Il y a tout juste dix ans, Dean Stoneman remportait le titre FIA Formule 2, ce qui devait lui ouvrir les portes de la Formule 1. Son test chez Williams F1 fin 2010 restera sans lendemain et la saison 2011 du natif de Croydon devait passer par la Formule Renault 3.5 chez I.S.R Racing, mais un cancer aux testicules l’a forcé à rester hors des circuits. Le temps de récupérer physiquement, on le retrouve en 2012 sur l’eau où il remporte le titre P1 SuperStock UK. Son retour sur les circuits en 2013 se fait en Porsche Carrera Cup Great Britain où il rafle dès ses débuts la qualification et les deux courses. Il tutoie à nouveau la Formule 1 en terminant vice-champion GP3 Series en 2014 chez Marussia Manor Racing et Koiranen GP. Soutenu par Red Bull, DAMS le fait ensuite rouler en Formula Renault 3.5 où il prend la 6e place du championnat. Sans volant en Europe, Stoneman passe ensuite en Indy Lights avec là aussi de bons résultats chez Andretti Autosport.
La suite est plus compliquée avec quelques courses en GT3 chez Strakka Racing et Ombra Racing. Le manque de budget se fait sentir et son salut vient du Lamborghini Super Trofeo. A 30 ans, dix ans après son dernier titre international, Dean Stoneman a coiffé la couronne 2020 sur une Lamborghini Huracan Super Trofeo alignée par Bonaldi Motorsport. De quoi lui assurer un brillant avenir ? C’est tout le mal qu’on lui souhaite…
Ce titre est pour vous une belle récompense ?
« C’est incroyable d’avoir remporté le titre après une saison quelque peu mouvementée. L’année a été une véritable courbe d’apprentissage pour moi aussi. J’ai conduit beaucoup de voitures tout au long de ma carrière mais cette année était vraiment agréable car j’ai remporté le titre lors de la dernière épreuve. C’est fou, on passe cinq week-ends de course et ce n’est qu’à la dernière course que tout est décidé. »
Vous avez quelques regrets ?
« A Barcelone, nous avions le rythme pour gagner les deux courses, mais nous avons eu une pénalité sur chaque manche. L’autre regret est l’erreur avec le limiteur de vitesse dans la voie des stands. Il se déclenche lorsque vous êtes à 48 km/h, ce qui est normalement le cas. Il se déclenche une fois que vous passez sous la limite de vitesse autorisée. C’est une erreur qui arrive. Nous aurions dû boucler le championnat plus tôt que nous l’avons fait, mais, au final, j’ai fait ce que j’avais à faire au Paul Ricard. »
Vous avez cru que vos chances de titre allaient s’envoler avec ce souci de limiteur ?
« Le tableau de bord de la voiture ne fonctionnait pas, donc je n’avais pas la moindre idée de la vitesse à ce moment là et de la vitesse à laquelle je devais descendre. Je ne savais pas non plus à quel moment je devais quitter la voie des stands car le chronomètre ne fonctionnait pas non plus. Nous avons perdu du temps car comme je roulais seul, je devais rester devant le stand trois secondes de plus que la voiture #2. Je suis rentré quelques secondes avant eux avant de ressortir trois secondes derrière. Finalement, j’ai réussi à dépasser la #9 de Kevin Rossel, ce que je n’avais pas besoin de faire, mais je suis avant tout un compétiteur et je voulais toujours gagner. »
Comment vous êtes-vous retrouvé à rouler pour Bonaldi Motorsport ?
« J’ai reçu un appel de Marco Bieli de Bonaldi Motorsport au début de l’année qui m’a demandé si je voulais tester la voiture. »
Vous avez apprécié cette saison en Lamborghini Super Trofeo Europe ?
« Ce fut une expérience formidable et l’environnement sur les circuits était impeccable. Même si cette année a été un peu différente, avec la Covid-19 et tout ce qui va autour, même l’hospitalité était détendue et sympathique, ce qui a été formidable. La plupart du temps, lorsque je courais avant, il n’y avait rien de tel. Il régnait beaucoup de stress et de pression. Ici, la pression est tout aussi forte sur la piste mais le côté en dehors de la piste a été très positif pour moi. La voiture est très sympa à piloter. Elle n’est pas physique, mais il est difficile de faire un bon temps au tour. Vous pouvez facilement être à une seconde de votre temps, mais trouver la dernière demi-seconde ou dixième de seconde est vraiment difficile. Vous pouvez pousser comme un fou, mais trouver cette dernière fraction de seconde est presque impossible. La grille était qualitative avec des courses qui se sont déroulées d’une façon respectueuse. »
Quelle est la prochaine étape pour vous ?
« Plus ou moins la même chose. Je discute avec différents partenaires car il est primodial de réunir le budget. J’aimerais refaire le championnat l’année prochaine, disputer la finale mondiale et peut-être revenir en GT3. Nous verrons bien. »