Ce week-end marque le début d’une nouvelle ère en DTM avec l’arrivée des moteurs turbocompressés dans la série. Aston Martin, Audi et BMW débutent la saison à Hockenheim. Quatre équipes défendront les intérêts d’Audi Sport avec Audi Team Abt Sportline, Audi Team Rosberg, Audi Team Phoenix et WRT. Dieter Gass, directeur d’Audi Spot, se veut confiant et rassurant sur le développement d’une internationalisation du championnat DTM.
Pourquoi les fans devraient-ils être enthousiasmés par le DTM cette année ?
« En DTM, les fans de sport automobile peuvent toujours, et ce sera encore le cas en 2019, se préparer à des courses extrêmement palpitantes. Avec les moteurs plus puissants et la participation d’Aston Martin, le frisson passera sans aucun doute à un autre niveau. »
Qu’est ce qui change avec l’arrivée du turbo ?
« Le principal changement réside dans le fait que nous disposons d’un moteur turbo d’une centaine de chevaux supplémentaires. Dans le même temps, il est très important qu’en DTM nous puissions courir maintenant avec un quatre cylindres turbo, autrement dit, un moteur à haute efficacité du type de celui que nous utilisons à divers niveaux de performances dans un très grand nombre de nos modèles de production. Nos pilotes ont été pleinement enthousiasmés par le moteur dès les premiers essais. Ils peuvent clairement sentir la puissance supplémentaire. La plus grande usure des pneumatiques que cela entraîne, en particulier sur les roues motrices arrière, posera un défi particulier aux pilotes. »
Le DTM poursuit délibérément avec des moteurs turbos tout en continuant à faire confiance à la technologie des moteurs à combustion interne. Quelle en est la raison ?
« Ce n’est qu’une première étape. Nous discutons depuis longtemps avec l’ITR (le législateur, ndlr) pour savoir quelle direction prendre à partir de maintenant. Bien sûr, nous devons toujours garder un œil sur les coûts, mais nous examinons différentes options telles que l’introduction de carburants synthétiques et la technologie hybride. »
Le DTM ne tendra pas vers l’électrique ?
« Notre programme de sport automobile officiel repose sur deux piliers majeurs : la Formula E pour la mobilité électrique et les moteurs très efficaces en DTM, du type de la Class 1 à compter de 2019. Audi va vendre plus de voitures avec un moteur à combustion interne que de voitures électriques, mais tout cela est dans un avenir proche. C’est pourquoi une série mettant en avant des moteurs à combustion interne a tout son sens. En DTM, nous utilisons le moteur 2.0 TFSI. Audi utilise ce concept de moteur dans le monde entier dans de nombreux modèles de production et niveaux de performance. Il s’agit d’un élément important dans le contexte de la réduction des émissions. »
Avec l’arrivée du turbo en DTM, cela rajoute un lien supplémentaire entre le sport auto et la production ?
« C’est une raison essentielle pour laquelle nous avons adopté une position forte sur le DTM pour l’utilisation du moteur turbo. La nouvelle réglementation Class 1 met l’accent sur l’efficacité et la légèreté sur le plan du design. Les deux sont extrêmement importants dans la conduite quotidienne. En course, nous avons une approche qui on l’espère se retrouvera dans les futurs modèles de production, en Formula E comme en DTM. »
2019 marque la première année de la présence d’une équipée privée avec WRT. Quelles sont vos attentes vis-à-vis de la formation belge ?
« WRT est une équipe très professionnelle qui connaît le succès depuis bien longtemps dans le cadre de la compétition-client. WRT souhaite maintenant passer à l’étape suivante au niveau supérieur. Je sais qu’ils sont capables de le faire ils peuvent s’attendre certainement à des surprises positives car ils reçoivent le même matériel que nos équipes d’usine. C’est à l’image de notre client Envision Virgin Racing en Formula E qui a remporté une course dès son troisième meeting. »
Quel est votre regard sur l’arrivée d’Aston Martin ?
« La participation de cette marque premium est une bonne chose pour l’ensemble de la série. Je m’attends à ce que Aston Martin se présente sur un même pied d’égalité que les autres. »
Que peuvent attendre les fans de la première course commune DTM/SUPER GT fin novembre à Fuji ?
« Ce sera un super spectacle lorsque nous serons sur la grille avec six constructeurs (Aston Martin, Audi, BMW, Honda, Lexus, Nissan) et plus de 20 voitures. Cela va déclencher un véritable feu d’artifice en course. La participation des marques japonaises lors de la finale DTM à Hockenheim est également très intéressante. »
Comment voyez-vous le renforcement de la coopération avec le Japon et l’internationalisation du DYM après 2019 ?
« Nous sommes intéressés par une internationalisation plus poussée. Dans une perspective à moyen et plus long terme, il sera difficile de positionner et gérer un championnat tel que le DTM exclusivement en Allemagne. C’est pourquoi la poursuite de l’internationalisation est importante. La participation d’Aston Martin et les courses communes avec le SUPER GT sont des étapes initiales importantes. »