Cyrille Taesch-Wahlen : “Les trois ans de travail acharné portent leurs fruits”

#37 BBT (CHN) LIGIER JSP2 LMP2 ANTHONY XU LIU (CHN) DAVIDE RIZZO (ITA) PIPO DERANI (BRA)

Dans un peu plus de deux mois, l’Asian Le Mans Series va débuter une nouvelle campagne. Point de Zhuhai pour lancer la saison 2018/2019, mais Shanghai. Le reste du calendrier sera identique avec Fuji, Buriram et Sepang. On ne connaît pas encore la liste des engagés, mais si on écoute les rumeurs du paddock, le plateau qui s’annonce sera certainement le plus beau en termes de qualité et de quantité depuis la reprise de la série par l’ACO. Construire une série stable en Asie demande du temps, certainement plus qu’en Europe. L’Asian Le Mans Series est maintenant loin d’être un plan B pour les équipes, mais bien un vrai programme sur du long terme. Cyrille Taesch-Wahlen, directeur général de la série, peut être confiant sur la saison qui arrive.

Quel est votre état d’esprit à quelques semaines du coup d’envoi du championnat ?

“Je suis confiant sur la qualité du plateau. A ce jour, nous avons dépassé les 20 engagés à la saison. On s’attend à voir un certain nombre d’équipes bien connues de l’Endurance. Cette saison 2018/2019 bénéficie de l’avantage d’avoir de beaux circuits et d’un calendrier attrayant. Les trois ans de travail acharné commencent à porter leurs fruits. Développer le produit prototype en Asie a demandé un peu de temps. J’ai bon espoir d’avoir environ 20 prototypes (LMP2/LMP3) à Shanghai pour l’ouverture de la saison. Débuter avec au moins 25 autos n’est pas utopique.”

Le Mans intéresse toujours…

“Il y a une vraie prise de conscience des équipes qui ont compris l’attrait de l’Asian Le Mans Series. Quatre invitations pour les 24 Heures du Mans sont décernées à l’issue de la saison. Il y a aussi une opportunité de développer des programmes complémentaires. Aujourd’hui, l’Asian Le Mans Series n’est plus perçu comme un championnat mineur. La série a trouvé sa place dans le calendrier annuel du sport automobile. De plus, la présence de tout le staff technique de l’ACO est aussi un gage de sérieux et de qualité.”

Débuter à Shanghai quatre semaines après la finale ELMS est un vrai plus ?

“Cette nouvelle date facilite forcément les choses pour les équipes européennes. J’espère que nous pourrons caler une date identique l’année prochaine. Avoir une course par mois sur quatre circuits de Grade 1 est l’idéal. Les européens ont observé ces trois dernières saisons, maintenant ils viennent.”

Jusqu’à présent, le plateau GT manquait de concurrents. Là aussi, il faut s’attendre à un beau plateau ?

“A ce jour, nous avons plus de GT que la saison dernière. Je ne peux pas nier que nous avons eu jusqu’à maintenant un déficit d’autos en GT. Pour nous, la catégorie GT est très importante. L’offre des championnats GT en Asie s’est nettement développée ces dernières années. On arrive en fin de saison comme une énième opportunité. Cependant, on ne lâche rien et on s’attend à une belle variété de GT.”

Vous travaillez déjà pour l’après 2018/2019 ?

“Nous réfléchissons déjà au calendrier 2019/2020. Ce n’est pas un secret que les “nouvelles” LMP2 vont arriver et nous avons été questionnés par plusieurs équipes sur ce sujet. Pour ce qui est des LMP2 d’ancienne génération, rien n’est exclu. Tout le monde a sa place dans le championnat, surtout les gentlemen qui sont des clients importants. On discute en interne pour voir comment bâtir la meilleure offre en prototype.”

Des évolutions dans le calendrier 2019/2020 sont à attendre ?

“Nous avons déjà fait évoluer le calendrier pour Buriram en janvier dernier, mais nous sommes revenus à un format standard. Rien n’est exclu pour le futur. Une des évolutions pourrait être l’ajout d’une cinquième manche mais il y a la problématique de timing, de météo et du Nouvel An chinois. Il faut aussi que les teams suivent et aucune décision ne se prendra sans eux.”

Les courses seront diffusées en intégralité ?

“Nous garderons le live streaming de toutes les courses avec les commentaires en langue anglaise, avec en prime une version en chinois à Shanghai. Les qualifications et les courses seront diffusées. La couverture globale sera annoncée avant le début de saison.”

Un championnat LMP3 va voir le jour en Australie en 2019. Doit-on y voir là la possibilité d’avoir une manche Asian Le Mans Series en Australie ?

“Voir des LMP3 en Australie est une excellente nouvelle. Cette nouvelle série offre un potentiel supplémentaire d’équipes pour l’Asian Le Mans Series. On parle maintenant d’un rayonnement Asie-Pacifique. De là à penser qu’on pourrait voir une course en Australie, la question est clairement prématurée…”