Dire que l’Asian Le Mans Series a franchi une nouvelle étape n’est pas usurpé. Il a fallu attendre le dernier meeting pour connaître les différents champions, le plateau LMP2 a gagné en quantité et qualité, la diffusion des meetings s’étend à travers le monde et l’arrivée de l’Australie en 2020 rajoute un intérêt supplémentaire au championnat qui offre tout de même quatre invitations aux 24 Heures du Mans. En passant d’un stand à l’autre à Sepang, on a vite compris que les prétendants 2018/2019 seront encore là en 2019/2020. Cyrille Taesch-Wahlen, directeur général du championnat, a de quoi être un promoteur ravi.
Quel bilan tirez-vous de la campagne asiatique écoulée ?
“Un bilan globalement positif si on prend en compte la qualité du plateau, le calendrier, l’augmentation de la grille et les retombées médiatiques. L’Asian Le Mans Series a franchi une étape supplémentaire dans le positionnement du championnat en Asie. L’intérêt est grandissant en Europe, Asie, Etats-Unis et Australie. Ceci étant dit, nous avons conscience qu’il reste des choses à améliorer.”
Dans quel(s) domaine(s) ?
“Il faut faire venir plus de GT. Les plateaux GT se portent bien cette saison en European Le Mans Series et Michelin Le Mans Cup. Il y a une clientèle GT dans la pyramide ACO. Les premières indications montrent que c’est en bonne voie pour avoir plus de GT la saison prochaine. On doit aussi renforcer le maillage LMP3 des équipes qui passeront ensuite en LMP2.”
L’arrivée des LMP2 de dernière génération est un plus ?
“Sans aucun doute ! Nous aurons ensuite les nouvelles LMP3. Nous avons une base suffisamment saine pour faire grossir le plateau LMP. L’intérêt est clairement là pour les deux plateformes LMP2. Nous sommes encore loin du début de saison, mais le premier retour des constructeurs est positif. La demande est là, ce qui est satisfaisant. Nous allons assister à un spectacle incroyable en piste, notamment à The Bend (Australie). Sur le papier, on peut espérer avoir 5 à 6 LMP2 et au moins 4 LMP2 en Am.”
La confiance est la même pour le LMP3 ?
“L’Asian Le Mans Series est un terrain d’essai pour les Européens et d’apprentissage pour les Asiatiques. Nous travaillons également avec l’Australie sur le championnat qui verra le jour en 2020, ce qui fait qu’on regarde sur la suite à donner du LMP3 en Chine”
La venue du championnat en Australie est un coup de boost supplémentaire ?
“Il y a un vrai enthousiasme sur l’Australie bien au-delà de notre paddock. Nous l’avions évoqué en amont avec les équipes avec qui le dialogue est permanent. Les réactions dans la presse internationale ne sont que positives. Cela fait 20 ans que les LMP n’ont plus roulé en Australie, sans oublier que ce sera la première fois qu’une série internationale se rend à The Bend sur le long tracé. Cela ne peut que renforcer l’attractivité de l’événement.”
Les équipes européennes qui ont fait le déplacement en Asie cet hiver ont toutes apprécié. C’est un signe plutôt positif…
“Les Européens qui nous ont rejoints sont nos meilleurs ambassadeurs et nous sommes ravis de les accueillir. Cependant, notre travail au quotidien est de faire revenir les équipes majeures asiatiques. Le travail se fait sur les deux aspects. Le championnat permet de tester de nouveaux pilotes et de maintenir les équipes actives. A terme, on doit avoir des équipes du Moyen-Orient, d’Inde ou d’Australie. Le championnat est pour eux.”
Séduire les équipes asiatiques est important ?
“Le championnat porte le nom d’Asian et avoir des équipes asiatiques est très important. Ce qui me réjouit, c’est de voir que des équipes qui sont passées par l’Asian Le Mans Series ont progressé. C’est le cas de Clearwater Racing qui a remporté le titre en Asie et qui roule désormais en WEC. C’est la même chose pour Eurasia Motorsport qui a terminé à chaque fois ses 24 Heures du Mans. L’intérêt d’écuries asiatiques qui veulent aller au Mans est clairement là d’autant plus qu’il y a quatre invitations. L’Asian fait partie du parcours pour progresser. Les dossiers sont nombreux, l’invitation prend d’autant plus de valeur car cela devient de plus en plus compliqué d’être sélectionné. La pyramide fonctionne parfaitement. C’est un travail de longue haleine. Il faut capitaliser sur la notoriété du championnat pour conquérir et reconquérir des équipes asiatiques.”
Il faut s’attendre à des changements sur le plan sportif ?
“Quelques ajustements mineurs seront apportés, les teams étant dans l’ensemble satisfaits de la saison écoulée. Nous allons veiller à ne pas augmenter le coût d’engagement. On réfléchit aussi à des offres spécifiques pour le GT, comme voir de quelle façon on peut adapter le règlement sportif pour avoir plus de GT. L’arrivée en nocturne à Sepang pour la finale fait partie des nouveautés.”
Un cinquième meeting est en préparation ?
“Passer à cinq épreuves en 2020/2021 est une volonté. Le championnat a progressé dans tous les compartiments du jeu et cette 5e épreuve se fera en minimisant le coût pour les équipes. Retourner au Japon fait partie des envies car le pays est pour nous très important. On travaille sur la saison prochaine, mais aussi sur la suivante. Il ne faut pas oublier que la fenêtre est assez réduite. On ne peut pas commencer plus tôt et on ne peut pas finir beaucoup plus tard. Il faut aussi tenir compte du Nouvel An chinois. donc un challenge car les week-ends sont peu nombreux quand on doit tenir compte des délais de transport. Nous allons tester le transport par la route de Sepang à Buriram.”