Une fois le programme LMP1 avec Audi terminé, Benoît Tréluyer s’est vu contraint de mettre de côté le pilotage d’un prototype pour rebondir en GT. Le triple vainqueur des 24 Heures du Mans a pris part à un double programme mixant Italian GT chez Audi Sport Team Italia et Blancpain Endurance Cup au sein du Belgian Audi Club Team WRT avec des hauts et des bas.
La fin de saison en Italian GT s’est soldée par une victoire en compagnie de Vittorio Ghirelli après des débuts compliqués : « Je ne connaissais que Monza et j’ai eu le bonheur de découvrir les tracés mythiques italiens que sont Imola, Mugello, Vallelunga ou encore Misano. Vidéos et simulateurs furent des aides précieuses, mais pour aller défier chez eux les spécialistes du GT3, il m’aura fallu attendre la deuxième partie de saison. Ce ne fut pas simple, mais assez génial grâce en premier lieu à cette super équipe Audi Sport Italia animée par Emilio Radaelli et son épouse Roberta, qui a tout gagné par le passé avec les A4 Quattro, et fait rouler les Capello, Pirro et autres… Une écurie solide, expérimentée et, cerise sur le gâteau, très bon enfant ! Une écurie à l’ancienne, avec des valeurs chevillées au corps : celles de la course ! Une écurie hyper-pro et hyper-sympa, comme je les aime. Une écurie qui ne se la raconte pas et à qui on ne la raconte pas ! Ajoutons à cela, la Toscane, le bon vin, les bonnes tables… Malheureusement, j’ai fait de grosses erreurs en début de saison en me précipitant, en voulant aller plus vite que la musique… Parfois il ne faut pas attaquer pour être rapide et cela m’a posé problème ! Il m’a fallu un temps d’adaptation mais des podiums et une victoire en fin de saison sont venus récompenser nos efforts. Un grand merci à mon jeune équipier Vittorio Ghirelli avec qui le courant est très bien passé ! »
Du côté de la Blancpain Endurance Cup, le natif d’Alençon a souvent eu un chat noir dans l’Audi R8 LMS qu’il partageait avec Nathanaël Berthon et Stéphane Richelmi : « J’avais découvert Nathanaël l’hiver dernier en Trophée Andros, et il voulait s’essayer au GT. J’en ai parlé à Vincent Vosse de WRT, et nous avons monté un programme. Ami de Nathanaël, Stéphane Richelmi qui était alors dans l’expectative nous a rejoints. Je n’ai jamais cru à la chance ou la malchance en sport auto, et ce n’est pas maintenant que ça va commencer, mais cette année nous n’avons vraiment pas été épargnés. Il nous est arrivé tellement de trucs comme à Monza où Nathanaël se fait percuter par un concurrent qui a oublié de brancher l’ABS. À partir de ce moment-là, la voiture n’a plus jamais été la même. Le doute s’est installé. J’avoue m’être un peu énervé car je voulais que ça bouge. Mais je suis un enfant gâté du sport auto et cette saison m’a remis les pieds sur terre ! Être un bon pilote, ce n’est pas seulement aller vite. C’est aussi être capable de créer une dynamique avec les gens autour de soi. Même si les résultats ne l’ont pas montré, nous sommes parvenus à créer quelque chose. Si je dois signer de nouveau l’an prochain pour les mêmes programmes, je sais que nous serons solides dès le début de la saison. Nous avons compris nos erreurs, nous savons dans quelle direction aller. Ce fut une année d’apprentissage pour nous trois et, finalement, ç’a plutôt bien fonctionné… »
Le futur de Benoît Tréluyer pourrait bien à nouveau passer par le GT même si toutes les portes restent ouvertes : « Je me dis que ce serait dommage d’arrêter maintenant que ça commence à payer. Avec Vittorio, nous avons gagné une course en Italie cette saison, et fait des podiums. En Blancpain, avec Nathanaël et Stéphane, nous faisons un top 10 à la dernière course sans avoir pu régler l’auto. Cette saison nous a soudés et nous avons soif de revanche… »
Plusieurs pistes sont à l’étude pour 2018 : LMP1, GT, rallye-raid, rallycross. En attendant, l’ancien champion SUPER GT va prendre part au Trophée Andros sur une Audi.