopage depuis 2010. L’objectif est d’avoir une application harmonisée et efficace dans tous les sports et dans tous les pays, de règles et programmes antidopage. Jan Stovicek dirige la Commission Antidopage à la FIA. Chaque pilote peut être contrôlé en tout temps et en tout lieu. Toutefois, une procédure bien établie doit être respectée.
Un contrôle antidopage est divisé en six points : élaboration d’une stratégie, planification, exécution du test du dopage, analyse des échantillons, gestion des résultats, procédures et sanctions disciplinaires. Sauf en cas de soupçon, les contrôles ne peuvent être effectués entre 23h et 6h.
Le dopage ne concerne pas seulement la présence de substances interdites dans l’échantillon d’un pilote. Il faut y ajouter : usage, ou tentative d’usage de substances ou de méthodes interdites, soustraction, refus ou défaut de soumettre au prélèvement d’un échantillon, manquements aux obligations relatives à la localisation, possession de substances interdites, administration, trafic, falsification d’un contrôle, complicité, association interdite.
Dans le cas d’un contrôle positif, le pilote risque : perte de points et récompenses pour la compétition durant laquelle le pilote a été testé positif, période de suspension pour une période allant jusqu’à 4 ans voire suspension à vie dans certains cas, sanction financière, telle qu’une contravention et/ou une obligation de payer les frais associés. L’équipe peut elle aussi être touchée. Si un membre de l’équipe a violé une règle antidopage, toute l’équipe peut être touchée. Si plus d’un membre a violé la règle, l’équipe complète sera sanctionnée.
Exécution du test, mode d’emploi…
L’agent de contrôle du dopage doit avoir une autorisation écrite pour exécuter le contrôle du dopage. Le pilote doit être sous observation directe jusqu’à la fin du contrôle. Il est possible de se faire accompagner par une personne de son choix ou un traducteur.
Au moins deux récipients scellés doivent être disponibles pour le pilote qui en choisit un. Un agent du même sexe est autorisé dans la zone privée pour surveiller le test. La personne contrôlée doit retirer tous ses vêtements à partir des genoux jusqu’à mi-torse et des mains jusqu’au coude afin de prévenir d’éventuelles manipulations de l’échantillon d’urine. Un minimum de 90 ml d’urine est nécessaire pour le contrôle. Dans le cas contraire, il faut recommencer, les différents flacons étant scellés au fur et à mesure.
Place ensuite au kit de prélèvement qui comprend deux échantillons (A avec une étiquette orange, B avec une étiquette bleue). Une fois les flacons fermés, ils ne peuvent plus être ouverts.
Pour terminer le contrôle, un formulaire doit être rempli avec notamment la liste des médicaments pris au cours des 7 derniers jours. Le laboratoire reçoit les informations : numéros des flacons, date, heure échantillonnage urine, discipline sportive, sexe. Le résultat est donné entre 10 et 15 jours. A noter qu’un test sanguin peut être demandé.
L’échantillon A peut être positif dans deux cas : dopage, possession d’une autorisation pour usage à des fins thérapeutiques. L’échantillon B peut donc lui aussi être analysé avant le verdict final. Si le pilote est déclaré positif, il passera en comité disciplinaire. Le sportif a le droit à une audience équitable avec la possibilité de faire appel.
Un contrôle est aussi possible directement sur une épreuve. La FIA détermine le nombre de contrôles en fonction du placement à l’arrivée. Des contrôles aléatoires et ciblés peuvent être ordonnés. Sur une épreuve, l’organisation antidopage doit d’abord s’entretenir avec la FIA pour avoir la permission.
Des sportifs sélectionnés par la FIA peuvent être inclus dans un groupe cible (international et national). Les pilotes sélectionnés doivent fournir des informations sur leur localisation pour chaque jour du trimestre à venir et les mettre à jour aussi souvent que nécessaire. Ces informations faciliteront les contrôles hors compétition effectués sur ces sportifs par la FIA. Ces informations comprendront le lieu de résidence, les activités régulières ainsi qu’un créneau de 60 minutes choisi par le sportif entre 5h et 23h.
Les contrôles antidopage en sport automobile restent tout de même moins fréquents que dans d’autres sports. Les constructeurs y participent eux-mêmes avec des contrôles effectués durant la saison.
La FIA a mis en place une animation visible par tout le monde sur le dopage en sport automobile ici