Fabio Babini est un habitué des courses d’endurance. Cette année, l’ancien vainqueur des 24 Heures du Mans en catégorie GT (2001) dispute l’European Le Mans Series pour le compte d’Ebimotors. L’Italien fait équipage avec Bret Curtis et Riccardo Pera sur une Porsche 911 RSR en GTE. Auteur de trois podiums cette année et surtout d’une victoire à Spa sous la pluie, il espère finir la saison en beauté et pense déjà à 2019 !
Quel bilan tirez-vous de votre saison 2018 ?
“C’était un nouveau programme pour l’équipe Ebimotors. Nous connaissions la Michelin Le Mans Cup, l’ELMS est d’un niveau supérieur. Notre objectif était vraiment de nous concentrer sur l’ELMS pour bien y figurer, mais aussi afin de préparer les 24 Heures du Mans. Nous avons découvert la Porsche 911 RSR qui est vraiment la bonne voiture pour nous. Il ne faut pas oublier qu’Ebimotors est le premier et le plus important atelier en Italie dédié aux clients Porsche Motorsport depuis 20 ans. Lors de la première course, nous nous sommes concentrés sur le set-up de la voiture. Le souci est qu’Emanuele Busnelli, notre pilote bronze, n’a pas pu participer à la saison suite à des soucis familiaux. Nous avons alors pensé à Raymond Narac pur entamer la saison. Ce fut le bon choix car c’est un bon pilote. Nous sommes montés sur le podium lors de nos trois premières courses et nous venons de gagner la dernière manche à Spa. L’équipe a une bonne approche de la course, tout s’est bien mis en place aussi bien au niveau de la structure même de l’écurie que des pilotes, ingénieurs et mécaniciens.”
Comme vous l’avez signalé, Raymond Narac a débuté avec vous, mais a laissé sa place en cours de route. Pourquoi ?
“Raymond nous a envoyé un mail en juin, juste après les 24 Heures du Mans, en nous disant qu’il avait un souci au niveau de son garage, il avait beaucoup de travail et il lui était impossible de se rendre au Red Bull Ring. Trouver un bon pilote Bronze ne fut pas facile, mais Bret Curtis était disponible pour le reste de la saison. Nous sommes vraiment désolés pour Raymond, nous aurions voulu continuer avec lui le reste de la saison.”
Comment se sont passées les 24 Heures du Mans pour l’équipe Ebimotors ?
“Notre but était de terminer, sans faire d’erreur ni abîmer la voiture. Nous terminons 6e en GTE-Am, ce qui est un bon résultat, mais après analyse de notre course, nous avons constaté que nous aurions pu finir 4e ! Cependant, nous sommes vraiment satisfaits car il s’agissait des premières 24 Heures du Mans de l’équipe, de mes 8e. Erik et Christina ont vraiment fait du bon travail. Devant nous, les équipages étaient plus rapides que le nôtre comme chez Proton Competition ou Spirit of Race. En tout cas, c’était le rêve d’Ebimotors de participer aux 24 Heures du Mans !”
Comment s’est passée votre entente avec vos coéquipiers des 24 Heures du Mans, Christina Nielsen et Erik Maris ?
“Je me suis tout de suite très bien entendu avec eux. Ils se sont vite habitués à la structure car il est très facile de travailler avec cette équipe. Christina est vraiment très rapide et très professionnelle. Erik est un bon pilote Bronze. Nous avons été dans la même direction par rapport à la voiture. Le seul regret que nous pouvons avoir concerne la Journée Test car nous avons eu un souci de moteur. Nous n’avons pu rouler que deux heures le matin et pas du tout l’après-midi. Cela a eu des répercussions car Christina et Erik ont fait la course sans une grand expérience de la Porsche. En dehors de ça, tout s’est très bien passé !”
Quel sera le programme en 2019 pour vous et Ebimotors ?
“Le but est de rester en ELMS l’année prochaine, c’est un très bon championnat. La décision n’est pas encore définitive, nous la prendrons courant octobre, mais ça devrait être avec la même auto et les mêmes pilotes. Cependant, nous verrons aussi si Emanuele Busnelli sera présent. Bien entendu, nous souhaitons disputer de nouveau les 24 Heures du Mans.”
Vous comptez huit participations aux 24 Heures du Mans. Quel est votre meilleur souvenir ? Votre victoire en 2001 ?
“Toutes mes participations aux 24 Heures du Mans sont de bons souvenirs. Je dois dire que je n’étais pas revenu depuis presque 10 ans et l’édition 2018 a été spéciale pour moi car je suis venu en famille, avec ma fille. Il est vrai que ma victoire en GT en 2001 (Porsche 911 GT3 RS de Seikel Motorsport avec Luca Drudi et Gabrio Rosa, ndlr) est mon meilleur souvenir. C’était une époque, une auto, une équipe, des équipier différents. Maintenant, tout le monde est très pro, bien préparé en vue de cette course qui est encore plus compétitive que par le passé.”
Vous avez piloté pas mal de voitures aux 24 Heures du Mans. Quelle est celle que vous avez préférée ?
“Bien entendu les GT1 ont été les meilleures voitures au monde. J’ai eu la chance de piloter des Aston Martin DBR9 au Mans. C’était vraiment une superbe et bonne auto tout comme la Maserati MC12 que j’ai eu la chance de piloter en FIA GT pour le compte de Vitaphone Racing. Pour moi, il n’y a pas mieux que cette dernière ! A l’époque, il n’y avait pas de BOP, pas de catégorisation de pilotes. Il fallait juste monter dans la voiture et en tirer le maximum !”