Après la période Luzich Racing en ELMS en 2019, Fabien Lavergne a su rebondir en GT4 avec la Mercedes-AMG #2 de la formation CD Sport en compagnie d’Edouard Cauhaupé. Cela se passe tellement bien que les deux hommes sont leaders en Silver Cup et 2e au classement général. De plus, il roule sur une Ligier JS P320 de l’équipe MV2S Racing avec Christophe Cresp en Michelin Le Mans Cup.
A la même époque l’an dernier, vous finissiez votre saison ELMS avec Luzich Racing. Comment avez-vous rebondi du GTE au GT4 ?
« C’est grâce à Philippe Dumas qui travaille chez AF Corse. Il ne m’a pas laissé tomber quand l’aventure Luzich Racing s’est arrêtée, c’est quelqu’un de loyal et je l’en remercie. Il a vu cette opportunité de dernière minute en GT4 car c’est un ami de CD Sport, il connait très bien les patrons, Laurent Cazenave et Claude Dégremont. Il m’en a alors parlé et m’a dit que c’était l’occasion pour moi de montrer que j’avais le niveau des pros. Cela s’est donc fait comme cela avec son soutien, celui de Christophe (Cresp), et des gens qui m’aident. »
Comment se passe votre saison GT4 ?
« C’est quelque chose de très positif pour moi. L’objectif de ma participation était de montrer que j’avais le niveau des pros car cela reste malgré tout le championnat français avec le niveau de pilotes le plus élevé, avec beaucoup de grands noms. C’était l’opportunité de montrer que je pouvais me battre avec ces gars là et cela se passe très bien… »
Quelles sont les sensations dans une GT4 ?
« Très honnêtement, la Mercedes est une petite GT3 au niveau de l’ambiance à l’intérieur, du tableau de bord, du volant. C’est juste un petit moins rapide à tous les niveaux. Cela se conduit avec plus de finesse qu’une GT3 où il faut attaquer fort et plus on attaque fort, plus on va vite. Avec une GT4, il faut vraiment trouver le compromis entre l’attaque et la patience dans le pilotage. On le voit avec quelques pilotes très rapides en GT3 et qui ont plus de mal en GT4. Il a fallu trouver le bon dosage, mais je pense que maintenant, on commence à bien maitriser la chose. »
Qu’en est-il de la Michelin Le Mans Cup où vous alternez avec Bruce Jouanny au côté de Christophe Cresp ?
« Oui, il était prévu que Bruce fasse le Castellet et Road to Le Mans. Je ne souhaitais pas forcément redisputer cette dernière car je l’avais gagnée en 2019 et je trouvais cela naturel de lui laisser la place sur celle là. J’ai donc pris part aux quatre autres courses. C’est une histoire d’amitié. Avec Stéphane Roux de MV2S Racing, j’ai gagné le titre Mitjet avec eux il y a trois ans. Ils m’ont toujours soutenu par la suite et cela s’est fait tout naturellement lorsque Christophe (Cresp) a voulu embarquer l’écurie en Michelin Le Mans Cup. Ils m’ont consulté pour tout, j’étais là depuis le début. Ils pensaient que j’allais pouvoir continuer en tant que pilote professionnel et, quand ils ont vu que j’étais à pied, ils m’ont proposé de faire la saison. »
Justement, votre coéquipier Christophe Cresp, comment évolue-t-il lui qui va disputer les 24 Heures de Spa très bientôt et qui vise une participation aux 24 Heures du Mans ?
« Il n’avait jamais conduit des voitures avec de l’aéro. Il a fallu l’initier à cela cet hiver et il a eu un vrai déclic lors d’une séance d’essais privés au Castellet. Il commence à bien rouler, il en manque un peu partout, mais c’est normal. Ce n’est pas évident dans ce championnat car le niveau des pilotes Bronze est relevé, c’est assez surprenant d’ailleurs car ils sont seulement à une seconde de leur Pro. C’est difficile, mais il se bat, il met toutes les chances de son côté, il travaille physiquement et mentalement, donc il va y arriver. »
Avez-vous eu un pincement au cœur lors des 24 Heures du Mans, voyant la Ferrari 488 GTE Luzich Racing prendre le départ alors que vous avez permis à cette équipe de décrocher une invitation ?
« Forcément, ce fut un petit peu difficile à vivre. J’en avais fait le deuil il y a longtemps, je savais très bien que cela n’avait plus rien à voir avec ce que j’avais connu chez Luzich, que ce n‘était plus dans mes mains. Je n’ai pas trop suivi la course, pour être honnête. Si il y avait une édition un peu moins importante à rater, c’était bien celle là. J’espère pouvoir y participer avec tout le public, je continue de me battre pour en tout cas ! »
Vous travaillez donc avec Philippe Dumas pour revenir en Endurance ?
« C’est cela ! Philippe suit de près tout ce que je fais en GT4 car il est partie prenante. Il m’a donné l’objectif de gagner le championnat. Il est pour le moment très content de l’évolution des choses, nous sommes devant au classement provisoire. Je sais qu’il travaille fort pour moi pour me ramener dans le giron AF Corse. On verra les opportunités qui se présentent, mais ce sera là où ils ont besoin de Silver. Mon objectif est d’être rapide dès que je monte dans une voiture.»
Pour 2021, y a-t-il déjà des choses qui se dessinent pour vous ? GT4 ? ELMS ?
« Cela se dessine. Pour le GT4, honnêtement, c’est plus un one shot. C’est vraiment l’objectif de gagner ce championnat car ce n’est pas forcément un endroit où l’on peut être professionnel et cela reste mon objectif ! Pour l’an prochain, on verra si des opportunités s’ouvrent avec AF Corse, je l’espère. Sinon, sans doute faire l’ELMS avec Christophe. Ce sont des choses qui sont plus ou moins discutées pour l’instant, il y a des pistes. »
Vous voulez faire les 24 Heures du Mans, Christophe Cresp aussi. Le but est-il d’y aller ensemble ?
« C’est forcément quelque chose dont on parle tous les deux. C’est quelqu’un qui aime bien faire les choses avec ses amis. Au delà du coté pilote et coach, il y a une vraie relation d’amitié entre nous. J’espère que l’on pourra le faire ensemble car cela nous tient à cœur tous les deux. »