Communiqué de presse : De Barcelone à Dijon, en passant par Magny-Cours et le Circuit Paul Ricard, la saison 2018 nous a d’ores et déjà offert de beaux meetings, aussi disputés sportivement que chaleureux humainement. Eric Van de Vyver, le Directeur des V de V Endurance Series, tire avec nous un premier bilan.
Eric, êtes-vous satisfaits de cette première moitié de saison ?
“Globalement nous pouvons l’être. S’il y a eu du moins bien dans certaines catégories, nous pouvons constater que les LMP3 montent en puissance et les constructeurs jouent le jeu pour enrichir notre série. Funyo comme Monoplace, les plateaux sont intéressants, et il est assez jouissif de voir plus de 40 voitures prendre le départ des épreuves de VHC. J’échange beaucoup avec les pilotes, les teams managers… et tout le monde est content de courir en V de V.”
A la vue de la liste des engagés, on peut constater que les prototypes de la catégorie LMP3 ont le vent en poupe. Comment l’expliquer ?
“Ce succès respecte une certaine logique, car depuis le début des années 2000, nos meetings se caractérisent par l’organisation d’épreuves mettant en scène les prototypes. V de V Sports les a en quelque sorte relancés, car on ne parlait ailleurs que de GT. Aujourd’hui, par rapport à ces autos, l’avantage réside dans le tarif du véhicule, qui est le même pour tous, à savoir 206 000 €. C’est ce que coûtait une GT il y a quinze ans et c’est pour cela que ça marchait. Aujourd’hui, ces GT coûtent le double, voire le triple, et sont moins performantes. Et c’est là que réside l’autre avantage, ainsi que la mécanique. Moteurs et boîte de vitesses sont fabriqués au même endroit, il n’y a pas de triche possible. C’est un gage d’équité sportive, et de fiabilité, d’autant que cette année, nous proposons un soutien technique d’Oreca. Une LMP3 ça peut se mettre dans le mur, mais ça ne casse pas. C’est ce que veulent les gens, et qui a joué en défaveur des prototypes CN. Combien de fois ai-je entendu « on sait quand on part, mais on ne sait jamais combien de tours on va faire… »
Que manque-t-il pour redonner des couleurs au plateau GT ?
“Le problème du GT, que l’on ne retrouve pas en LMP3, c’est qu’il faut effectuer une « Balance de Performance » pour que les voitures soient toutes à peu près au même niveau. Il y a plusieurs décennies, la règle était claire. Il y avait une cylindrée permise ou un règlement, et tout le monde suivait. Aujourd’hui, entre V8, V6, avec turbo, sans turbo… difficile de s’y retrouver et d’offrir les mêmes chances pour tous. Après discussions avec pas mal de personnes, des directeurs d’équipes, et en particulier des fidèles qui apprécient le V de V, nous avons convenu de faire rouler des voitures du type Porsche 991 Cup, sur des courses d’endurance, certes, mais de deux heures, avec 120 minutes d’essais libres, 30 de qualifs, et tout cela avec un seul train de pneumatiques et des tarifs d’engagements avantageux.
Cela devrait faire revenir des voitures, car ce seraient des modèles du niveau de cette 991 Cup, ou en dessous, comme la Ferrari 430. Je pourrai même ressortir ma Mosler ! Ce sont des voitures qui, à l’époque, n’étaient pas si chères et fiables. Aujourd’hui, faire rouler des voitures à 600, 700 ou 800 000 €, c’est devenu très compliqué. Quand tu penses qu’une LMP2 coûte autour de 600 000 €, et une Porsche 991 RSR environ 1,2 millions. On sait laquelle roule plus vite… Mais soyons clairs, si des concurrents continuent à vouloir courir chez nous avec ces voitures, ils seront accueillis à bras ouvert. Il en a toujours été ainsi en V de V.”
La catégorie PFV, outre les Renault R.S. 01, s’est enrichie des FOENIX de Solution F. Quelles nouveautés peut-on encore attendre à l’avenir ?
“Nous avons d’ores et déjà pu voir en essais à Dijon la Ligier JSP4 qui pourrait intégrer l’un ou l’autre plateau, en fonction de ses performances. Les retours des pilotes qui l’ont testée ont été très positifs, et on devrait en avoir une ou deux en course à la rentrée à Navarra. Nous avions par ailleurs évoqué l’an passé le développement d’une nouvelle Pescarolo, mais c’est encore un peu flou. Le dossier n’est cependant pas classé et j’espère qu’il sera bientôt rouvert.
J’invite en tout cas tous les possesseurs de Renault R.S.01 à venir nous rejoindre, ou de s’intéresser à cette FOENIX qui est une excellente auto. Toutes deux sont très performantes, et sont loin d’être excessives budgétairement parlant.”
La bonne surprise, c’est également le renouveau du plateau VHC. On a en effet observé plus de 40 voitures en piste. Vous attendiez-vous à un tel succès ?
“Je ne suis pas vraiment surpris. La seule chose que je craignais, c’était le mélange des genres entre les Saloon Cars, les concurrents de la Ferdinand Cup, et ceux du VHC V de V. Mais on s’est vite aperçu que les Saloon Cars jouent le jeu, que les Ferdinand Cup ont pris du poil de la bête, que les voitures comme les pilotes sont de plus en plus performants, et les VHC sont ravis de partager ces courses.
Je reçois beaucoup d’appels de personnes intéressées pour nous rejoindre. C’est une bonne surprise et j’en suis ravi, car vous savez à quel point je tiens à cette discipline. Et pour que la satisfaction soit totale, nous allons nous attacher à répartir les catégorisations, car vous vous doutez qu’une 964 RS ne pourra jamais être au niveau d’un prototype ou de la 911 RSR de Bernard Moreau. Nous aurons de beaux podiums en fin d’année.”
C’est un leitmotiv chaque saison, mais le plateau Funyo est toujours aussi dense. Et son nouveau propriétaire, ne ménage pas sa peine pour continuer à l’étoffer des dernières SP05.
“Yves Orhant a cédé son affaire à Romain Angebeau qui est un ingénieur expérimenté en sport automobile.
On discute beaucoup tous les deux, il a le discours facile, il est ouvert… Les voitures plaisent, et pour que le succès soit total, il ne lui reste plus qu’à construire davantage de SP05 pour réunir autour de 40 voitures sur les grilles de départs l’an prochain. C’est en tout cas bien parti.”
Le Challenge Monoplace a changé de format, avec seulement deux courses, mais de longs essais privés organisés la veille du meeting. La formule fonctionne ?
“Pour l’instant les concurrents sont satisfaits. Reste à les interroger en fin de saison pour savoir sur quel schéma repartir en 2019, s’il faut aménager ce Challenge différemment. Ce sont eux qui m’ont demandé deux courses, pour un même format que l’Eurocup, et les longs runs le jeudi permet à ceux qui n’ont pas les moyens d’organiser des essais privés en dehors des meetings de se perfectionner. Maintenant on sait comment sont les pilotes de monoplace, ce sont des purs et durs. C’est tout le temps la guerre, mais je les comprends, car cette catégorie est la plus extrême dans l’univers du sport automobile. Quand tu montes dans ces voitures, tu as le mors aux dents et tu vois rouge. Il faut juste les calmer. (rires) L’année prochaine certains championnats vont s’arrêter, et pas mal de pilotes ou écuries ont émis le souhait de venir en V de V. Ce serait bien de revenir à une trentaine de concurrents sur la grille.”
Un organisateur a toujours le regard porté vers l’avenir. Y a-t-il déjà des nouveautés à prévoir pour 2019 ?
“J’ai dans l’idée de développer un nouveau plateau qui réunirait des autos dans le cadre d’endurances de trois heures. Je peux d’ores et déjà annoncer l’engagement de prototypes Funyo SP05 modifiés pour ce type d’épreuves. Le coût d’exploitation de ces autos est très contenu, et les tarifs d’inscription le seront également. D’autres types de protos sont en cours de développement, mais je ne peux encore rien dévoiler car les constructeurs souhaitent les présenter à la rentrée. Nous essayerons là encore d’offrir le maximum de temps de piste, et nous limiterons là encore le nombre de pneumatiques pour une évidente question de coûts. Le GT/Tourisme/LMP/PFV restera le plateau phare de nos meetings, il y aura cette endurance de trois heures, toujours les Funyo et les Monoplaces, ainsi que les Historiques qui me sont chers. Nous souhaitons organiser des endurances un peu plus longues pour aboutir, à terme, à la renaissance des « Deux Tours d’Horloge » à l’horizon 2020. Mais si dès demain j’ai 60 voitures, on y va !”