Les catégories LMP3 et GT4 permettent à des équipes de se former et à d’autres de se diversifier. Ces deux catégories peuvent être prises comme des catégories d’appels mais pas seulement. Des pilotes qui n’ont pas les moyens financiers de concourir en LMP2 ou GT3 trouvent leur compte en LMP3 ou GT4. Pour les équipes, c’est aussi la possibilité d’être en piste sur plusieurs catégories.
Une LMP2 coûte 483 000 euros (2020) et une LMP3 239 000 euros. Contrairement aux deux catégories Protos, les prix en GT3 et GT4 sont libres. Il faut compter environ 500 000 euros pour une GT3 et 200 000 pour une GT4. Un constructeur peut toujours proposer une GT4 à 500 000 euros, il n’en vendra pas une seule.
“Dès le début de la catégorie, le cap des 200 000 euros en GT4 était là”, a déclaré un patron d’équipe GT4 à Endurance-Info. “Une auto à 170 000 euros aurait été mieux. Maintenant, c’est trop tard. Si la catégorie reste comme elle est, c’est encore bon.”
“Il faut voir ce que l’on met dans les charges”, nous a déclaré un autre propriétaire d’équipe. “Il y a le personnel, les pneus, les frais d’engagement, l’assurance, l’amortissement des autos. Il y a l’image et l’emballage car il faut prendre en compte tout ce qu’il faut faire pour que l’équipe soit belle. Le personnel est limité dans les catégories mais on est trop, beaucoup trop. Il faut des règles strictes sur le personnel. Si je prends uniquement la partie administrative, cela mobilise une personne à mi-temps pour deux championnats, voire même un emploi à plein temps. Le contexte COVID-19 a amplifié le phénomène.”
Le point de vue général tend à montrer que les essais pourraient être corrigés : “Peut-être qu’il faut revoir les formats des meetings. Plus le temps passe, plus il faut arriver tôt, ce qui demande plus d’hébergement, plus de restauration, des salaires plus élevés et moins de temps à l’atelier. Tout est lié. Le sport auto va vivre de plus en plus avec des pilotes classés Bronze qui sont de plus en plus occupés.”
Les équipes sont toutes d’accord pour dire que les circuits deviennent de plus en plus cassants : “L’assurance coûte cher mais le prix est justifié car à chaque sortie, le montant est important. Toutes les ‘bananes’ qu’on peut voir sur les circuits sont intolérables. Combien de carters de boîte ont été cassés ? Il y a beaucoup à faire sur les circuits et je pense que si ces gens-là avaient une équipe, leurs circuits seraient différents. Si la casse diminue, la prime d’assurance diminue en conséquence. Stabiliser la prime serait déjà une bonne chose. Il est aussi important que les directions de course soient intransigeantes, ce qui n’est pas toujours le cas.”
Le prix des pièces est forcément aussi montré du doigt. “Pourquoi mettre du carbone dans une GT4 alors qu’on rajoute du poids ?”, tient à souligner un patron d’écurie. “Il faut revenir à des pièces plus simples. Aujourd’hui, on roule avec des optiques de voitures de route. Un phare coûte entre 1400 et 1600 euros. A mi-saison 2020, nous en étions au 4e phare. Ils ne sont pas cassés, mais les supports en plastique le sont. On ne peut donc pas les remettre. J’ai honte quand j’annonce le prix d’un rétroviseur à un pilote. Il faut compter 1200 euros pour un rétro de série. Est-ce qu’un splitter de GT4 en carbone est une bonne chose ? Dans l’absolu, la Ginetta G55 GT4 est dans la philosophie de la catégorie. Avoir des pièces spécifiques pour les GT3 et GT4 avec des matériaux plus simples serait plus judicieux.”