Ces dernières années, on a dû se résoudre à voir partir les gros, Audi et Porsche. C’est maintenant Rebellion Racing qui jette l’éponge à l’issue des prochaines 24 Heures du Mans. Le futur partenariat avec Peugeot pour un programme Hypercar est donc mort avant d’avoir débuté.
Il y a encore deux jours, une Rebellion R13 était exposée devant les locaux de la Matmut en présence d’Hugues de Chaunac, président du Groupe ORECA, et Norman Nato, pilote Rebellion Racing, le tout sans aucun signe avant-coureur d’un tel retrait.
L’annonce du retrait de Rebellion a fait grand bruit ce jeudi dans le monde de l’endurance au point de faire sauter notre serveur pour un trop grand nombre de connexions simultanées. Acteur majeur des courses labellisées Le Mans depuis 2011, Rebellion Racing, qui a pris la suite de Speedy Sebah, a tenu à bout de bras la classe LMP1 privée de 2011 à 2016 avant de passer en LMP2 pour décrocher le titre mondial puis de revenir en LMP1 avec la Rebellion R13 sur la saison WEC 2018/2019.
Entre temps, Rebellion Racing a raflé Petit Le Mans à deux reprises dans la foulée des trois succès de Peugeot en Georgie. Hasard du palmarès, c’est avec Peugeot que Rebellion devait s’associer pour construire un prototype Le Mans Hypercar. L’annonce faite en novembre n’est donc plus d’actualité. Peugeot va continuer mais sans Rebellion.
2014 a marqué les débuts de Rebellion avec un châssis à son nom. Le team anglo-suisse a rongé son frein jusqu’à Shanghai 2019 pour ouvrir son compteur face à Toyota.
Hasard du calendrier ou pas, Rebellion Racing annonce son retrait de toute compétition automobile le 13 février à 12h08, soit 8 minutes après la clôture des demandes d’engagement pour les 24 Heures du Mans. Il est prévu de voir la seconde Rebellion R13 en terre sarthoise avec Romain Dumas, Nathanaël Berthon et Louis Deletraz. Qu’en est-il de ce dossier qui doit, s’il a été déposé, passer devant les mains du Comité de Sélection ?
Le nom Rebellion reste associé au sport automobile puisque l’horloger est, entre autres, chronométreur officiel de l’European Le Mans Series et du Dakar. Le rallye-raid est justement ce qui a permis à Alexandre Pesci, président de Rebellion Corporation de briller au Dakar le mois dernier. Sans aucune expérience dans le sable ni même en sport automobile, le Buggy couvé par RD Limited de Romain Dumas a vu l’arrivée avec en prime une place sur le podium de la classe Rookie, le tout pour un budget bien inférieur à ce qui est injecté en LMP1 sachant en plus que le patron peut lui-même rouler et se faire plaisir, ce qui n’est pas possible en LMP1. Est-ce que du côté de Rebellion, on s’est dit que l’herbe était plus verte ailleurs ?
Le communiqué de presse précise que la stratégie de la marque Rebellion Corporation doit changer. Quand on parle de Rebellion Coroporation, on parle de Rebellion Racing, Rebellion Timepieces et Rebellion Motors. De nouveaux challenges sont attendus du côté de l’horloger suisse, toujours avec l’intention de ‘mettre son ADN rebelle’.