Suite de la visite des ateliers de Ligier Automotive avec l’interview de Pierre Nicolet, CEO de Ligier Automotive.
Le département historique est en plein développement ?
“La demande pour les véhicules historiques est en hausse. Nos locaux du Mans accueillent les LMP1, LMP2, qu’elles soient Pescarolo, Morgan ou Ligier. Les gentlemen sont demandeurs de prototypes sécuritaires. Nous avons en restauration deux Ligier JS P2 à moteur HPD, une Pescarolo LMP2 qui a participé aux 24 Heures du Mans 2011 et nous avons terminé il y a peu une Pescarolo LMP2 de 2008.”
Venons-en au LMP3. La nouvelle JS P320 est prometteuse ?
“La Ligier JS P320 est bien née. On espère que les terrains de jeu vont s’agrandir. C’est la marche vers Le Mans et le LMP2. Actuellement, nous avons vendu plus de nouvelles autos que de kits. Le choix du kit est d’ordre économique. Nous sommes très contents d’avoir la confiance de nos clients historiques et de voir que de nouvelles équipes nous font confiance. Le ressenti de tous les pilotes sur la nouvelle voiture est positif. Les anciennes Ligier JS P3 restent compétitives. Le tout premier châssis JS P3 est chez nous, mais le châssis #2 (ex-Graff) roule toujours aux Etats-Unis hors compétition. Ces autos sont fiables dans la durée.”
Votre département monoplace aux Etats-Unis se porte bien ?
“Depuis 2016, plus de 100 Ligier ont été livrées. Le championnat de F4 attend environ une trentaine d’autos cette année, ce qui représente un record, sans oublier une vingtaine d’autos en F3 Regional. Le champion pourra rouler en Indy Lights.”
Ligier Automotive ne cesse de se développer…
“Au total, Ligier Automotive représente 122 personnes (100 en France, 22 aux Etats-Unis). Il ne faut pas oublier les autres activités, dont celle d’Amilly qui construit des concept-cars équipés de nouvelles technologies, aussi bien électrique que hydrogène, tout cela pour le compte de grands constructeurs. Le domaine d’activité de Tork s’étend au rallye et rallye-raid, sans oublier Pikes Peak.”
Voir un moteur Ligier à l’avenir est envisageable ?
“Cela fait partie des réflexions. Une étude est en cours pour faire quelque chose d’original. Ce ne sera pas un petit moteur, un V10 ou V12 n’est pas à exclure. Nous sommes encore dans une phase de réflexion sachant que Ligier a toutes les compétences pour cela (Ligier Automotive dispose de cinq bancs moteur, ndlr). Le sport auto est dans l’ADN de Ligier et il faut conserver cela. On doit garder une part d’extraordinaire dans un métier industriel. Ligier veut se diversifier et s’impliquer dans l’automobile comme dans la mobilité. Le champ de compétences peut être élargi. Chez Ligier, les gens sont passionnés par tout ce qui roule et qui a un moteur. La même direction technique est capable de faire une JS2 R et une JS P217.”