Personnage haut en couleurs s’il en est, Daniel Havis est un passionné de sport automobile au sens large du terme. En Montalbanais qu’il est, il aurait pu se contenter de passer ses week-ends sur les terrains de rugby, mais c’est plutôt sur les circuits qu’on l’a vu lorsque la Matmut, dont il est le président, a accompagné IMSA Performance, Pescarolo Sport et ORECA aux 24 Heures du Mans et ailleurs. Si Daniel Havis se fait plus rare sur les circuits ces dernières années, la Matmut reste un acteur majeur en Endurance.
Daniel Havis est tellement passionné que, même avec le temps, il serait capable de vous donner de tête le chrono en qualif’ de la Porsche/IMSA Performance Matmut aux 24 Heures du Mans 2006 et de vous dire à quelle heure il est arrivé au circuit le samedi 17 juin 2006. Pour l’interview de Daniel Havis dans les locaux de la Matmut à Rouen, pas besoin de bureau. Vous lui serrez la main dans le hall d’accueil et, 15 minutes plus tard, il vous parle encore et toujours de sport auto. Voir un dirigeant d’une grande entreprise française afficher clairement sa passion du sport auto fait plaisir à voir.
A quand remontent les débuts de la Matmut en sport automobile ?
“C’était à Nogaro aux Coupes de Pâques 2003 en Championnat de France FFSA GT. Pour être plus précis, les débuts remontent au 18 avril 2003 (jour de naissance de son fils, ndlr). Nous accompagnions une petite équipe rouennaise (IMSA Performance, ndlr) qui débutait et qui faisait rouler deux Porsche Cup qui ne nous appartenaient pas. On était en 2003 et les Porsche étaient de 2001.”
Pour quelles raisons la Matmut a-t-elle décidé de venir en sport auto ?
“La Matmut avait une image d’un assureur qui était là pour les petites voitures et nous avons voulu donner l’image de pouvoir assurer toutes les voitures. Dans les années 90, on s’interdisait d’assurer les grosses voitures. Le début des années 2000 coïncidait aussi avec l’arrivée du nouveau logo de la Matmut. Le sport auto était donc le vecteur parfait pour la Matmut. On peut faire de l’affichage en 4×3, mais nous avons pensé que quelqu’un qui aime les voitures ne fait pas n’importe quoi sur la route.”
Les résultats avec IMSA Performance n’ont pas tardé à venir…
“IMSA Performance Matmut a pris la direction de la Porsche Carrera Cup France avec deux titres B pour Raymond Narac en 2004 et 2005. Le team est ensuite revenu en FFSA GT où le niveau était très relevé. Les 24 Heures du Mans sont vite arrivées puisqu’en 2006 nous étions au départ avec une Porsche confiée à Romain Dumas, Raymond Narac et Luca Riccitelli. Je m’en souviens très bien car Riccitelli avait pulvérisé la voiture au warm up. Il a fallu tout le travail de l’équipe pour la remettre en état. Malheureusement, elle n’a pas vu le damier.”
Vous avez piloté vous-même ?
“Uniquement Le Mans Classic sur une Porsche RSR avec Christian Talon. Chacun son métier…”
Même avec le temps, la Matmut reste un acteur majeur des courses d’endurance…
“En France, on peut toujours déplorer qu’on manque d’endroits pour se défouler. Les circuits sont là pour ça, ce qui nous amène au sport automobile. Être présent nous permet de faire passer des messages. Il ne faut pas perdre de vue le message de prévention qui est de dire ‘faites ça sur les circuits, pas sur la route.’ Nous avons accompagné IMSA Performance, Larbre Compétition, ORECA, Rebellion, Signatech et AKKA-ASP. Je dois dire que voir le nom de Romain Dumas sur la Rebellion R13 à l’entrée (la LMP1 était exposée, ndlr) m’a rajeuni. Il était avec nous au Mans en 2006. A cette époque, il faisait partie des jeunes pilotes couvés par Porsche.”