Eric Trouillet (Graff) : “Si je reviens en LMP2, c’est que j’aurais ma place”

Fort d’une saison 2019 passée avec son fils Adrien sur une Norma M30 LMP3/Graff en Michelin Le Mans Cup, Eric Trouillet poursuit l’aventure dans la catégorie mais en Asian Le Mans Series. Le gentleman driver roule bien entendu pour le Graff, son équipe de coeur. Avant The Bend, Graff pointe au 3e rang du championnat. Entre LMP3 et LMP2, le coeur d’Eric Trouillet balance.

Le programme 2020 du francilien n’est pas encore finalisé mais il y a peu de chance qu’on le revoit en LMP2 à court terme même si ce n’est pas l’envie qui manque.

L’obligation d’avoir un pilote Bronze dans chaque équipage aurait pu changer la donne. “J’ai été parmi les premiers à dire ouvertement que le Bronze n’avait pas sa place en LMP2”, nous a déclaré Eric Trouillet. “Le souci n’est pas le pilotage de l’auto car les Bronze ont tout à fait les capacités pour emmener les autos. Si je reviens en LMP2, c’est que j’aurais ma place. Il faudrait au minimum un championnat Am où le Am n’est pas obligé de payer en roulant le moins possible. L’équation financière n’est pas simple, alors payer pour ne pas rouler…”

En 2017, Eric Trouillet est parvenu à monter à trois reprises sur le podium de la catégorie LMP2 (ELMS) en compagnie de Paul Petit et Enzo Guibbert.

C’est peut-être du côté des Etats-Unis qu’on pourrait revoir le pilote français en LMP2 : “Avec l’équipe, on regarde pour aller rouler en IMSA en 2021. La piste américaine est sérieuse. On voit que le fait d’obliger un Bronze dans chaque LMP2 fonctionne même si l’annonce a été faite assez tardivement.” Eric Trouillet et Pascal Rauturier, patron du Graff, se verraient bien être au départ des 24 Heures de Daytona 2021.

Ce qui est sûr, c’est qu’Eric Trouillet a pris son pied dans les LMP2 de dernière génération : “Les autos sont vraiment plaisantes à piloter, notamment pour les gentlemen. Tout le monde pensait le contraire mais il n’y a pas le moindre problème. Maintenant, on nous dit qu’on va les ralentir et que ça va coûter moins cher. J’attends de voir le résultat final. Je ne suis pas persuadé que ce soit plus plaisant à piloter. Les 40 chevaux en moins ne vont pas changer radicalement le cours des choses au niveau des chronos.”

“Si on regarde de plus près, plusieurs pilotes qui roulent en LMP3 sont aussi en LMP2-Am”, tient à souligner Eric Trouillet. “Pour un gentleman, débuter par le LMP2-Am est la meilleure solution.”

En attendant, Eric Trouillet se régale en Asian Le Mans Series au sein d’un nouvel environnement : “C’est toujours positif de découvrir de nouveaux circuits, de nouvelles équipes. Il est vrai que venir en Australie n’est pas simple mais une fois qu’on y est, on est content d’être là. Le championnat est bon et mettre deux courses coup sur coup (Buriram, Sepanng, ndlr) est juste parfait. Le seul bémol est que si un équipage LMP3 dispose de deux Bronze, gagner est impossible du fait du temps de conduite des Bronze.”