Des 6H de Spa qui ne vont pas manquer de piment…

#8 TOYOTA GAZOO RACING (JPN) - TOYOTA GR010  HYPERCAR - SEBASTIEN BUEMI (CHE) / KAZUKI NAKAJIMA (JPN) / BRENDON HARTLEY (NZL) 

Les médias présents aujourd’hui à Spa-Francorchamps ont pu échanger avec Thierry Bouvet, directeur technique de l’ACO, et Marek Nawarecki, en charge du sport à la FIA. L’objet de l’échange avec les médias tournait bien entendu autour des écarts infimes entre les Hypercars et les LMP2. 

« Le Prologue sert traditionnellement de répétition générale avant le premier meeting », a déclaré Thierry Bouvet. « Les équipes en profitent pour peaufiner les réglages. Pour avoir une vue la plus large possible, nous avons fait beaucoup de travail sur le plan de la simulation avant cet événement. Il y a eu tout un processus mis en place avec un travail en soufflerie. Nous disposons désormais de ‘couplemètres’ qui qui mesurent la puissance du moteur. Il est clair que le poids est un paramètre important pour déterminer la performance. Il faut aussi tenir compte que les Hypercars n’ont pas les mêmes pneumatiques. » Toyota Gazoo Racing dispose de nouvelles gommes et Alpine Endurance Team utilise les pneumatiques 2020 de la Rebellion R13. 

Il est inutile de comparer les chronos de la qualif’ 2020 des 6H de Spa et ceux du Prologue car il faut comparer ce qui est comparable. L’image n’est pas la même.

A ce jour, il n’est pas prévu de tout révolutionner entre les Hypercars et les LMP2. La BOP a très légèrement évolué pour l’Alpine à Spa (quelques kW en plus), juste pour « corriger quelques erreurs » a précisé Thierry Bouvet.

Il n’est pas à l’ordre du jour de prendre des mesures pour les LMP2 qui ont déjà été ralenties. Rappelons que les équipes engagées en WEC doivent rouler toute la saison avec le kit aéro ‘low down force’, contrairement à l’ELMS. Cela peut causer quelques soucis aux équipes WEC qui souhaiteraient disputer la manche ELMS de Monza pour préparer celle du WEC. 

« L’idée est d’avoir une stabilité pour le LMP2 à partir de maintenant », a expliqué Bouvet. « Nous avons dû faire un changement, mais l’idée est clairement de rester sur cette voie et d’arrêter les changements. »

Pour en revenir à la catégorie Hypercar, la BOP permet d’équilibrer les autos de la même catégorie et pas les Hypercars avec les LMP2, comme l’a rappelé le directeur technique de l’ACO : « Le focus de la BOP est d’avoir le même niveau de performance entre les autos, ce qui fonctionne plutôt bien. Nous ne sommes pas en mode panique. Il y a eu une grosse charge de travail depuis un an. C’est la première fois que tout le monde est confronté sur la même piste. On doit récolter toutes les données avant de prendre une quelconque décision. » Il faut aussi tenir compte que la Toyota est équipée de 4 roues motrices, ce qui n’est pas le cas de l’Alpine.

Pour en venir au résultat de la course, bien malin qui pourrait donner un vainqueur. On entend de plus en plus qu’une LMP2 peut remporter la course ce samedi, ce qui est vrai. On a 3 Hypercars face à 14 LMP2. Le but n’est pas de les opposer, chacun voulant combattre dans sa propre catégorie. On voit que les Hypercars souffrent dans le secteur 2, celui où il y a des virages. Si vous rajoutez une grosse pluie spadoise, les GTE-Pro pourraient même avoir un mot à dire pour le général. Le gip mécanique d’une GTE est avantageux, d’autant plus qu’elles sont équipées de gommes confidentielles spécifiques. Pour le moment, la pluie devrait épargner la course.

Ces dernières années, on a lu fréquemment que les courses pour la victoire étaient sans saveur. Cette fois, on ne sait pas quelle va être la fiabilité des Hypercars ? Quel rythme elles vont avoir en course ? Comment vont se comporter les LMP2 ? Avec des Hypercars plus lourdes, des LMP2 moins puissantes et des GTE qui restent inchangées, les cartes restent retournées. On vous l’a dit et on vous le répète, ces 6H de Spa 2021 ne manqueront pas de piment…