Quand on a eu vent de cette Coupe des Nations FIA GT, on s’est dit comme beaucoup que l’idée pouvait paraître superflue et pas nécessaire à un moment où les budgets sont déjà serrés. On connaissait déjà sur la Superleague avec ses clubs de football et l’A1 GP en monoplace, qui n’avait rien d’un évènement unique. Sur les quatre saisons d’A1 GP, 29 nations ont pris part à au moins un meeting. En GT, on part à 18 pays.
Dix ans plus tard, c’est donc le GT qui s’y colle mais sans avoir une auto identique. L’idée est simple : deux pilotes d’un même pays qui se partagent le volant d’une GT3 pour défendre les couleurs de leur pays. Pour cela, il suffit de trouver une équipe d’exploitation pour faire rouler l’auto et au diable si les détracteurs fustigent l’Angleterre qui a roulé sur une GT3 italienne et non britannique.
Une partie du budget a été prise en charge, ce qui a permis de voir 18 nations sous l’égide de la FIA avec une organisation SRO Motorsports Group. Qu’un sportif défende son pays, vous trouvez cela dans tous les sports. Qu’un ‘amateur’ (plutôt un gentleman driver) se batte pour la victoire d’une course est plutôt rare, qui plus est pour son pays. Toute l’année, les Gentlemen sont chahutés en piste au sein d’un peloton GT3 toujours plus relevé d’année en année. Les équipages Am/Am ou Silver/Am gagnent le plus souvent leur classe et c’est tout. Là, les pilotes professionnels sont restés à la maison ou cantonnés au rôle de coach. Jusqu’à maintenant, les Piergiseppe Perazzini, Jean-Luc Beaubelique, Alexander Talkanitsa Sr, Li Chao, Rinat Sailkhov ou Salih Yoluc, pour ne citer qu’eux, se battent en GT3 pour une place au général bien loin du podium global.
Plusieurs pays ont joué le jeu à 100% tels que la France, la Belgique, la Chine et la Turquie. Leurs montures ont fait honneur aux pays cités avec des livrées bien spécifiques. Tous ces gentlemen rencontrés sur le Bahrain International Circuit étaient fiers de représenter leur pays car pour une fois ils étaient les maîtres du jeu.
On pourrait se poser la question de savoir pourquoi n’avoir choisi qu’une seule auto par nation. La réponse est donnée par Stéphane Ratel en personne : “Prenons deux pays avec l’Allemagne et la Biélorussie. Il serait assez facile d’avoir cinq à six équipages représentant l’Allemagne. Combien pour la Biélorussie ? Le concept est que toutes les nations soient sur un même pied d’égalité. Pour les pays plus fournis en termes de pilotes, pourquoi pas à l’avenir faire un shoot out pour déterminer un équipage.”
Le Royaume de Bahrain va laisser sa place à l’Italie avec Vallelunga. Le côté exotique bien sympathique d’une fin d’année va disparaître mais il sera certainement plus facile de multiplier le concept de la Coupe des Nations en Italie. On pourrait aussi imaginer que le pays vainqueur organise l’évènement l’année suivante même si pour cela tous les pays devraient avoir au moins un circuit homologué. La France attendrait certainement moins longtemps qu’elle attend l’Eurovision depuis maintenant 31 ans.
Sur le papier, il est possible d’avoir une grille bien plus fournie au niveau des nations : Etats-Unis, Brésil, Suisse, Portugal, Espagne, Grèce, Pays-Bas, Canada, Emirats Arabes Unis, Autriche, etc…
La Turquie restera comme la première nation à avoir inscrit son nom à la Coupe des Nations FIA GT. On connaissait déjà Salih Yoluc mais le monde du GT a appris à connaître Ayhancan Güven qu’on reverra certainement au volant d’une GT3 tant il a été performant. De notre côté, on a fait ce qu’on a pu pour supporter la France mais cela n’a pas suffi. Il faut bien défendre au moins une fois dans l’année son pays. Ce n’est que partie remise, il faut aussi en laisser pour les autres après la deuxième étoile décrochée l’été dernier…