Depuis la reprise des compétitions à l’été dernier, les promoteurs passent une partie de leur temps à plancher sur les protocoles sanitaires pour que les compétitions puissent avoir lieu sans fausse note. Un vrai travail de fourmi très énergivore. C’est à prendre ou à laisser. Sans ces protocoles stricts, pas de de course. Le FIA, championnat labellisé FIA, suit le protocole de la FIA. Spa-Francorchamps, qui lance la saison 2021, n’échappe pas à un protocole drastique.
Avant de rentrer en Belgique, toute personne doit pouvoir présenter un test PCR négatif. Avant cela, il a fallu s’inscrire sur le site du gouvernement belge pour y laisser tous les renseignements nécessaires : date d’entrée, plaque d’immatriculation de la voiture, lieu de résidence, pays visités avant de rentrer dans le pays. Vous recevez ensuite des SMS vous rappelant la marche à suivre et vous êtes même appelé par un service belge.
Une fois arrivé au circuit, vous êtes dans l’obligation de refaire un test PCR avant de retourner à votre hôtel jusqu’au résultat. Une fois que vous êtes négatif, vous pouvez récupérer votre pass et un bracelet. Le test PCR est valable 5 jours. Si comme nous vous êtes arrivé samedi, vous devez en refaire aujourd’hui.
Dans le paddock, pas âme qui vive même avec le soleil pourtant présent durant le Prologue. Interdiction formelle de pénétrer dans un stand ou dans un réceptif. Truander reviendrait à mettre en péril l’événement en cas de problème.
Travailler est possible mais différemment. Depuis l’été dernier, on sait ce qu’il faut faire et ne pas faire. Pour l’interview de Kévin Estre, c’est à distance à l’extérieur devant le réceptif Porsche. On vous amène même un café (merci Porsche). Pour voir Philippe Sinault, c’est en fin de journée dans la voie des stands, toujours à distance. Pour échanger avec Gabriel Aubry, c’est à 20h dans l’allée du paddock. Ce matin, c’est avec Andrea Piccini dans la zone dédiée pour conduire les interviews. Cet après-midi, pour François Perrodo, ce sera on ne sait pas encore où. Il n’y a plus ce côté humain du paddock mais il y a des courses. L’essentiel est sauvé même si les cafés se font rares. En salle de presse, personne à côté, personne en face.
Pour gérer tous ces protocoles, Pascal Dimitri, en temps normal directeur des opérations du WEC, a en plus la casquette de “Monsieur COVID-19” depuis 2020. Son emploi du temps est loin d’être un fleuve tranquille. En 10 minutes d’entretien, son téléphone a vibré au moins à cinq reprises.
“2020 a permis de roder le système des protocoles”, a déclaré Pascal Dimitri à Endurance-Info. “Le Prologue permet de faire les derniers réglages. Il y a beaucoup d’anticipation. La vraie difficulté est l’adaptation des protocoles en fonction des pays. Ce qui est valable en Belgique ne l’est pas forcément en Espagne, en Italie ou au Portugal. La base de travail fait référence à l’appendix S de la FIA. Notre objectif est d’être toujours au-dessus des règles pour avoir une marche de manoeuvre.”
La gestion des tests PCR peut sembler simple sur le papier, mais sur le terrain, c’est loin d’être le cas : “On s’appuie sur des laboratoires locaux qui n’ont pas l’habitude de gérer autant de tests en aussi peu de temps. Nous en sommes déjà à plus de 2500 tests alors que le meeting ne va débuter que jeudi.”
Jusqu’à maintenant, tout a été maîtrisé comme on a pu le voir encore la semaine passée à Barcelone. Dans le moindre doute, les gens sont testés et isolés. “Il faut installer un maximum de règles pour ne pas interférer avec les bulles en place”, précise Pascal Dimitri. “Il faut faire en sorte que le meeting puisse avoir lieu. Nous travaillons déjà sur les procédures de Fuji sachant qu’on ne sait pas à ce jour quelle sera la situation au moment du meeting.”
Les promoteurs ont tous une épée de Damoclès au-dessus de la tête. On l’a vu l’année passée aux Total 24 Heures de Spa avec un meeting qui a failli être annulé en milieu de semaine spadoise pour cause de reconfinement de la Belgique. “Notre but est que tout le monde puisse travailler”, tient à rappeler le directeur des opérations du WEC. “Rien que le premier jour, plus de 600 tests PCR ont été réalisés. Il faut passer cette situation compliquée. On aura la récompense une fois que le public sera de retour sur les circuits.”
En parlant de COVID-19, Pascal Dimitri sait de quoi il parle puisqu’il a été touché par la maladie en mars 2020, sans oublier d’autres événements annexes par la suite en lien avec le COVID-19. Quand vous connaissez l’homme et sa sportivité, vous comprenez rapidement que ça n’arrive pas qu’aux personnes fragiles. De quoi bien comprendre l’importance des protocoles en place…