“Je me félicite que le Ministère des Sports accompagne la filière des sports mécaniques à définir l’impact économique d’un secteur au dynamisme et au maillage territorial exceptionnels.” Ces propos de Roxana Maracineanu ont été tenus en novembre dernier par la Ministre des Sports à l’occasion de la présentation du 1er Baromètre Economique des sports mécaniques.
Depuis, le Covid-19 est passé par là et toute la filière est à l’arrêt sans aucune visibilité sur une date de reprise. Tout le monde y va de son hypothèse sur le timing de la reprise. On attend le drapeau vert, mais le paddock reste neutralisé. Pour l’ensemble des acteurs, il faut rouler après avoir mis en place toutes les précautions sanitaires. C’est aussi l’avis de Damien Pichereau, député de la 1ère circonscription de la Sarthe.
C’est pourquoi ce dernier a tenu à alerter la ministre dans un courrier afin de lui rappeler l’importance de la filière des sports mécaniques. “A mes yeux, le sport auto reste méconnu quant à son importance sur le plan des emplois dans le pays”, a déclaré Damien Pichereau à Endurance-Info. “Il y a un besoin de recommencer les compétitions en respectant la santé des acteurs.”
“Le déconfinement ne sera pas un retour à une vie normale, c’est une certitude,” souligne le député dans son courrier. “Néanmoins, l’ensemble des épreuves se déroulent en extérieur, avec des tribunes et des spectateurs en bord de piste. Les organisateurs et promoteurs d’événements sont des gens sérieux et responsables. Je suis convaincu que nous sommes en capacité d’anticiper, avec eux, une reprise des activités, par une limitation stricte de la densité de spectateurs en tribunes, le port du masque, la mise à disposition de gels hydroalcooliques, la communication sur site sur les gestes barrières, voire des prises de température à l’entrée des circuits. Bref, relancer les événements en limitant au maximum le risque de créer des clusters.“
Le député de la Sarthe a tenu à rappeler à Madame à la Ministre des Sports que le sport auto était un vecteur économique, au niveau national comme local, générant un chiffre d’affaires de 2,3 milliards d’euros et 13 500 emplois. “Il faut assister la filière”, nous a précisé le député. “Il ne faut pas se mentir, elle fonctionne sans un gros accompagnement de l’Etat. Il faut donc trouver les moyens de l’accompagner.”
Etant député de la Sarthe, Damien Pichereau est en toute logique sensibilisé par les 24 Heures du Mans, course qu’il connaît bien en tant que passionné de sport auto : “L’impact des 24 Heures du Mans est important pour la ville. Bien sûr, il y a les 24 Heures 2020 mais il faut penser aux éditions suivantes. On ne peut pas accepter des éditions 2021, 2022 et 2023 au rabais. Il faut éviter de repartir comme au début des années 90. Derrière chaque crise, il y a des opportunités. Cela fait dix ans qu’on parle de réduction des coûts, mais là il n’y a pas le choix. Toutes les équipes le disent.”
“Les sports mécaniques font toujours rêver”, poursuit le député. “Les pilotes sont toujours vus comme des héros. Tous mes collègues députés me parlent des 24 Heures. Il faut un vrai plan qui soit fait avec les acteurs. Il ne faut pas perdre les circuits car il y a toute une économie des territoires locaux qui vit de cela. Ce courrier est un cri d’alerte. S’il devait y avoir une année blanche, la suite serait compliquée.”
Comme tout le monde, Damien Pichereau ne connaît pas le calendrier de la reprise : “J’espère que les compétitions pourront reprendre en juillet quitte à adapter les circuits avec, par exemple, la prise de température, limiter l’accès aux tribunes, une limitation du personnel. Une épreuve à huis clos serait plus triste, mais ce serait une course. De toute façon, en sortie de confinement, le public devrait être moins nombreux.”
Pour en venir aux 24 Heures du Mans, course internationale, la grosse question reste la possibilité ou non de voyager, ce que ne peut que constater le député : “La question centrale concerne les déplacements internationaux car, en fonction des pays, le virus est sur des stades différents. Les Etats-Unis sont sur une pente montante alors que la France est sur un plateau. A ce jour, c’est impossible de savoir. J’ai eu une réunion avec la CCI et les commerçants du Mans ces jours-ci et il y a forcément des craintes. Ma vraie peur est une deuxième vague et là ce serait dramatique. Malgré toutes ces incertitudes, je veux penser long terme au niveau du sport auto qui est contributeur de l’économie du pays. Il rapporte de l’argent à l’Etat. Ce qui est sûr, c’est qu’on va avoir besoin de rêver en sortie de crise.”