A 56 ans, Eric van de Poele n’hésite pas à reprendre le volant dès qu’il le peut. Malheureusement pour le Verviétois, les très controversées catégorisations de pilotes ont mis à mal la carrière internationale du pilote belge qui a dû se résoudre à mettre de côté son métier. Eric van de Poele compte deux saisons en Formule 1, des participations aux 24 Heures du Mans pour le compte de Peugeot, Nissan ou encore Bentley. Il totalise pas moins de cinq succès aux 24 Heures de Spa.
Daytona Classic lui permet de retrouver le volant d’un prototype, et plus précisément celui de la Courage-Oreca LC70 ex-Signature qui a pris part aux 24 Heures du Mans 2009 aux mains de Franck Mailleux, Pierre Ragues et Didier André (11e de l’épreuve). Eric van de Poele partage son baquet avec Dean Baker, le propriétaire de la LMP1. « Ma présence à Daytona s’est faite totalement par hasard, » nous a confié Eric van de Poele à Daytona. « Tout est venu d’une discussion avec Jean-Michel Martin qui envisageait de rouler en historique sur un prototype. Je me suis mis à la recherche de mon ancienne Lola/Rafanelli. Je suis tombé sur Dean Baker, à qui appartient la voiture. Vu qu’elle n’était pas à vendre, la discussion s’est arrêtée là. Puis, il m’a rappelé quelques semaines plus tard pour me proposer de rouler à Daytona sur cette magnifique Courage-Oreca LC70. Il n’avait pas terminé sa phrase que j’avais dit oui. C’est toujours un grand plaisir pour moi de rouler dans une voiture de course. Malheureusement, les règles en place m’empêchent de faire mon métier en moderne. »
Dean Baker, qui n’avait jusque-là jamais partagé son volant avec quelqu’un hors de sa famille a été séduit par Eric van de Poele. Brad, le frère de Dean, roule ce week-end sur une ORECA-FLM09 en compagnie de Bruno Junqueira.
L’homme au chapeau connaît bien le tracé de Daytona pour y avoir roulé à plusieurs reprises. « Jamais je n’aurais pu imaginer rouler à nouveau à Daytona, » sourit le Belge. « Piloter une LMP1 de 700 chevaux est excitant. Les vrais passionnés de sport automobile sont ici. J’ai retrouvé Andy (Wallace), Didier (Theys) et Butch (Leitzinger). Les trois n’ont pas changé. Personne ne joue sa carrière sur ces meetings. On va tous voir les voitures dans le paddock. En piste, il y a un respect mutuel car tout le monde a bien conscience que ce sont des autos exceptionnelles. Tout le monde s’entraide, c’est ça le sport automobile. »
Discuter avec Eric van de Poele donne la chance de nous raconter quelques anecdotes. « Des anecdotes, j’en ai des dizaines et des dizaines, » nous lâche le Belge. « J’ai le souvenir d’avoir disputé les 12 Heures de Sebring sur une Ferrari du team Scandia qui avait deux autos et j’étais d’ailleurs inscrit sur les deux 333SP à la demande d’Andy Evans. Mauro Baldi, qui pilotait l’une d’elle, a dû quitter dans l’urgence Sebring à cause du décès brutal de son père. Il a donc roulé en début de course avant de rejoindre l’Europe. A un moment, les deux autos ravitaillaient au même moment et je suis sauté de l’une à l’autre. Ensuite, j’étais en piste derrière ma voiture initiale, ce qui est peu courant. J’ai alors dû demander à mon ingénieur si je pouvais dépasser ma propre voiture. Sebring est selon moi le tracé plus dur, plus que Spa et Le Mans. Quand je pense qu’une semaine plus tôt, je ne savais pas vraiment où était situé Sebring en Floride… »