Réduction des coûts. On entend parler de cette réduction des coûts depuis bien longtemps, trop longtemps. Est-ce que réduire les coûts revient à croire au Père Noël ?
Si les langues se délient petit à petit, il est compliqué de faire parler les acteurs ouvertement. Pourtant, le discours est le même partout quand on questionne sur la réduction des coûts. L’écosystème du sport automobile veut forcément gagner de l’argent ou tout du moins en perdre le moins possible. Equipes, promoteurs, constructeurs, fournisseurs, tout le monde veut vivre. La situation actuelle fait qu’il est de plus en plus compliqué de s’en sortir. Malgré une pandémie encore bien présente, le sport automobile est tout de même passé entre les gouttes en 2020 avec des championnats qui sont allés à leur terme, certes sans spectateurs.
A l’entame de l’été, on nous prédisait une saison 2021 dévastatrice. C’est là qu’on allait subir la crise de plein fouet. L’année 2021 est juste commencée et on annonce des plateaux bien fournis dans les différents championnats. L’Asian Le Mans Series n’a jamais eu autant d’engagés, il semble que les engagés en GTE-Am se bousculent pour aller en WEC du fait d’un championnat plus “européanisé” avec moins de courses et donc un coût en baisse bien vu par les temps qui courent. Le GT World Challenge Europe Powered by AWS s’annonce bien, les annonces se succèdent pour la catégorie Le Mans Hypercar, des équipes passent commande de LMP2, d’autres y réfléchissent pour 2022. Une crise ? Quelle crise ? Pourquoi faire un article sur la réduction des coûts ? Pourtant, rappelez-vous que sur les 37 équipes présentes aux 24 Heures du Mans 2011, seules 6 sont encore en activité à l’international. Toutefois, attention à ne pas crier victoire trop tôt car les pays se referment petit à petit.
Quand on questionne les équipes, le discours est pourtant toujours le même : ça coûte trop cher. Les équipes doivent innover pour séduire leurs clients qui hier payaient pour coller un simple sticker sur une voiture de course et qui aujourd’hui roulent dans la voiture de course. Beaucoup d’équipes ont une personne qui finance le programme. Si elle s’en va, l’équilibre financier de l’équipe devient bancal. En 2020, TDS Racing faisait rouler trois prototypes au plus haut niveau mais aucun en son nom propre : G-Drive Racing et Realteam Racing en ELMS, Racing Team Nederland en WEC.
Le modèle économique a changé ces dernières années. Il faut être clair, on ne peut pas parler de réduction des coûts. On peut parler d’en limiter et en contrôler l’augmentation. Les inscriptions augmentent, les primes d’assurance augmentent, les fournitures augmentent, l’hébergement augmente, la restauration augmente, la location des circuits augmente, etc…
Un exemple ? En 2021, les LMP2 seront moins puissantes mais est-ce que la location du moteur sera moins chère ? La réponse est non. Il devrait même y avoir une modification à faire sur les voitures de l’ordre de 12 000 euros. Est-ce que la saison WEC 2021 sera moins chère qu’en 2019/2020 ? La réponse est oui mais le calendrier est différent.
A programme égal, il y a peu de chance que les coûts soient réduits. Vous voulez une réduction des coûts ? Faites rouler une LMP3 à la place d’une LMP2 ou une GT4 à la place d’une GT3. Pour le reste, vous pouvez oublier.
A usage égal, votre facture d’électricité augmente d’année en année. En 2021, les timbres ont la même couleur qu’en 2020 mais ils ont augmenté en moyenne de 4,7%. Le sport automobile suit cette tendance et la question est de savoir si on peut s’y opposer. Endurance-Info a essayé d’y voir plus clair.