Enquête sur les coûts, part 3…

#27 DRAGONSPEED (USA) ORECA 07 GIBSON LMP2 HENRIK HEDMAN (SWE) BEN HANLEY (GBR) RENGER VAN DER ZANDE (NLD)

Quand on parle de coût, on doit aussi évoquer le budget amené par les pilotes. On peut situer la moyenne par pilote de 300 à 500 000 euros pour un programme LMP2, ce qui est beaucoup mais bien loin du financement d’une saison. On est de l’ordre de 2 millions d’euros pour une saison ELMS + Le Mans.

“Il faudrait que la saison coûte 1,7 millions pour l’ELMS et Le Mans et non 2,2 à 2,3 millions d’euros”, confie le propriétaire d’une équipe LMP2. “Il faut aussi réduire la masse salariale, ce qui enlève de la valeur ajoutée car les équipes doivent prendre des prestataires. C’est tout de même malheureux de voir que 60% des ingénieurs sont en free lance. Les promoteurs doivent aussi avoir des discussions avec les fournisseurs sur les prix. L’hémorragie est mauvaise pour tout le monde.”

Avec l’arrivée du LMDh en 2023, les constructeurs repartent sur une nouvelle LMP2 puisque celle-ci va servir de base aux futures LMDh. “Est-ce que c’est judicieux de refaire une nouvelle auto dans deux ans”, s’inquiète ce patron d’équipe. “Est-ce que quelqu’un se plaint de l’ORECA 07 ? On est encore loin du potentiel de l’auto. Avec la réduction de puissance, le châssis est dans une nouvelle configuration. Les équipes sont reparties pour un long travail, ce qui est intéressant pour les équipes et les pilotes.”

En faisant un rapide tour de table entre les équipes LMP2, toutes militent pour un budget de l’ordre de 2,3 millions pour une saison WEC et 1,8 pour l’ELMS et Le Mans. Les équipes gagnent sur la multiplication des programmes.

En 2013, il fallait compter 12 personnes dans une équipe. Sept ans plus tard, le chiffre est monté à 16 ou 17. On compte entre autres une personne pour l’extincteur, un ingénieur responsable, un ingénieur data, un team manager, un coordinateur et le nombre de mécaniciens est aussi lié aux règles des ravitaillements.

“C’est notre métier de faire rouler des voitures”, souligne un propriétaire d’équipe. “Il faut nous demander ce qu’on attend de nous, ce qu’on veut, de quelle façon on veut rouler et quel budget on peut mettre. Si on prend l’exemple d’une séance d’essais LMP2, c’est 50 000 euros (en moyenne) quand on prend en compte la voiture, le droit de piste, l’assurance, les pneus, le carburant. Tout cela pour 700 km/jour… Je pense qu’il faut déclarer les essais et les limiter. Une journée en exclusivité sur un circuit coûte en moyenne 38 000 euros. Si on y va tous, on divise le temps de piste et tout le monde est content. Les journées peuvent même être organisées par le promoteur.”

Le facteur assurance est aussi un poste important dans les dépenses. Une franchise est égale (en moyenne) à 52 000 euros. Pour résumer, si une équipe casse une face avant, elle ne fait pas marcher l’assurance. Qui paie ? Le client. Les équipes ont maintenant une personne qui travaille le carbone, ce qui permet de remettre les pièces en état. Tout le monde cherche des solutions pour minimiser les dépenses. Pas simple…