L’ancien pilote de Formule 1 et de DTM, Paul Di Resta, a été nommé au début du mois pilote officiel Peugeot dans le programme Hypercar de la marque. Cela vient concrétiser un investissement de la part du pilote écossais en LMP2.
Il a en effet fait ses débuts en prototypes avec United Autosports en 2018. A cette époque là, il roulait encore pour le constructeur Mercedes en DTM qui commençait à s’intéresser fortement à la Formule E. Le champion DTM 2010 a représenté United dans différentes compétitions au cours des trois années suivantes commençant par l’IMSA (Daytona, Sebring, Watkins Glen) en 2018 puis l’Asian Le Mans Series où il a été sacré champion avec Phil Hanson en 2018/2019. Engagé en DTM en 2019 avec Aston Martin (R Motorsport), il a disputé une manche ELMS avant de participer au Championnat du Monde d’Endurance de la FIA saison 2019/2020.
Il a disputé les 24 Heures du Mans à trois reprises. Il abandonne la première année avec la Ligier JS P217 avant de terminer 4e des LMP2 l’année suivante, toujours avec la même auto. Le succès est arrivé en septembre 2020 avec la victoire en LMP2 avec Phil Hanson et Filipe Albuquerque (Oreca 07). L’homme aux 59 Grand Prix de Formule 1 (Force India de 2011 à 2013 et Williams en 2017) a également joué un rôle clé dans le titre WEC de l’équipe.
Après sa signature chez Peugeot, Paul Di Resta a déclaré à Sportscar365 que sa période en LMP2 représentait, selon lui, un moment important. “Vous êtes seulement bon que par rapport à votre dernier résultat. Je n’ai pas fait beaucoup de courses l’an dernier, mais à chaque fois, je me suis bien qualifié et j’ai fait la pole. J’ai même battu le record des LMP2 lors des qualifications aux 24 Heures du Mans en 2020. C’était bien de le faire et de convertir cette pole en une victoire à la fin. Ça valait vraiment la peine que j’y consacre ce temps, je me suis beaucoup amusé pendant toute cette période. United est une grande équipe familiale et j’ai beaucoup de respect pour Zak Brown et Richard Dean. J’espère que je pourrai encore en faire partie cette année en faisant quelques trucs pour eux”.
“J’ai toujours trouvé cela assez difficile en LMP2. Je pense que c’est dû à l’endroit où je me trouvais à ce moment là dans ma vie professionnelle, que je n’étais pas dans la catégorie reine. Quand j’étais sur le podium, c’était très différent de ce que cela aurait pu être si tout cela avait été avec le poids d’un constructeur derrière moi. Cela dit, j’en ai quand même adoré chaque minute. C’est très difficile de faire comprendre ce que j’entends par là, mais quand j’étais au sommet de ma carrière, j’utilisais le LMP2 comme support au programme DTM. C’était ma priorité parce que c’était mon gagne-pain. C’est à ce moment-là que c’est devenu très différent. Quand j’ai vu qu’Aston Martin était intéressé, j’avais de bonnes relations avec Aston grâce au programme DTM, alors je leur en ai parlé. Et puis Peugeot a annoncé son arrivée officielle. J’étais très heureux de faire partie de la conversation quand elle a eu lieu et de sécuriser un baquet.“
Un des moments forts de son passage en LMP2 et qui, selon lui, a pu convaincre Peugeot est sa pole position en LMP2 aux 24 Heures du Mans 2020 (3:24.528). “Ce furent des qualification très serrées. Il y avait surtout JEV (Jean-Eric Vergne, ndlr) qui est probablement le pilote le plus respecté du plateau du Mans. C’était donc une bonne bagarre avec lui. Nyck de Vries était là aussi, il est assez connu également. Et il y en avait plusieurs autres. C’est ce qui m’a certainement le plus amusé l’année dernière : faire ces deux tours parce que les deux étaient probablement assez bons pour décrocher la pole position.“
Paul Di Resta n’ pas perdu de temps depuis son officialisation au sein du constructeur français. Il a déjà fait une première visite au siège de Peugeot WEC de Versailles-Satory cette semaine. Il a été impressionné par l’attitude du constructeur. “Pour Peugeot, le retour au Mans est un moment clé. Cela en est un aussi pour le championnat, c’est une bonne chose pour eux de retrouver un nom comme celui-là. Et ils se sont engagés très tôt, avant que beaucoup d’autres marques ne le fassent. Ils auraient très bien pu attendre Audi, Porsche et même Ferrari, avant de venir. Mais ils se sont impliqués, ils sont sérieux.”
Bien qu’il n’ait pas été annoncé chez United Autosports pour la saison WEC et de l’European Le Mans Series en LMP2, le natif d’Uphall en Ecosse a toujours envie de rouler pour l’équipe cette année. Cependant, le passage de Phil Hanson en statut Gold a incité l’écurie à faire appel à un nouveau pilote Silver en la personne de Fabio Scherer. Une place pourrait se libérer pour les 6 Heures de Fuji si Felipe Albuquerque devait se concentrer sur la manche IMSA avec Wayne Taylor Racing le même week-end.
“Tout ce que je peux dire, c’est que j’aimerais bien que cela se produise et je sais qu’ils ont la ferme intention de le faire. Ils travaillent sur différents éléments. C’est dommage, ils ont failli avoir un autre programme qui n’a pas vu le jour, mais c’est comme cela. Ils sont très bons dans leur façon de faire et de voir la course. Je pense que c’est tout à l’honneur de ce qu’ils ont accompli ces deux dernières années. C’était bien de participer à cela”.
Paul Di Resta a ajouté que Peugeot ne lui avait pas demandé expressément de piloter en course en 2021 parallèlement à son travail de développement de LMH. “Je ne vais pas oublier comment piloter une voiture, j’ai 34 ans. Je ne vais pas piloter n’importe quelle voiture, en même temps. Une chose est sûre : quand j’ai rencontré les gars chez Peugeot, ils étaient très enthousiastes à l’idée que je sois passionné de course, mais ce n’était pas un critère absolu. C’est bien parce qu’il n’y a pas de pression d’un côté ou de l’autre. Si j’ai une opportunité au bon moment, alors j’irai, mais ce sera dans de bonnes conditions”.