Le SUPER GT ne connaît pas la crise avec un plateau global garni composé de GT500 et GT300. GTA, promoteur du championnat, fait évoluer sa série l’année prochaine suite à l’arrivée d’une course de 10 heures à Suzuka en partenariat avec le circuit et SRO Motorsports Group. Les liens avec le DTM se poursuivent malgré le départ attendu de Mercedes fin 2018. Masaaki Bandoh, promoteur du championnat, garde toujours dans un coin de sa tête le doux rêve de voir une GT500 venir rouler au Mans ou en FIA WEC afin de montrer que les GT500 ont leur mot à dire sur le plan technologique. Le patron du SUPER GT nous a reçu pour un entretien à Suzuka.
Les 1000 km de Suzuka changent de format en 2018. C’est la fin d’une époque ?
“L’épreuve compte 46 éditions et toutes n’ont pas été avec le SUPER GT. Suzuka souhaitait changer le format de la course. GTA avait déjà l’idée de mettre en place une course au Japon qui réunirait les meilleurs concurrents des séries GT3 dans le monde avec ceux du SUPER GT. C’était notre plan initial et le résultat final n’est pas si éloigné de cela. Les GT3 sont présentes dans le monde entier, d’où l’envie de les mettre en avant.”
SRO est le partenaire idéal pour organiser cette course ?
“Stéphane Ratel et son organisation ont toute légitimité pour mettre en place un tel évènement. Ils ont une expérience colossale du GT3 et maîtrisent parfaitement la BOP. On tenait juste à ne pas avoir une course seulement réservée aux constructeurs.”
Vous espérez combien de concurrents ?
“Entre le SUPER GT, le Super Taikyu et les concurrents des championnats SRO, on peut tabler sur 50 autos. C’est le souhait de Suzuka. Ce sera une nouvelle expérience pour beaucoup d’équipes qui découvriront les gommes Pirelli.”
Combien de pilotes par auto ?
“Ce n’est pas encore décidé…”
Il faut s’attendre à voir une course plus longue pour les GT500 pour remplacer la manche de Suzuka ?
“Le format de Fuji va changer en 2018 avec une course de 300 km et une de 500 miles (800 km, ndlr).”
Est-il à l’ordre du jour de voir des ‘GT Mother Chassis’ en Europe ?
“Les autos sont trop différentes des FIA GT3 même si elles cohabitent en GT300. Stéphane Ratel s’est étonné de voir une Toyota Prius dépasser une Ferrari en ligne droite et je pense pas qu’il veuille voir la même situation en Europe. Jenson Button pensait que la Prius était réservée aux taxis (rires).”
L’arrêt de Mercedes en DTM fin 2018 remet en cause le futur de la relation avec l’ITR ?
“Nous avons toujours de très bonnes relations avec l’ITR. Jean Todt (président de la FIA) a contacté Gerhard Berger (patron de l’ITR) suite au retrait de Mercedes et Berger m’a appelé dans la foulée à 4 heures du matin pour me rassurer sur le futur. Nous continuons les discussions pour l’avenir. Une réunion va avoir lieu début septembre en Allemagne entre l’ITR, Audi et BMW et nous allons en faire de même de notre côté.”
Qu’en est-il d’une course commune ?
“Cette course exhibition reste d’actualité pour la fin 2019 avec un rendez-vous en Allemagne et un au Japon. Les concurrents allemands décideront de leurs pneumatiques et nos concurrents sont prêts à rouler avec les gommes du championnat DTM.”
La particularité du SUPER GT est d’avoir une lutte entre quatre manufacturiers pneumatiques. C’est quelque chose qui vous tient à coeur ?
“Il n’est pas prévu d’avoir un manufacturier unique. On a pu voir avec une première ligne Yokohama à Suzuka et Dunlop continue de progresser. Bridgestone et Michelin font la course en tête pour le moment mais nous sommes confiant sur les progrès de la concurrence. Si l’un des acteurs du championnat pouvait connaître des soucis financiers, alors nous pourrions envisager une autre solution.”
La relation avec l’ACO est toujours au beau fixe ?
“Il y a quelques années, j’avais émis l’hypothèse de voir une GT500 aux 24 Heures du Mans, même dans le cadre du Garage 56, mais cela n’a pas pu se faire. On a demandé à ce qu’une GT500 puisse rouler en FIA WEC à Fuji et que l’on puisse aider au développement de l’Asian Le Mans Series en contrepartie. On l’a fait en amenant les GT300 sur une manche et mon rêve est maintenant de voir une GT500 à Fuji. Je crois que les mentalités commencent à évoluer du côté de l’ACO.”